La pénurie de semi-conducteurs impacte très sérieusement l’industrie automobile et des millions de véhicules n’ont pu être produits, jusqu’à 12 % du volume mondial d’après les estimations de certains cabinets spécialisés. Mais cela n’empêche pas les nouveautés et premières mondiales, toutes électrifiées et connectées, de se succéder dans le salon IAA de Munich qui vient remplacer le Salon de l’automobile de Francfort.
Ici, un seul mot : mobilité sous toutes ses formes, automobiles, deux-roues motorisés et vélos électriques, en modes individuels ou de partage. Un événement d’un nouveau genre en pleine période Covid et alors que la passion pour la chose automobile décroit et les salons classiques sont en perte de vitesse depuis des années.
Un salon en demi-teinte
À Munich, les organisateurs ont voulu fondre cet événement dans la ville, invitant le grand public à naviguer (en mode zéro émission bien sûr) entre les installations temporaires sur de célèbres places du centre (Open Space) et les halles du parc des expositions.
Et les premières impressions sont celles d’un événement en demi-teinte, à une échelle très réduite par rapport aux salons que l’on a connu. Des stands de taille S, des allées bien larges, une fréquentation tranquille alors que les forces de Polizei se déploient pour assurer la sécurité de la visite de la chancelière, Angela Merkel, pour qui c’est la dernière inauguration du genre.
Heureusement, les nouveautés sont bien présentes et — cocorico ! — le stand Renault est un de ceux qui tiennent la vedette avec deux stars sous les projecteurs : la toute nouvelle Mégane E-Tech tout électrique, lancée dès le printemps 2022, et le concept tout mignon de Renault 5, qui se traduira en série en 2024.
Mégane E-Tech : Google inside
On le sait depuis l’an dernier, la prochaine Mégane sera tout électrique. Et voici déjà la version de série exposée sur le stand de la marque au losange qui vit sa « Renaulution ». Nouveau logo, nouvelle plateforme électrique CMF-EV partagée (enfin) avec Nissan, nouvelle plateforme d’info-divertissement et donc, nouvelle Mégane, sans pièces communes avec la berline compacte essence, diesel et hybride que l’on connaît sur nos routes.
Renault change tout et ça se voit : la Mégane E-Tech est plus compacte (4,21 m), bien campée sur d’énormes roues de 20 pouces et arborant des surfaces vitrées limitées. Elle force le trait et ne manque pas d’allure. Malgré ses passages de roues et ses bas de caisse soulignés de noir, ne l’appelez pas SUV : Renault tient à la décrire comme une berline classique, avec des gènes de sportive façon GTI, assure le patron du groupe, Luca de Meo.
Sa plateforme dédiée permet d’exploiter au mieux l’espace intérieur avec un grand empattement de 2,70 m mais pour autant, l’espace proposé reste proche de ce que l’on connaît dans des berlines compactes classiques. C’est un peu décevant si on pense à la Volkswagen iD.3. Le volume de coffre est plus convaincant, avec un double fond très creusé qui pourra accueillir un câble de recharge. Mais surtout, c’est sa planche de bord et sa toute nouvelle interface qui est un de ses points forts.
Le nouveau système appelé OpenR est composé d’une dalle de 12,3″ pour l’instrumentation et 12″’ en vertical tourné vers le conducteur (9″’ en entrée de gamme) pour l’info-divertissement, totalisant une surface XXL en Full HD de 774 cm2. Un magnifique ensemble aux graphismes très soignés, sans retour haptique en revanche, configurable avec deux widgets en bas de l’écran, tandis que les commandes de climatisation restent physiques, c’est une valeur sûre…
« Nous avons conçu cet ensemble comme un véritable objet électronique, avec une dalle en verre et une haute qualité », nous explique Marc Pinel-Peschardière, le directeur design expérience vision, autrement dit Monsieur IHM, à ce poste depuis 2001. Seul à ses débuts, il dirige maintenant une équipe d’une vingtaine de designers et reporte au patron du design du groupe, Laurens van den Acker.
