C’est une première historique : la marque chinoise Chery veut s’attaquer officiellement aux 24 Heures du Mans

C’est une nouvelle qui a de quoi surprendre dans le petit monde de l’endurance. Exeed, la griffe haut de gamme du constructeur chinois Chery qui vient de s’implanter en France avec les marques Jaecoo et Omoda, a officialisé un partenariat avec l’Automobile Club de l’Ouest, l’institution qui organise la plus célèbre course d’endurance au monde.

Objectif affiché : aligner une équipe usine aux côtés de Porsche, Toyota, Aston Martin ou BMW d’ici 2029. Une ambition qui fait de Chery le premier constructeur chinois à viser la Sarthe, temple sacré de l’endurance depuis 1923.

Une feuille de route en trois temps

Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser avec les constructeur chinois, Exeed ne compte pas brûler les étapes. Le plan dévoilé s’articule autour de trois phases progressives. La première consiste à créer l’Exeed Unified Race, un championnat local d’endurance qui servira de laboratoire pour affiner les technologies, constituer une équipe solide et dénicher des pilotes. Une approche méthodique qui tranche avec l’habituelle précipitation de certains nouveaux venus dans le sport automobile.

La deuxième étape prévoit une participation à l’Asian Le Mans Series, antichambre naturelle avant les 24 Heures du Mans. Cette série, qui compte trois catégories principales (LMP2, LMP3 et LMGT3), permettra à Chery de se frotter à la réalité de la compétition. Notons que la catégorie LMGT3 impose aux constructeurs de produire au moins 2 500 exemplaires par an de leurs modèles de route. Nous devrions avoir le droit à quelques modèles plutôt sympathiques à venir du côté de chez Exeed.

Enfin, troisième acte : l’entrée en lice officielle aux 24 Heures du Mans avec une structure dédiée baptisée Exeed Le Mans Team. Le partenariat prévoit également la construction d’un circuit homologué Le Mans à Wuhu, le siège de Chery en Chine. Une infrastructure qui devrait accueillir des courses de niveau international en Chine et servir de banc d’essai grandeur nature pour améliorer les modèles de série.

Des atouts à confirmer, des lacunes à combler

Reste une question épineuse : avec quelles armes Chery compte-t-il affronter cette arène impitoyable ? Le constat actuel laisse perplexe. Le moteur thermique le plus puissant développé par le groupe reste un modeste quatre cylindres turbo de 2,0 litres délivrant 257 ch. C’est très loin des standards de la compétition d’endurance moderne. Certes, le constructeur mise sur sa technologie hybride rechargeable C-DM qui atteint les 610 ch combinés, mais le chemin reste considérable.

Ce défi technique n’a toutefois rien d’insurmontable pour un groupe qui a démontré sa capacité à progresser rapidement. Et Chery n’est pas seul dans cette offensive chinoise sur le sport automobile. Geely, par exemple, a déjà prouvé son sérieux avec Lynk & Co Cyan Racing, devenu une référence du championnat TCR World Tour avec neuf titres mondiaux depuis 2019.

La marque passera d’ailleurs au nouveau modèle Geely Preface TCR dès l’année prochaine. Geely multiplie également les initiatives, notamment via sa filiale Horse Powertrain (la fameuse coentreprise avec Renault et Aramco) qui soutient la Formule 4 et des compétitions étudiantes d’ingénierie.

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