Test du MSI Claw : presque aussi bien qu’une ROG Ally, et c’est tout le problème

Consoles • 2024

Lors du CES 2024, MSI a annoncé son intention de rentrer dans l'arène des nouvelles "PC consoles portables" avec la MSI Claw. Petit twist : sa console est propulsée par Intel, et pas AMD. Un choix qui fait toute la différence.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid
Source : Chloé Pertuis pour Frandroid
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En bref
MSI Claw A1M

- /10
Points positifs du MSI Claw
  • Ergonomie parfaite, celle de la Ally quoi
  • Le XeSS, ça change la vie sur ce format
  • Windows, donc Game Pass
  • Chauffe superbement maîtrisée
  • Thunderbolt 4, donc compatible eGPU
Points négatifs du MSI Claw
  • Des bugs partout
  • Intel Arc s'améliore, mais c'est trop tôt
  • Manque de paramétrages
  • Autonomie comme tout le monde
  • Aucun X factor, donc aucune raison de s'attarder
 

Depuis que Valve a créé la Steam Deck, le marché des « PC consoles portables » ne fait que croître grâce au simple fait que l’Occident a enfin ouvert les yeux sur l’existence de cette catégorie. Les services sont bien là, et les joueurs prêts à jouer. Dans la catégorie, si le Steam Deck a réussi à devenir de facto le meilleur rapport qualité/prix, cela ne veut pas pour autant dire que d’autres n’ont pas réussi à se tailler une part du gâteau.

On pense évidemment immédiatement l’Asus ROG Ally Z1 Extreme, qui grâce à son regain de puissance et à la présence de Windows 11, a pu conquérir des joueurs plus hésitants sur le fait de faire confiance à Linux. De son côté, la Lenovo Legion Go a réussi en s’inspirant toujours plus de la Nintendo Switch pour offrir une foultitude de façon de jouer qui fait sa différence, en prime d’un écran géant.

Et enfin, il y a la MSI Claw. La console annoncée au CES 2024 a choisi de faire confiance à Intel et sa nouvelle plateforme Core Ultra plutôt qu’AMD, et c’est là son trait le plus différenciant. Mais était-ce vraiment une bonne idée ? C’est ce que nous allons voir dans ce test.

MSI Claw A1M Fiche technique

Modèle MSI Claw A1M
Dimensions 294 cm x 117 cm x 21,2 cm
Support SSD
Définition maximale Full HD
Wifi Wi-Fi 7
Bluetooth Oui
Poids 675 g
Fiche produit

La machine est prêtée par MSI pour ce test.

MSI Claw A1M Design

À l’annonce, le même commentaire a fusé de toutes parts pour qualifier cette MSI Claw : « c’est une ROG Ally quoi ». Après l’avoir pris en main, il est temps de calmer les ardeurs de ces grands critiques des internets, qui ont toujours le clavier facile mais n’ont pas véritablement le recul et l’analyse nécessaires pour bien comprendre les différences subtiles qu’il peut se cacher entre deux produits d’une même catégorie. C’est très facile de dire que la MSI Claw est simplement une ROG Ally, alors que lorsqu’on s’y penche vraiment, qu’on prend le temps de retourner le produit dans tous les sens, l’utiliser pendant plusieurs heures, se familiariser avec toutes ses idiosyncrasies, on est à même de déterminer que, quand même… Elle est en coloris noir. Voilà.

Plus sérieusement : le châssis entier de la MSI Claw est clairement inspiré de la ROG Ally en presque tout point, et prendre l’une et l’autre en main tour à tour ne change rien à l’expérience. Ne le confondez cependant pas avec une critique ; c’est même un point positif. La ROG Ally reste le « PC console portable » le plus ergonomique à ce jour, et la Claw ne fait rien pour entacher ça. Dans le détail, on lui reconnaîtra des poignées qui ne sont pas texturées et ne viennent pas se fondre naturellement au dos sur le châssis, mais ont une coupure plus abrupte qui rappelle plutôt la Legion Go — gouttières en moins.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Le dos, d’ailleurs, est largement plus ouvert pour aider au refroidissement de la machine, ce qui la rend également plus vulnérable aux accidents du quotidien. Ne laissez pas un verre d’eau proche de cette machine, nous vous en conjurons. MSI semble également moins partant pour que les utilisateurs puissent ouvrir eux-mêmes leurs machines, un « factory seal » recouvre par défaut la dernière vis qui permettrait d’ouvrir son châssis. Ceci étant dit, MSI promet aussi que les soucis de chauffe du lecteur de cartes SD rencontrés par Asus sur son produit ne seront pas présents ici, ce dernier ayant été déportés sur le haut de la machine.