« C’est un système ouvert qui offre une réelle continuité d’usage entre l’extérieur et sa voiture, sans rupture, seamless, » ajoute-t-il. Une quatrième génération de systèmes d’info-divertissement désormais construite sur Android avec Google Automotive Services.
Ainsi Google Maps (avec Smart Route Planner pour inclure les stations de recharge dans un trajet) et le Playstore sont de la partie, couplés bien entendu avec Google Assistant. Une fois son profil mis en place, les recherches précédentes apparaîtront automatiquement dans le système, comme en utilisant son smartphone. Android Auto et Apple CarPlay restent possibles mais avec un tel système, il ne devrait pas y en avoir besoin. Les mises à jour logicielles se feront à distance comme il se doit.
Renault prévoit un abonnement 4G pour les données nécessaires au fonctionnement du système, ce qui fait partie des nouvelles stratégies de modèles économiques des constructeurs automobiles. On devrait pouvoir utiliser cependant sa propre data pour éviter de payer. Quant au hardware fourni par Qualcomm (processeur Snapdragon), il est surdimensionné pour anticiper la durée de vie de l’auto, avec 128 Go de mémoire.
Les derniers équipements électroniques embarqués de la partie
Côté aides à la conduite, la Mégane est capable de conduite semi-autonome en prenant en compte les informations de la navigation, ralentissant aux abords d’un virage serré ou d’un rond-point, comme certaines allemandes et bientôt, la DS 4 par exemple. Bonne nouvelle, en conduite assistée dans les bouchons, le système redémarrera tout seul après un arrêt jusqu’à 30 secondes (3 secondes aujourd’hui). Un rétroviseur intérieur par caméra compense la vue très étriquée au travers de la lunette arrière.
Le son est confié à la société française Arkamys pour le processeur sonore des entrées de gamme, et à Harman Kardon en haut de gamme, qui fait ici son entrée chez Renault. L’ambiance lumineuse fait varier automatiquement la couleur de ses LEDs pour suivre le rythme biologique du corps humain, selon 48 teintes différentes. On peut douter de ses réelles répercussions, mais l’idée est jolie…
Deux moteurs et deux batteries au programme
Pour ce qui est de la fiche technique de la Mégane E-Tech, la gamme est facilement lisible, avec deux puissances de batteries et deux moteurs. En entrée de gamme associant le moteur 130 ch et la batterie de 40 kWh, elle vise une autonomie selon la norme WLTP de 300 km, avec une recharge à 7 kW ou 22 kW selon le modèle.
Le gros moteur de 218 ch est associé à la batterie de 60 kWh capable d’offrir 470 km d’autonomie. Elle est proposée en charge AC 7 kW et DC 130 kW ou AC 22 et DC 130. La charge rapide lui permet de récupérer 300 km en 30 minutes. Des versions business proposeront la charge rapide également sur le petit moteur.
Pour aller plus loin
Voitures électriques : quels sont les types de prises compatibles ?
La Mégane pèse 1,6 tonne et elle peut accélérer de 0 à 100 km/h en 7,4 secondes, ce qui est presque une valeur de sportive, tandis que sa vitesse de pointe est limitée à 160 km/h. Voilà pour les performances de ce modèle qui sera fabriqué en France dans l’usine de Douai, dédiée à l’électrique au cœur du pôle ElectriCity. Il nous tarde d’essayer en début d’année prochaine cette nouvelle entrée au cœur du marché.
Véhicule français donc ne sera jamais au même niveau que Tesla si ce n'est le prix. Aussi, pourquoi mettre de l'audio haut de gamme avec un processeur bas de gamme. Si je mets des enceintes haut de gamme sur un ampli pourri j'aurai un son pourri.
Dommage, mais c'est un début. Aussi lourd qu'une model 3, moins puissante, moins autonome, moins spacieuse et quasiment au même prix ! Et je fais le pari que beaucoup de choses seront en options par rapport à Tesla
"Renault prévoit un abonnement 4G" Même pas de 5G ?!? 🤔 Alors que c'était justement un des arguments (mobilité, communication entre véhicules, nombre d'objets connectés...). Bref ce véhicule semble déjà dépassé 😔
Décidément les constructeur "SUV-isent" tout leurs modèles C'est d'un ennui à mourir..
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