Test de la Shadow Ghost : le plus petit PC gaming du monde

Consoles • 2019

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En bref
Shadow Cloud Computing

9 /10
Points positifs de la Shadow Ghost
  • Petit boitier discret et joli
  • Peut remplacer à lui seul un ordinateur de bureau complet
  • Compatibilité Bluetooth (et WiFi) pour les accessoires
  • Prise de tête minimum pour avoir un ordinateur de gamer
  • Service en constante évolution
Points négatifs de la Shadow Ghost
  • Une seule sortie d'écran
  • Impossible de poser quelque chose dessus
  • Pas d'USB-C
  • Des périphériques filaires nécessaires pour connecter le Bluetooth
 

Blade propose un nouveau boitier pour son service de cloud computing, la Shadow Ghost. Est-il plus intéressant qu’un simple client Windows ? Est-il suffisant pour travailler ? Peut-on jouer en 4K avec ? Ce boitier est-il vraiment mieux que le précédent ? Tant de questions qui trouveront des réponses dans ce test complet.

Shadow, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un « PC gamer dans le cloud ». Imaginez avoir un ordinateur capable de faire tourner les jeux les plus récents sans le moindre problème sans avoir à débourser des milliers d’euros d’un coup pour acheter une tour de compétition. C’est le pari qu’a fait la start-up française Blade avec Shadow. Après le client disponible sur Windows, MacOS, Android ou iOS, et un premier boitier qui remplace facilement une tour de PC, voilà que la marque lance la Shadow Ghost, un nouveau boitier plus discret.

Design et connectique du Shadow Ghost

Shadow est avant tout un service, disponible pour quelques dizaines d’euros par mois. Néanmoins, ce service présente quelques limitations, notamment lorsqu’il s’agit de gérer des périphériques externes. C’est pourquoi Blade a lancé son premier boitier, afin d’avoir tout de même une interface physique. Un boitier qui n’était pas dépourvu de problèmes. C’est pourquoi la box Shadow Ghost arrive déjà.

Tout d’abord, la taille. Clairement, la Shadow Ghost se veut compact et discret (182 x 123 x 50 mm pour 190 grammes). Le genre de petite box que l’on pose sur un coin de son bureau et qu’on oublie facilement. Pourtant, ce serait dommage de cacher ce boitier qui se veut moderne est agréable à l’œil, bien que sa beauté est subjective et dépendra bien sûr des goûts de chacun. Dans mon cas, ce design fait mouche. Si vous me disiez qu’il s’agit du travail de Philippe Starck, je vous croirais certainement sur parole.

Petit, il ressemble à une œuvre d’art moderne miniature avec sa coque blanche marquée de formes géométriques et son petit capot noir en matière soft touch si agréable sous le doigt. Ses angles légers et sa petite LED rouge sur le dessous lui donnent l’air agressif des appareils gamers tandis que sa dominante blanche et ses courbes sur le dessus rendent l’objet bien plus « sage ».

« Ses courbes ». C’est à la fois une bonne et une mauvaise chose puisque le dessus du boitier n’est pas plat. Je dois avouer que pour des questions purement pratiques, j’aurais préféré que la box soit totalement plate afin de pouvoir y poser des choses dessus. Des stylos, mon téléphone, peut-être même une petite plante. Tout ce qui m’aurait fait gagner un peu de place sur mon bureau déjà bien encombré, mais bon, passons.

Les connectiques

Sur le devant, au milieu des formes géométriques imprégnées dans la coque, on trouve un bouton triangulaire servant à l’allumage, et à l’arrière les connectiques. On y trouve comme avant une alimentation (l’adaptateur est fourni avec 4 jeux de prises pour se brancher n’importe où), 2 USB 2.0 et 2 USB 3.0 ainsi qu’un port Ethernet et une sortie audio (jack 3,5 mm). Les 2 Display Ports ont cependant cédé leur place à un port HDMI 2.0, ce qui réduit à un seul écran possible. Emmanuel Freund, fondateur de Shadow, nous a cependant confirmé que d’autres possibilités sont envisagées pour créer de manière détournée une fonction de double, triple ou quadruple écran, à partir de multiples appareils connectés à un même compte. Cela permet ainsi de réduire le coût final du boitier pour les utilisateurs.

Notons qu’un port USB-C aurait été appréciable afin de permettre un peu plus de modularité à l’avenir.

L’une des principales différences avec le premier boitier est que la Shadow Ghost est fanless. Cela signifie qu’il ne possède pas de ventilateur, ce qui le rend très silencieux. Même lors des utilisations très intensives, c’est le serveur qui travaille et non le boitier, et il se fera donc discret. De même, la chauffe est minime, localisée au niveau de l’alimentation. Clairement, Shadow Ghost est bien plus discret et agréable que le moindre ordinateur, même portable, en termes de nuisance sonore ou thermique.

Invisibles, deux autres nouveautés sont à lister ici : un module WiFi a/b/g/n/ac et du Bluetooth 4.1. Notez toutefois que pour la première installation, une souris et un clavier filaire sont fortement conseillés, ne serait-ce que pour… activer le Bluetooth.