Et à 675 grammes, la MSI Claw est légèrement plus lourde que sa comparaison directe à 608 grammes. Mais ces 70 grammes ne se ressentent pas vraiment une fois les deux produits en main.

Croix, gâchettes et boutons

Là encore, sur la configuration, rien ne change vraiment. Tous les boutons sont placés aux endroits d’une manette Xbox traditionnelle, faisant que la mémoire musculaire s’active à la minute où le jeu se lance, sans fioriture. Un bon point repris ici donc, avec toujours le même placement des deux touches de raccourci personnalisables au dos.

Mais MSI a une grande force : ses gâchettes comme ses joysticks utilisent une technologie à effet Hall, basée sur les aimants, qui ne connaîtra donc pas de stick drift à l’avenir. Chez ROG, seules les gâchettes en profitaient. Mais de l’autre côté, les membranes utilisées par les boutons sont bien différentes aussi. Sur la MSI Claw, les boutons ABXY sont beaucoup plus rigides, ce qui les rend aussi beaucoup plus audibles à l’usage.

La croix directionnelle s’écrase énormément, ce qui sera un désavantage pour les jeux de combat notamment qui réclament de réaliser des quarts de cercle. La course des gâchettes RT/LT reste similaire, mais les RB/LT ont fait une erreur que l’on qualifierait de débutant dans le milieu de la création de consoles portables : ils sont attachés au châssis, faisant que tout le bouton ne s’enfonce pas. Comprenez que si vous avez l’habitude d’appuyer sur R1/L1 avec le bout de votre index plutôt que votre jointure, vous devez plutôt ici faire « glisser » le bouton de gauche à droite pour qu’il vienne atteindre l’activateur au centre.

C’est une erreur que l’on a maintes fois vue sur les consoles sous Android et les « PC consoles » créés à Shenzhen avant qu’ils n’atteignent leur côte de popularité récente. Et celle-ci conduit généralement les personnes avec de grandes mains ou des habitudes bien ancrées des consoles à louper leurs manipulations et s’agacer bien vite. C’est un coup à prendre, et ça n’est pas rédhibitoire dans l’absolu, mais on aurait apprécié que MSI prenne note de l’expérience de ses ainés et s’évite le moindre souci en plaçant son activateur au centre.

Connectique

Reste un grand argument pour cette MSI Claw qu’elle ne partage pas avec la ROG Ally : la présence d’une connectique Thunderbolt 4, qui lui permet d’être librement compatible avec les boîtiers de GPU externes beaucoup plus libres et moins onéreux déjà présents sur le marché. Asus a choisi de se focaliser sur sa propre connectique propriétaire, qui a l’avantage d’être plus performante — le Thunderbolt 4 est limité à une bande passante de 40 Gbps –, mais rien ne vaut vraiment le rapport qualité/prix de nos jours dans l’esprit des consommateurs.

À cela, on ajoute les sempiternels lecteurs de cartes microSD (jusqu’à 2 To) et combo jack qui pullulent sur le format.

Audio

Là encore, Asus avait frappé fort. Mais la MSI Claw réussit à égaler son concurrent direct en offrant un rendu sonore très clair, bien marqué, et qui lui permet d’être fièrement au-devant de la catégorie en compagnie de sa rivale directe. La ROG Ally continue d’avoir un petit avantage sur les basses, un peu plus marquantes sur sa configuration, mais la Claw a du répondant dans les aigus et les médians. Une bonne surprise pour cette catégorie où tout se joue encore actuellement.

