
Si vous suivez l’actualité automobile, vous savez sans aucun doute à quel point les constructeurs chinois sont puissants. Et surtout, combien ils sont décidés à s’imposer sur le marché européen. Ce qui a d’ailleurs déjà bien commencé, puisque de nombreuses marques venues de l’Empire du Milieu sont présentes chez nous. Et c’est loin d’être terminé.
Une astuce contre les taxes
Sauf que cela ne plaît pas, mais alors pas du tout à l’Union européenne. Accusant ces marques de concurrence déloyale en raison de leurs prix très bas, elle avait ouvert une vaste enquête. Celle-ci s’était ensuite soldée par la mise en place de droits de douanes sur les voitures électriques venues de Chine.
Cette taxe varie selon les marques, et elle culmine actuellement à 45,3 %. Un pourcentage qui s’ajoute aux 10 % déjà en vigueur depuis plusieurs années. Le but ? Mettre des bâtons dans les roues des marques chinoises et les dissuader de vendre leurs autos chez nous.
Mais dans la pratique, ce n’est pas si simple, et les constructeurs de l’Empire du Milieu continuent leur invasion. C’est ce qu’avait d’ailleurs récemment prouvé le cabinet Jato, spécialisé dans les données automobiles. Car les marques chinoises ne comptent évidemment pas se laisser faire aussi facilement. Et elles ont recours à plusieurs tours de passe-passe pour passer entre les mailles du filet. D’abord, on pense aux ventes tactiques, auxquelles MG avait eu recours avant la hausse des taxes. BYD aussi utilise cette tactique, ce qui ne plaît pas du tout à Pékin.

Mais ce n’est pas tout, car les entreprises concernées ont aussi une autre astuce, comme le révèle le média allemand Handelsblatt. En fait, c’est très simple, les constructeurs chinois exportent désormais massivement des voitures hybrides rechargeables (PHEV) en Europe.
Car pour mémoire, les droits de douane ne concernent que les autos 100 % électriques, et non les PHEV. Ce qui constitue une faille que les marques se sont empressées d’exploiter. C’est tout particulièrement le cas pour MG et BYD, qui s’en donnent à cœur joie.
Ainsi, le numéro 1 mondial de la voiture électrique a immatriculé pas moins de 20 000 PHEV en Europe au cours du premier semestre 2025. Ce qui constitue une augmentation totalement démentielle de 17 000 % par rapport à la même période en 2024. C’est même trois fois plus que sur l’ensemble de l’année passée. Et tout ce succès, on le doit à un seul modèle, le Seal U DM-i, sa seule voiture hybride rechargeable vendue en Europe pour le moment. Ce qui devrait bientôt changer avec l’arrivée de la Seal 6, qui sera électrique et hybride.
Une mauvaise nouvelle
C’est aussi la même chose du côté de MG, qui a fortement fait grimper ses ventes de voitures hybrides rechargeables. Et ce alors que ses immatriculations d’autos électriques ont chuté de 60 % depuis le début de l’année 2025.
En revanche, les ventes de MG HS, ZS et MG 3 (toutes trois hybrides rechargeables) ont fortement progressé. Enfin, la situation est similaire pour Lynk & Co, qui fait partie du groupe chinois Geely. Ce dernier a vu les ventes de son 01 PHEV passer de 6 000 pour l’ensemble de l’année 2024 à 4 000 rien que pour le 1er semestre 2025.
Et forcément, cela n’est pas du tout une bonne nouvelle pour les constructeurs automobiles européens. Car ces derniers subissent déjà de plein fouet la concurrence sur le marché de l’électrique. Désormais, ils vont aussi devoir faire face à l’arrivée massive de voitures hybrides rechargeables à bas prix.
À titre d’exemple, le Volkswagen Tiguan démarre à partir de 54 800 euros, tandis que le MG HS est affiché à 29 990 euros. À tel point que Keim, experte automobile et chinoise citée par le média allemand, voit l’Europe « le début d’une guerre des prix pour les véhicules rechargeables ». Surtout, une fois que les marques chinoises se font connaître pour leurs modèles PHEV, elles pourront plus facilement vendre des modèles électriques aux clients.

De son côté, la Commission Européenne a reconnu ce problème, mais elle n’agit pas et le minimise même. Elle a simplement déclaré qu’elle restait « ouverte à une solution négociée » avec la Chine. Mais cette invasion massive de PHEV chinois a un autre impact, cette fois-ci sur l’environnement. Car on sait que cette motorisation est très polluante, comme l’avait confirmé une étude. Or, il s’en vend de plus en plus, sans oublier la pollution engendrée par l’expédition de ces véhicules depuis la Chine.
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