
Douze ans après l’échec cuisant des Steam Machines originales, Valve retente sa chance. Et franchement, je comprends pourquoi le constructeur du Steam Deck pense que cette fois sera différente. Parce que les cartes ont complètement changé.
La nouvelle Steam Machine (oui, ils ont gardé le même nom, allez comprendre) arrive début 2026 dans tous les pays où le Steam Deck est disponible. C’est un cube noir de 15,2 cm qui tient sous votre télé et qui fait tourner vos jeux PC Windows… sans Windows. Exactement comme le Steam Deck, mais six fois plus puissant selon Valve.
Pour aller plus loin
On a comparé la Steam Machine à la PS5 Pro, la Xbox Series X et un PC gaming équivalent
Le contexte qui change tout
En 2015, les Steam Machines étaient mortes à l’arrivée. Linux avait une bibliothèque de jeux ridicule, personne ne comprenait l’intérêt, et Valve avait délégué la construction du hardware à des tiers qui ont sorti des machines bancales à prix délirants.
Mais aujourd’hui ? Le Steam Deck a prouvé que SteamOS, la distribution Linux maison de Valve, fait tourner les jeux Windows mieux que Windows lui-même. Des millions de joueurs ont adopté la console portable, et dans les tests côte-à-côte, Linux bat Windows en performances et en expérience utilisateur sur ce type d’appareil, même quand les jeux PC sont émulés.
Valve a passé une décennie à développer Proton, sa couche de compatibilité qui fait croire aux jeux qu’ils tournent sur Windows. Résultat : plus de 100 000 titres Steam fonctionnent maintenant sur Linux, dont Halo, God of War, Spider-Man et autres anciens exclus console.
La fiche technique : entre PS5 et PS5 Pro
Sous le capot, Valve a installé :
- CPU AMD Zen 4 six cœurs (boost à 4,8 GHz, 30W TDP)
- GPU AMD RDNA 3 semi-personnalisé « Navi 33 » (28 unités de calcul, 130 W TDP, 8 Go GDDR6)
- 16 Go DDR5 RAM
- SSD M.2 (512 Go ou 2 To)
- Refroidissement massif avec ventilateur 120 mm personnalisé
Le refroidisseur a une double fonction : il dissipe la chaleur et sert de blindage RF entre la carte-mère et les quatre antennes dédiées.

Lors des tests en conditions réelles chez Valve, The Verge a pu faire la démo, Cyberpunk 2077 tournait à 65 fps en moyenne en 1080p upscalé en 4K (FSR 3.0), ray tracing basique activé, réglages moyens. Pas de chute sous 58 fps au benchmark, 55 fps minimum en combat intense. Sur une télé 4K à 3 mètres, c’était propre et fluide. En natif 4K ? 24 fps seulement. Mais bon, les vraies consoles ne font pas du 4K natif sur les jeux exigeants non plus.
Un système pensé pour le salon (enfin)
Contrairement au bordel habituel des PC gaming, la Steam Machine promet :
Mises à jour automatiques complètes : OS, jeux, sauvegardes cloud, tout se met à jour en arrière-plan pendant que votre télé est éteinte. Une barre LED RGB défilante sur la façfaçe avant indique la progression des téléchargements même machine éteinte.
Allumage instantané de la télé via HDMI-CEC (testé sur « un entrepôt rempli d’équipements home cinema » selon Valve).
Reprise instantanée : vous appuyez sur le bouton power, vous reprenez exactement où vous étiez. Comme sur Switch ou PlayStation.
Navigation 100 % manette : pas besoin de clavier/souris, jamais. Vous ne verrez jamais de bureau Linux ni de ligne de commande sauf si vous les cherchez activement.

Le tout accompagné de la nouvelle Steam Controller 2, oui, deux sticks cette fois (quelle révolution), plus les trackpads du Steam Deck sous chaque stick, gyroscope, et sticks TMR résistants au drift. 35+ heures d’autonomie, connexion 2,4 GHz dédiée via dongle fourni (qui charge aussi la manette).
Un design ultra-compact et modulaire
La Steam Machine fait 3,8 litres de volume, environ la moitié d’une PS5, alimentation intégrée incluse (et donc d’alimentation externe).

Comment ? Chaque millimètre cube est utilisé :
- Le dissipateur thermique sert aussi de blindage RF
- L’alimentation Chicony custom sert aussi de blindage pour les composants inférieurs
- Quasiment aucun espace perdu, que des zones dédiées au flux d’air
Modularité : façade avant magnétique interchangeable (Valve publiera les fichiers CAD pour imprimer vos propres designs), slot d’extension M.2 standard accessible, RAM remplaçable (même si ce sont des barrettes laptop).
Ports :
- 2x sorties vidéo (HDMI 2.0, DisplayPort 1.4) pour dual-screen
- 4x USB-A (2x USB 2.0, 2x USB 3.0)
- 1x USB-C 10 Gbps
- Ethernet Gigabit
- Lecteur microSD

Vous pouvez utiliser la Steam Machine comme PC de bureau complet si vous voulez. Ou même installer Windows dessus (mais pourquoi ?).
La question qui fâche : le prix
Valve ne donne aucun prix officiel. Mais quand The Verge demande explicitement si la console coûtera plus qu’une PS5 Pro (750 €), la réponse est éloquente : « Le prix de la Steam Machine sera comparable à un PC avec des caractéristiques similaires« .
Pierre-Loup Griffais, designer chez Valve, ajoute : « Nous voulons la positionner plus près de l’entrée de gamme PC, mais rester très compétitif avec un PC que vous assembleriez vous-même« .
Bref, ne comptez pas sur un prix console subventionné. Un PC avec un GPU similaire coûte facilement 800-1000 € sans OS, stockage, RAM ni manette. Un système compact préassemblé avec ce GPU ? 1000 € minimum.
Sony vend sa PS5 Pro à 750 €, Microsoft pourrait laisser une Xbox à 1000 €. Si Valve lance la Steam Machine autour de 900-1000 €, ça ne mettra pas la même pression sur les géants. Comme le Steam Deck, ça restera un produit de niche qui mettra des années à atteindre le grand public.
Pourquoi ça pourrait marcher cette fois
Le timing est parfait. Les consoles traditionnelles vacillent :
- PS5 coûte 100 € de plus qu’au lancement
- Xbox Series X coûte 150 € de plus qu’au lancement
- Microsoft change sa stratégie Xbox dans une tentative désespérée d’élargir sa base
- Microsoft ferme des studios, vire des milliers d’employés, cherche 30 % de marge sur les fans restants
- Les exclusivités console fondent comme neige au soleil : Halo, God of War, Spider-Man sont sur Steam
L’écosystème Steam est imbattable : plus de 100 000 jeux, 30 millions de joueurs actifs simultanés, et une bibliothèque qui vous suit partout. Et maintenant, tout ça tourne sur un Linux plus stable et performant que Windows pour le gaming console.
Le journaliste de The Verge, Sean Hollister, qui a testé la machine chez Valve, conclut : « En 2015, on conseillait aux lecteurs de ne PAS acheter une Steam Machine. L’échec était écrit. Mais en sortant du QG de Valve, il m’était presque impossible d’imaginer que l’histoire se répète. Le logiciel fonctionne cette fois« .
Pour aller plus loin
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