MSI Claw A1M Écran

La MSI Claw intègre un écran IPS LCD de 7 pouces de diagonale supportant une définition maximale de 1920 x 1080 pixels, soit un ratio traditionnel de 16:9. Cet écran tactile permet également de profiter d’un taux de rafraîchissement maximal de 120 Hz.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Sous notre sonde et avec le logiciel DisplayCal, nous pouvons retrouver une couverture de 96,1% de l’espace sRGB pour 68,1% de l’espace DCI-P3. Ces consoles se limitent hélas toujours au sRGB, mais le font proprement au moins. Le ratio de contraste est à 1495:1, très bon pour un IPS LCD, avec un taux de luminosité maximal de 430 cd/m² qui n’est pas mauvais, mais reste un peu décevant en considérant les 500 du ROG Ally.

Sur la calibration, on peut retrouver une température de couleurs moyenne de 6832K, qui tire un peu vers le froid mais reste très proche des 6500K recherchés, pour un Delta E00 moyen de 1,82 toujours très bon, avec un écart maximal de 5,19 mesuré sur les tons rouges.

Dans l’absolu, la MSI Claw est dans le top de cette catégorie naissante. Mais entre les couleurs vibrantes offertes par l’OLED du dernier Steam Deck, et la grande luminosité proposée par la ROG Ally, elle doit se contenter de la troisième place. Un autre marqueur de la qualité certaine du produit, qui hélas rencontre une concurrence bien armée.

MSI Claw A1M Logiciel

Nous sommes de nouveau ici face à une console sous Windows, qui a donc le grand attrait de n’avoir absolument aucune barrière à l’installation de n’importe quel jeu, y compris ceux du Game Pass. Mais aussi une grande limite, puisque l’interface de Windows n’est clairement pas faite pour la manette et mal optimisée pour le tactile.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Avec donc de devoir interagir avec celle-ci, nous avons le droit à MSI Center M, l’interface console dédiée du constructeur qui se mesure à SteamOS et à Armoury Crate notamment. On apprécie ici le côté épuré de l’expérience, qui laisse l’application être rapidement réactive dès le lancement de la console. Cette dernière n’a d’ailleurs aucun mal à récupérer les jeux installés et les lister pour un accès rapide.

Nous retrouvons également le volet de raccourcis rapides aujourd’hui traditionnel, qui nous permet de régler la luminosité, le volume, le mode de performance et afficher la visualisation des performances assez rapidement. Ce dernier est comme toujours personnalisable. Nous avons d’ailleurs un mode de performance « AI Engine » qui viendra non seulement régler de lui-même le mode de performance, mais aussi le profil audio et l’éclairage RGB pour s’adapter à l’œuvre. On l’espérait un peu moins anecdotique, mais il n’en est pas moins intéressant.

Mais voilà : c’est à peu près tout. Les réglages du mode manuel ne permettent pas d’aller en deçà ou d’outrepasser les limites de puissance du constructeur (soit entre 20 et 35W), et l’interface elle-même n’est traduite en français qu’en de petits morceaux çà et là. Rien ne permet vraiment de prendre le contrôle de la machine comme c’est le cas sur tous les autres produits AMD, ce qui ne serait pas si dommageable s’il n’y avait pas un grand couac dans la formule d’Intel : la gestion des pilotes.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Parce que oui, avant même de parler des performances des pilotes Intel, il faut parler de leur gestion. La team bleue a un souci lié à sa façon de faire les choses jusque là avec Windows Update. Pour ne pas vous noyer dans la technique, nous nous concentrerons sur le résultat : actuellement, Windows peut vous forcer à réinstaller des pilotes qui sont moins optimisés que les derniers disponibles sur le site. Il vous faut donc constamment être bien alerte sur la question, particulièrement avec Intel Arc qui est aujourd’hui très dépendant de ses mises à jour pour tirer les meilleures performances de sa plateforme.

Une situation quelque peu stupide, liée à la manière dont les drivers sont double voire triple fois signés par Windows, les constructeurs, et Intel eux-mêmes, et qui devrait trouver sa résolution un jour ou l’autre. Mais qui pour les prochains mois d’existence de la MSI Claw forcera les utilisateurs à revérifier l’installation des derniers pilotes à chaque souci rencontré.

