Nvidia, Apple et Qualcomm inquiétés par une bataille juridique entre TSMC et GlobalFoundries

 
Le fondeur américain GlobalFoundries attaque en justice son concurrent TSMC pour violation de propriétés intellectuelles. Sont visés les protocoles de gravure en 7 nm, 10 nm, 12 nm, 16 nm, et 28 nm utilisés par le géant taïwanais pour fabriquer les puces commandées notamment par Apple (pour ses iPhone et iPad), Nvidia (pour ses différentes cartes graphiques) ou encore Qualcomm (pour ses SoCs mobile « Snapdragon »).
Crédit : Wikimedia

Cette plainte, déposée aux Etats-Unis et en Allemagne (pays où les brevets prétendument violés ont été enregistrés) tend également à bloquer l’importation sur place des processeurs basés sur ces différents procédés de gravure. Outre Apple, Nvidia et Qualcomm, l’affaire pourrait ainsi sérieusement impacter — par effet domino — de nombreux clients directs et indirects de TSMC, comme Google (pour ses smartphones Pixel), Asus, Broadcom, Cisco, HiSense, Lenovo, MediaTek, Motorola, OnePlus, ou encore TCL. Ces marques sont d’ailleurs explicitement ciblées par la plainte déposée ce 26 août par GlobalFoundries.

16 brevets violés par TSMC, assure GlobalFoundries

Comme le précise The Verge, l’action intentée par GlobalFoundries à l’encontre de TSMC n’en est pour l’heure qu’à ses débuts. Le groupe américain pointe néanmoins la violation d’un total de 16 brevets (13 déposés aux États-Unis et 3 en Allemagne, selon la liste publiée par la société) par son concurrent asiatique. Fait intéressant, AMD, qui compte pourtant sur la gravure en 7 nm de TSMC pour ses nouveaux CPUs et GPUs (les processeurs Ryzen de troisième génération, Epyc de seconde génération et les cartes graphiques RX 5700 et RX 5700 XT), ne figure pas parmi les entreprises ciblées par la plainte. Et pour cause, AMD est un client de GlobalFoundries, qui lui grave certaines puces au moyen de procédés moins évolués technologiquement parlant que le 7 nm de TSMC.

La plainte déposée par GlobalFoundries semble faire figure de contre-mesure suite à son retard technologique face à TSMC et Samsung. Le groupe annonçait ainsi l’année dernière laisser de côté le développement de son propre protocole de gravure en 7 nm, au profit d’un recentrage stratégique sur des procédés moins avancés, mais nécessaires pour de gros volumes. Le secteur de l’internet des objets (IoT) était alors entre autres évoqué.

De son côté, Gregg Bartlett, Senior Vice President ingénierie et technologie chez GlobalFoundries, explique la démarche du groupe : protéger les investissements consentis ces dernières années. « Ces poursuites visent à protéger [nos] investissements mais aussi l’innovation américaine et européenne qui les alimente » , a-t-il déclaré dans le communiqué publié hier. « Depuis des années, et alors que nous consacrons des milliards de dollars à la recherche et au développement, TSMC récolte illégalement les fruits de nos investissements. Cette action [en justice] est essentielle pour mettre un terme à l’utilisation illégale par Taiwan Semiconductor de nos actifs vitaux et pour protéger la base industrielle américaine et européenne ».


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