Ça sent mauvais pour le rachat d’ARM : les États-Unis attaquent Nvidia

 

La FTC poursuit Nvidia dans le but d'empêcher la finalisation de son rachat d'ARM. Selon l'institution, ce rachat « étoufferait le pipeline d'innovation pour les technologies de la prochaine génération ».

Après son chèque de 40 milliards de dollars, on pensait que le rachat d’ARM par Nvidia était plié. Mais depuis quelques mois, la machine s’est enrayée et on n’est plus sûr de rien. Le gouvernement chinois et l’Union européenne avaient déjà fait connaître leur volonté de bloquer ce rachat. Voici que la Federal Trade Commission s’y met aussi.

Dans un communiqué, la FTC déclare intenter une action en justice « pour bloquer la plus grande fusion de puces à semi-conducteurs de l’histoire afin d’empêcher un conglomérat de puces d’étouffer le pipeline d’innovation pour les technologies de la prochaine génération », déclare Holly Vedova, directrice du Bureau de la concurrence de la FTC. Elle ajoute : « le procès intenté par la FTC devrait envoyer un signal fort indiquant que nous agirons de manière agressive pour protéger nos marchés d’infrastructures critiques contre les fusions verticales illégales qui ont des effets considérables et dommageables sur les innovations futures. »

Nvidia aurait trop de contrôle sur le marché avec ARM

La plainte de la FTC considère que la fusion « donnerait à Nvidia la capacité et l’incitation à utiliser son contrôle de cette technologie pour saper ses concurrents ». En bon organe garant du marché pur et parfait, la FTC considère qu’un tel conglomérat entrainerait « une réduction de la qualité des produits, une réduction de l’innovation, des prix plus élevés et moins de choix, portant préjudice aux millions d’Américains qui bénéficient des produits basés sur ARM ».

Trois marchés seraient particulièrement abimés par cette fusion, toujours selon la FTC :

  • Les systèmes avancés d’assistance au conducteur de haut niveau pour les voitures particulières ;
  • Les DPU SmartNICs, qui sont des produits de mise en réseau utilisés pour augmenter la sécurité et l’efficacité des serveurs des centres de données ;
  • et les processeurs spécialisés dans le Cloud Computing.

La FTC considère dans son communiqué qu’actuellement, ARM est un peu la Suisse des semi-conducteurs, faisant référence à son approche neutre et open source de l’industrie. Le rachat par Nvidia pourrait mettre un terme à cela. « Aujourd’hui, les titulaires de licences d’ARM — y compris les rivaux de Nvidia — partagent régulièrement des informations sensibles sur le plan concurrentiel avec ARM, écrit la FTC. Les titulaires de licences comptent sur ARM pour les aider à développer, concevoir, tester, déboguer, dépanner, maintenir et améliorer leurs produits. Les titulaires de licences partagent leurs informations sensibles avec ARM parce que cette dernière est un partenaire neutre et non un fabricant de puces rival. L’acquisition est susceptible d’entrainer une perte de confiance critique dans ARM et son écosystème ».

Une chose est certaine, avec l’arrivée des États-Unis dans le camp des opposants à la validation du rachat, ce dernier semble de plus en plus compromis.


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