MSI Claw A1M Performances

Pour ce test, nous disposons de la MSI Claw équipée d’un Intel Core Ultra 7 155H, un SoC à 16 cœurs — 6 performance, 8 efficients et 2 ultra efficients — pour 22 threads pouvant turbo jusqu’à 4,8 GHz. Il est ici épaulé de 16 Go de RAM  LPDDR5 à 6400 MHz. La star du produit est donc la partie graphique Arc à 8 cœurs Xe. Et enfin, nous retrouvons 1 To de stockage en PCIe 4.0.

Cette configuration est celle vendue au même prix que la ROG Ally Z1 Extreme, et duquel nous attendons le même niveau de performances.

Manque d’optimisation

Notez avant de lire nos benchmarks que nous testons la console avant sa sortie, et qu’elle ne connaît pas encore ses mises à jour les plus optimisées. Pour autant, la plateforme Core Ultra 7 est bien connue sur le marché aujourd’hui, et nous n’estimons pas qu’à sa sortie, la MSI Claw différera énormément de la situation que nous connaissons en date, au-delà de quelques optimisations çà et là.

On espère cependant du mieux du côté de la gestion de la mémoire partagée. Comme pour tous les autres sur le marché, la MSI Claw partage ses 16 Go de RAM entre le CPU et le GPU. Mais contrairement à AMD, Intel n’offre pas la possibilité aux utilisateurs d’influer sur la manière dont celle-ci est partagée, par le biais d’un réglage proche du UMA Buffer Size que nous connaissons bien sur les APU de l’équipe rouge.

Voilà donc un premier point bloquant pour la console, puisque sa gestion native ne nous permet pas de lancer Ratchet and Clank Rift Apart par manque de mémoire vidéo. Chose que nous avions déjà soulignée sur la Lenovo Legion Go, qui a depuis été corrigée, et qui était tout à fait possible peu de temps après la sortie de la ROG Ally par le biais des réglages précédemment cités et accessibles pour tous facilement dans l’interface Armoury Crate en prime du BIOS. Même Valve a fini par changer son Buffer Size par défaut il y a des mois de cela. Ici, il faudra d’attendre une plus grande ouverture d’Intel sur ce point bloquant, le SoC étant théoriquement assez puissant pour faire tourner le jeu.

Ratchet and Clank n’est qu’un exemple qui prouve l’importance de pouvoir influer sur la taille de l’allocation de la mémoire partagée. Un point sur lequel le Core Ultra 7 nous semble donc devoir s’améliorer, en premier lieu.

Benchmarks théoriques

TimeSpyCinebench R23 SingleCinebench R23 Multi
MSI Claw AI Engine371615489731
MSI Claw Performances extrêmes (40W)3774162710058
MSI Claw Équilibré (35W)3735163911332
MSI Claw Super batterie (15W)264316196345

Sur le papier, le Core 7 Ultra a de quoi surpasser, sur les tâches graphiques, le Z1 Extreme intégré aux consoles AMD concurrentes. On peut voir un score Time Spy avoisinant les 3700 dans bien des scénarios, quand le maximum atteint par la ROG Ally une fois connectée au secteur est de l’ordre de 3200 points. Il faut aussi noter que la ROG Ally consomme ici au maximum 30W, contre 40W pour la MSI Ally sur la partie SoC uniquement.

Cependant, on peut aussi faire d’autres constats, comme le fait que le mode Performances extrêmes a tendance à produire de moins bons résultats que le mode équilibré, comportement que l’on retrouvera en jeu également. Ou que la partie CPU reste bien en retard des APU AMD à consommation plus basse. Tout n’est donc pas rose, même si la partie GPU qui nous intéresse le plus dans le cadre d’un « PC console portable » est évidemment alléchante.

Sur le stockage, on accuse tout de même des taux plus proches du PCIe Gen 3.0 que du 4.0. On aurait largement plus apprécié retrouver un taux autour des 3500 MB/s au moins pour la partie séquentielle, ne serait-ce que pour tenir les exigences des futurs titres profitant du DirectStorage, même si ces taux ne sont pas bloquants pour autant.

Benchmarks en jeu

Cyberpunk 2077 est un jeu assez… catastrophique sur la MSI Claw. En partie parce que le moteur du jeu n’est pas encore tout à fait habitué à Intel Arc, ce qu’une mise à jour devrait corriger au cours des prochains jours, et en partie pour les défauts de la console elle-même.

