Prime Video n’est pas (du tout) rentable, mais cela ne pose pas de problème à Amazon

 

Sur l’année 2022, Amazon devrait dépenser 15 milliards de dollars pour produire et acheter des programmes, ce qui le place devant toute la concurrence. Malgré ça, Prime Video est loin d’être rentable, mais cela ne préoccupe pas vraiment Amazon.

Source : Renato Ramos Puma via Unslpash

Selon les estimations de Bloomberg Intelligence, Amazon dépenserait 15 milliards de dollars en programmation sur l’ensemble de l’année 2022 (ce qui inclut les productions originales, les achats de programmes et de droits de diffusion de sport) pour sa plateforme Prime Video. Aux côtés de Netflix qui dépenserait 13,6 milliards de dollars, Amazon est le seul au-dessus de la barre symbolique de 10 milliards. Si l’on peut penser que Prime Video est un gouffre financier, ce ne serait pas l’avis d’Amazon, qui compte bien jouer sur le long terme.

Amazon investit massivement dans ses productions originales

Parmi ces 15 milliards de dollars, on en compte cinq en achat de droits de diffusion de sport (ce qui comprend la Ligue 1 et la Ligue 2 entre autres) et une dizaine en productions originales. L’année dernière, Amazon annonçait l’acquisition de MGM, qui possède un catalogue de 4 000 films et 17 000 émissions de télévision, pour 8,45 milliards de dollars.

Les dépenses estimées des plateformes de SVoD en 2022

Par exemple, la série Le Seigneur des Anneaux : Les Anneaux du Pouvoir, arrivée sur Prime Video en septembre, a coûté 250 millions de dollars en droits et 465 millions pour la réalisation de la première saison. France Info rappelle que le groupe s’est engagé à produire cinq saisons, ce qui fait que le coût total de la série devrait largement dépasser le milliard de dollars.

Un taux de désabonnement à Amazon Prime moins élevé

La livraison gratuite et plus rapide de produits en tous genre est le premier facteur d’abonnement au service Amazon Prime, le streaming de films et de séries n’est en fait qu’à la deuxième place. Amazon est loin d’être en danger financièrement puisque le média anglophone rappelle que l’entreprise « a généré 470 milliards de dollars de ventes et 33 milliards de dollars de revenus nets l’année dernière ».

Prime Video n’a donc pas besoin d’être rentable, du moins dans l’immédiat. Ce qui importe surtout à Amazon, c’est le taux de désabonnement de ses clients et pour le coup, il est presque inexistant. Un danger auquel Netflix et Disney+ font davantage face, ne proposant que de la vidéo en streaming.

Grâce à son offre, Amazon joue sur le long terme avec Prime Video

Comme le mentionne Bloomberg, la stratégie d’Amazon est différente de celle de ses concurrents sur la SVoD. Quand les autres plateformes utilisent les programmes qu’elles achètent ou qu’elles produisent pour attirer des abonnés, Prime Video n’est qu’un produit d’appel.

Pour Lucas Shaw, journaliste chez Bloomberg, Amazon « utilise le divertissement pour vous attirer dans son écosystème et commercialiser d’autres produits ». Pour accéder à Amazon Prime Video, il faut souscrire à l’abonnement Amazon Prime. Cette offre est disponible à 69 euros par an et donne droit à des livraisons gratuites et plus rapides sur Amazon ainsi qu’à des services de streaming musical, de jeux vidéo sur PC, de stockage de photos, etc.

Apple est le vrai concurrent d’Amazon

On mentionne beaucoup Netflix et Disney+ comme concurrents principaux d’Amazon sur la SVoD, mais le vrai concurrent est Apple. Lucas Shaw rappelle que « Amazon et Apple abordent le divertissement comme des agrégateurs. Leur programmation originale n’est qu’une partie d’un ensemble beaucoup plus vaste que vous leur achetez ».

Comme Amazon, Apple vend d’autres services à côté d’Apple TV+, regroupés dans l’abonnement Apple One. Selon un rapport d’Antenna, société de données, « les clients qui souscrivent à son forfait de six services (jeux, télévision, musique, cloud, actualités et fitness) sont beaucoup moins susceptibles d’annuler que les personnes qui paient pour un service seul ».


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