3 semaines de voyage, 6 Go consommés : voici pourquoi il est impossible d'épuiser son forfait mobile au Japon

S’il y a quelque chose qui peut gâcher des vacances à l’étranger, c’est le hors forfait et la facture scandaleuse qui vous attend au retour. Mais là dessus, le Japon prouve une fois de plus être un pays au sens pratique aussi aiguisé qu’un katana, il y est quasiment impossible d’épuiser son enveloppe de data.

Un voyage à l’étranger, ça se prépare en amont côté forfait mobile, surtout si l’on se rend vers une destination hors Union Européenne. Comme au Japon que j’ai eu le plaisir de découvrir pendant trois petites semaines. Il faut avouer que ce n’est pas donné, j’ai alors fait le nécessaire pour ne pas revivre l’expérience de cet abonné Orange qui revient du Maroc avec une facture mobile de 37 000 euros. Chez mon opérateur, le Mo est facturé 14 euros depuis l’étranger…

Et si esquiver le hors forfait m’a permis de ne pas alourdir la douloureuse, le dégât des eaux au retour des vacances s’en est chargé de bon cœur, mais passons…

Voyager à l’étranger sans exploser sa facture mobile est aujourd’hui très simple. Tous les forfaits mobiles (y compris ceux des MVNO) ont une part d’itinérance dans leur enveloppe, et les grands opérateurs incluent de plus en plus de roaming hors UE. Il y a aussi les eSIM dédiées aux voyages, plusieurs entreprises sont spécialisées dans ces solutions qui octroient une quantité de data à dépenser dans une destination choisie.

J’ai privilégié la dernière solution, il fallait justement que je teste un service. Quelques jours avant le décollage, j’achète sur Kolet une eSIM avec 15 Go de data compatible avec deux des trois MNO nippons : NTT Docomo et SoftBank. Malgré des jours à surfer sur internet, utiliser les applis de géolocalisation, envoyer des photos et des vidéos à mon entourage et poster des stories sur les réseaux sociaux, seulement 6,5 Go y sont passés en trois semaines. Et il y a là une raison propre au Japon.

Un maillage dense du réseau Wi-Fi public

Afin d’accueillir convenablement la marée de touristes lors des Jeux Olympiques de 2020, les pouvoirs publics japonais avec les acteurs des télécoms se sont fixés l’objectif d’installer 130 000 hotspots publics répartis sur tout le territoire.

On en trouve notamment dans les grandes villes comme Tokyo, Osaka ou Kyoto où ils permettent d’avoir accès gratuitement à internet dans divers lieux publics. Les hôtels, les cafés, les restaurants, les parcs, les musées, le Shinkansen, de l’aéroport jusqu’à la simple station de métro, de l’immense galerie commerciale jusqu’au konbini du quartier.

Un exemple de lieu sans Wi-Fi public / © Axel Savoye pour Frandroid

Heureusement, je n’ai pas eu à me connecter manuellement à chaque hotspot, une application s’en chargeait à ma place. Sens pratique, on vous dit. J’ai installé Japan Wi-Fi auto-connect disponible sur le Play Store et l’App Store. Il suffit de s’inscrire avec une adresse mail, donner quelques autorisations, et l’application se charge du reste.

Tout au long du séjour, mon smartphone n’a que rarement basculé sur le réseau 4G/5G, hormis dans les endroits un peu plus reculés. Résultat : avec le maillage ultra-dense du réseau Wi-Fi public japonais, j’ai dépensé moins de la moitié des 15 Go alloués au début du voyage.

Pratique, mais potentiellement dangereux

Si ce maillage dense de hotspots tout le long de mon parcours au Japon m’a été utile et parfois sauvé la mise lorsque le réseau mobile était aux fraises, il a aussi ses petits défauts. À commencer par la forte saturation aux heures de pointes où le Wi-Fi devient moins performant. Quelque chose qui ne m’a pas vraiment dérangé dans la mesure où je n’avais pas d’usages gourmands dans les lieux bondés. Mais il faut surtout garder en tête les soucis liés à la cybersécurité.

Les hotspots publics au Japon sont souvent en Wi-Fi 6 et bénéficient d’un niveau de sécurité élevé. Toutefois, les risques de se faire intercepter ses données personnelles ne sont pas de zéro, notamment dans les endroits fréquentés comme les gares et les aéroports. Les cybercriminels peuvent également déployer de faux hotspots qui leur permettent d’accéder à votre trafic internet.

Il existe toutefois des parades, l’application Japan Wi-Fi auto-connect citée plus haut par exemple puisqu’il s’agit d’un app officielle qui vous connecte uniquement aux points d’accès Wi-Fi certifiés. Cela n’empêche pas d’adopter des mesures de sécurité de son côté en utilisant un VPN par exemple, ou plus globalement, éviter de saisir des informations sensibles ou de réaliser des transactions bancaires sur un réseau public.

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