Malgré ces FPS moyens pouvant être relativement encourageants sur le papier, il faut définitivement se concentrer sur les 1% low ici. Mais surtout, ce que ne dit pas ce graphique est que les frametime sont catastrophiques et rendent le jeu proche de l’injouable peu importe la configuration de puissance. D’autant plus que si vous observez bien le tableau, vous verrez que le mode « Performances extrêmes » fait largement pire que le mode équilibré.

C’est bien simple : alors qu’il est véritablement jouable sur un Steam Deck, Cyberpunk 2077 est une horreur sur la MSI Claw. À éviter.

C’est bien dommage car une petite expérience comme Fall Guys nous redonne justement beaucoup plus d’espoir sur la plateforme. Ici, même en conservant les réglages moyens, nous sommes presque constamment à 60 FPS en 1080p et au-delà des 100 en 720p… à l’exception du mode Performances extrêmes, toujours complètement à la ramasse.

Marvel’s Spider-Man: Miles Morales montre également du nerf avec des performances qui sont ici bien marquantes pour la MSI Claw. On peut voir que son mode maximisant l’autonomie permet tout de même de bien profiter de l’expérience avec 31 FPS moyen, en s’habituant à quelques chutes de framerate çà et là tout de même comme le souligne le 1% low. Mais sachant comme les autres consoles peinent à faire tourner autre chose que de la 2D dans ces mêmes modes, c’est encourageant.

Et il en va de même pour The Witcher 3, qui montre une très bonne santé sur ce périphérique. On notera cependant une tendance à du pop in sur les textures du monde qui tendent à souligner le souci de partage de mémoire dont nous parlions au début de ce chapitre. Il y a encore des choses à revoir, mais nous sommes bien au-delà de la version Switch en termes de rendu visuel et de jouabilité.

Face au ROG Ally Z1 Extreme

Il y a en vérité plusieurs choses à constater lorsque l’on compare la ROG Ally Z1 Extreme à la MSI Claw. Si on se limite à Fall Guys, un jeu moderne qui utilise des technologies plus « simples » à charger parfaites pour un Intel Arc, on peut bien voir comme le GPU de la team bleue est capable de faire de sublimes choses.

Mais dès qu’il s’agit de jeux plus complexes, pouvant faire donc appel à des technologies plus anciennes d’une ère où les GPU Intel n’existaient tout simplement pas, on peut voir une lutte un peu plus acharnée. Mais n’oublions pas une chose : il s’agit aussi de la lutte entre le FSR 2 en mode performance et le XeSS en mode performance. Or, seul le second est basé sur l’intelligence artificielle, ce qui explique aussi ses FPS un peu plus bas.

Sauf que voilà : en termes de rendu, le FSR2 mode performance a toujours cette fâcheuse tendance à pixelliser les contours des personnages en premier plan, ce qui titille directement la rétine. Sous XeSS en mode performance, ce problème n’existe pas et l’image paraît beaucoup plus nette au premier coup d’œil. On remarque, en y faisant très attention, un léger flou des textures lors des mouvements de caméra, mais cet artéfact est bien moins gênant à l’œil que la solution d’AMD.

Ce qui laisse finalement sur un espoir. Celui de voir Intel Arc vraiment balayer l’intégralité de ses soucis, simplement pour pouvoir profiter proprement du XeSS sur mobile. Il n’y a pas photo : une technologie de mise à l’échelle par IA est bien plus plaisante aux yeux sur ces petits appareils, et très plaisante pour libérer les ressources système également.

Refroidissement et bruit

Heureusement, il est un autre point sur lequel la MSI Claw a su bien s’inspirer de la ROG Ally : sa gestion thermique. La console est terriblement silencieuse, et son ventilateur à pleine puissance s’entend à peine.

MSI Claw A1M Autonomie

MSI fait très grand cas d’intégrer la « plus grande batterie jamais intégrée » sur un produit de la sorte. Et c’est bien le cas, puisqu’à 53Wh, elle est largement devant la compétition. Elle se rechargera par le biais d’un bloc USB-C 65W Power Delivery standard. Ce qu’oublie de préciser la marque, c’est que son SoC consomme aussi beaucoup plus. Nous ne savions pas exactement à quoi nous attendre donc en laissant notre test habituel.