L’interface Shadow

En dehors de l’image de l’ordinateur qui se trouve sur les serveurs de Shadow, la Shadow Ghost dispose également de sa propre interface au démarrage. Elle se compose d’un gros bouton rouge pour lancer le service, d’une fenêtre d’options afin d’optimiser la bande passante et la compression de l’image en fonction de votre connexion, d’un onglet « News » pour voir les dernières nouveautés concernant le service, de quelques options supplémentaires — la langue, le choix de la connexion internet (WiFi ou câblé) et l’appairage des appareils Bluetooth –, et enfin un accès à votre compte.

Tout est simple, clair et limpide et on peut retrouver les options principales de cette interface directement sur le Shadow via l’application Shadow Control Panel. Malheureusement, dès lors que vous souhaitez accéder à un élément physique de la Ghost, comme le WiFi ou le Bluetooth, il vous faut revenir dessus : il vous est impossible de gérer cela depuis votre session Windows.

Pas pour tout le monde

Difficile d’attribuer cette partie directement à la Ghost, mais il faut bien comprendre que Shadow n’est pas pour tout le monde. Le service évolue rapidement et s’améliore de mois en mois, mais il est encore jeune et malgré le travail de titan effectué pour rendre compatibles de nombreux appareils, tous ne le sont pas parfaitement.

Les périphériques exotiques notamment peuvent encore poser quelques problèmes de compatibilité et rien ne dit que votre équipement sera parfaitement adapté. Pour autant, j’ai essayé une tablette graphique (Wacom Intuos 4), une manette de Xbox One en Bluetooth, un joystick Logitech, sans le moindre problème. Seule notre sonde d’écran n’a pas été reconnue, mais c’est là une utilisation bien spécifique, loin du cadre « gamer » que vise Shadow.

Notez que la Shadow Ghost a gagné en compatibilité par rapport à la première Shadow Box puisqu’elle permet de brancher un écran 4K 60 FPS ou Full HD/2K 144 Hz. J’ai ainsi pu jouer à Metro Exodus en 1440p (en qualité moyenne, 1080 oblige) à un framerate oscillant entre 90 et 144 fps, sans le moindre problème de latence, comme si je jouais sur un ordinateur local.

À qui s’adresse la Shadow Ghost ?

La Shadow Ghost n’intéressera pas tout le monde, c’est certain. Voici donc les conditions idéales si vous réfléchissez à acheter une Shadow Ghost :

  • Vous voulez remplacer votre tour bruyante par un boitier discret et joli ;
  • Vous pouvez le brancher en RJ45 (le problème du WiFi vient plus de son instabilité et des pertes de paquet que de la vitesse maximale, mais cela reste possible, même pour jouer, du moment que vous n’êtes pas à la frame près) ;
  • Vous êtes prêts à vous passer entièrement de votre ordinateur si vous avez une coupure d’internet ;
  • Le multiscreen ne vous intéresse pas, ou vous avez d’autres appareils à connecter (une tablette, un ordinateur portable…) ;
  • Vous ne voulez pas vous embêter à réfléchir à votre configuration et à ce que vous devez changer pour faire tourner les derniers jeux correctement ;
  • Vous souhaitez profiter des nouvelles expériences que peut apporter le cloud computing (comme Hive).

Reste ensuite à savoir si vous préférez un boitier fixe pour votre setup, auquel cas la Ghost sera parfaite, ou si vous préférez un peu plus de mobilité, auquel cas le client sur un ordinateur portable fera amplement l’affaire. Remarquez que l’un n’empêche pas l’autre.

Prix et disponibilité

La Shadow Ghost est vendue au prix de 119,95 euros sur le site de la marque.

Ulrich Rozier, fondateur d’Humanoid, le groupe qui édite FrAndroid, est actionnaire minoritaire de Blade (l’entreprise derrière Shadow).


Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.

Note finale du test
9 /10
Après 2 semaines passées à travailler uniquement sur la Shadow Ghost, je dois admettre que je n'ai pas vu de restriction particulière par rapport à un ordinateur complet. Seule m'a manqué la gestion d'un double écran, qui arrivera bientôt de façon intelligente selon Shadow. À choisir entre une tour bruyante et ce mignon petit boitier que l'on oublie facilement, je n'aurais aucun mal à choisir aujourd'hui pour mon utilisation.

Ajoutez à cela la possibilité de jouer dans des conditions ultra confortables dès lors que votre connexion est stable. Sur un réseau encombré, vous noterez des baisses de framerate, mais si votre connexion tient la route, vous n'y verrez que du feu.

Reste une question : est-il plus intéressant de choisir la Shadow Ghost ou un ordinateur portable à petit prix avec un abonnement Shadow qu'il vous faudra de toute façon payer ? Ce ne sont pas forcément les mêmes utilisations, et cela dépend donc de vos besoins, mais si vous n'avez pas besoin d'être mobile (ce qui n'est d'ailleurs pas totalement impossible), cette petite configuration silencieuse reste très appréciable.

Points positifs de la Shadow Ghost

  • Petit boitier discret et joli

  • Peut remplacer à lui seul un ordinateur de bureau complet

  • Compatibilité Bluetooth (et WiFi) pour les accessoires

  • Prise de tête minimum pour avoir un ordinateur de gamer

  • Service en constante évolution

Points négatifs de la Shadow Ghost

  • Une seule sortie d'écran

  • Impossible de poser quelque chose dessus

  • Pas d'USB-C

  • Des périphériques filaires nécessaires pour connecter le Bluetooth

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