Vélos électriques : pourquoi Bosch est sous le coup d’une inquiétante enquête ?

 

Le fournisseur allemand Bosch, spécialisé dans la conception de batteries et moteurs pour vélos électriques, est sous le coup d’une enquête menée par l’Autorité italienne de la concurrence (AGCM). Il est accusé d’abus de position dominante. Explications.

Bosch est une entreprise incontournable dans le monde du vélo électrique. Certes, il ne fabrique pas de VAE, mais il fournit un très grand nombre de constructeurs en batteries et moteurs. Ses composants tiennent une excellente réputation, tant en termes de fiabilité que de durabilité. Nous l’avons constaté à plusieurs reprises dans nos nombreux tests.

Pour autant, cette fin d’année 2023 est placée sous un tout autre signe : Bosch est en effet sous le coup d’une enquête menée par l’Autorité italienne de la concurrence (AGCM). En cause : une suspicion d’incompatibilité entre les systèmes Bosch et l’ABS de l’entreprise Blubrake SpA, basée à Milan, et donc italienne.

Des inspections ont déjà eu lieu

Ces dernières années, le secteur des vélos électriques a en effet vu débarquer plusieurs types d’ABS pour améliorer leur sécurité. Nous avons d’ailleurs pu tester celui de Bosch, pour un résultat convaincant. En réalité, seuls deux acteurs se sont vraiment positionnés sur ce créneau : Bosch, donc, et Bluebrake, son principal concurrent.

Plus concrètement, il est reproché – via eBike News – à Bosch d’avoir volontairement rendu incompatibles ses moteurs et ses batteries avec l’ABS de Bluebrake. En d’autres termes : pour installer et donner la possibilité d’utiliser un ABS Bosch, il faudrait impérativement que le vélo électrique en question s’appuie sur une batterie et un moteur Bosch.

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Source : Bosch

Dans ce cas de figure, il serait impossible de fabriquer un VAE conçu avec un moteur Bosch d’un côté, avec un ABS de Bluebrake d’un autre. Pour l’AGCM, le constructeur d’outre-Rhin aurait agi de la sorte sans raison valable et légitime. D’où la suspicion d’abus de position dominante, qui pourrait alors nuire à la concurrence.

Dans son communiqué de presse, l’AGCM dit avoir envoyé des agents « participer à des inspections dans les locaux de Bosch à l’étranger et d’autres entités considérées comme étant en possession de preuves pertinentes, avec l’aide d’agents des autorités allemandes et néerlandaises de la concurrence », peut-on lire.

La réponse de Bosch

Aussi, « des inspections ont également été réalisées dans des locaux en Italie, avec l’aide de l’unité spéciale antitrust de la police financière italienne ».

Frandroid a contacté Bosch Allemagne, qui nous a répondu :

Bosch confirme que les autorités de la concurrence ont ouvert une enquête contre sa division Bosch eBike Systems. L’un de nos principes les plus importants est de respecter la loi. Bosch coopère avec les autorités. Nous vous prions de comprendre que nous ne pouvons pas fournir d’autres informations sur une procédure judiciaire en cours.

Frandroid suivra cette affaire avec attention au cours des prochains mois, pour en comprendre les tenants et les aboutissants et observer l’issue finale de cette procédure judiciaire.


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