En jouant à The Witcher 3 en 720p, qualité basse, et avec la luminosité réglée à 50%, nous retrouvons dans l’ordre :

  • En mode Super batterie (20W) : 2 heures et 15 minutes
  • En mode Équilibré (35W) : 1 heure et 35 minutes
  • En mode Performances extrêmes (40W) : 1 heure et 35 minutes

Soit… exactement les mêmes résultats qu’un peu tout le monde, à quelques minutes près, exception faite du mode performance buggé. Certainement comparable à une ROG Ally Z1 Extreme, qui dans les mêmes conditions dans son même mode équilibré arrive à 1 heure et 36 minutes de jeu. Comme quoi, la taille de la batterie n’est rien sans la maîtrise de sa consommation.

Bref, comme toujours, méfiez-vous des effets d’annonce et n’oubliez jamais de remettre dans le contexte les informations qu’on vous donne. Ici, la MSI Claw n’est pas décevante, loin de là ; elle est simplement commune.

MSI Claw A1M Prix et disponibilité

La MSI Claw sera disponible en France au cours du premier trimestre 2024, au prix de départ de 699 euros pour le modèle en Core Ultra 5 avec 512 Go de stockage. Pour le Core Ultra 7 à 512 Go de stockage, le prix sera de 749 euros. Enfin, le modèle que nous testons à 1 To de stockage sera vendu 799 euros.

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Notre avis sur Le MSI Claw

Design
8
C'est une ROG Ally, certes, mais voilà un excellent design ergonomique à copier. Les RB/LB perfectibles sont contrebalancés par la présence du Thunderbolt 4.
Écran / affichage
8
Un très bon écran IPS LCD avec un haut taux de rafraîchissement, mais le ROG Ally reste mieux calibré et offre plus de luminosité.
Logiciel
5
MSI Center M doit encore être traduit et fournir bien plus de paramètres pour être présent, mais a le mérite d'être fluide. Reste que Windows est moins optimisé pour le format.
Performances
6
Quand ça n'est pas buggé ou mal optimisé, c'est plutôt impressionnant. Le plus gros problème est le début de cette phrase.
Autonomie
7
Ne vous y trompez pas : la plus grande batterie est là pour contrebalancer la plus grande consommation du SoC. La MSI Claw reste dans les clous du marché.
Note finale du test
6 /10
La MSI Claw est loin d'être un mauvais produit. Le châssis est bien fichu, les prestations sont bien là sur le papier, la présence du Thunderbolt 4 est un vrai plus pour l'évolutivité et on sent que le Core Ultra 7 a de l'avenir sur ce type de format.

Le problème ? C'est qu'il ne fallait pas le sortir de si tôt. Intel Arc n'est pas prêt, au point qu'il est difficile de démêler les bugs qui proviennent de la machine des bugs qui proviennent de la plateforme. Cyberpunk 2077 est injouable à cause de cela, à titre d'exemple. Mais quand ça marche et que l'on peut profiter du XeSS, on a vraiment envie de voir les choses évoluer pour le mieux.

En l'état, la MSI Claw reste donc une excellente copie version team bleue de la ROG Ally. Mais en l'absence de marqueurs différenciants et sur un placement tarifaire similaire, pourquoi se prendre la tête avec les soucis d'optimisation ? Autant aller vers la ROG Ally, tout simplement, un produit si robuste et bien fini qu'il a inspiré la sortie de la MSI Claw.

Points positifs du MSI Claw

  • Ergonomie parfaite, celle de la Ally quoi

  • Le XeSS, ça change la vie sur ce format

  • Windows, donc Game Pass

  • Chauffe superbement maîtrisée

  • Thunderbolt 4, donc compatible eGPU

Points négatifs du MSI Claw

  • Des bugs partout

  • Intel Arc s'améliore, mais c'est trop tôt

  • Manque de paramétrages

  • Autonomie comme tout le monde

  • Aucun X factor, donc aucune raison de s'attarder

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