J’ai passé six mois avec le Galaxy Z Flip 3 dans la poche. J’ai ensuite pu tester le Galaxy Z Flip 4. Dans les articles qui ont suivi ces deux expériences, j’ai pu souligner à maintes reprises combien je trouvais qu’il s’agissait à mes yeux d’une vraie nouvelle manière d’expérimenter les smartphones, en ceci qu’une limitation physique changeait complètement ma relation à cette petite bête parfois trop envahissante. Après avoir laissé un peu d’eau couler sous les ponts, j’ai passé un mois avec le Galaxy Z Fold 4, dont je ne voyais jusqu’ici pas l’attrait. Eh bien, laissez-moi vous dire que j’avais tort.
Mon téléphone me parle différemment
Une chose que je trouve particulièrement intéressante avec les smartphones pliants, c’est qu’ils ont tendance à modifier très naturellement ma manière de les utiliser par rapport à un téléphone normal. Le changement s’opère presque sans que je m’en rende compte, puis au moment de faire le bilan, je constate que mon comportement a changé. Et je n’ai plus qu’à en ramasser les fruits et vous raconter l’expérience.
Le Galaxy Z Fold 4 s’inscrit entièrement dans cette veine. Ce qui a le plus changé, c’est sans doute ma dynamique lorsque j’utilisais mon téléphone. D’habitude, avec n’importe quel smartphone, vous avez face à vous un seul et même écran avec lequel tout faire : répondre à des messages, regarder du contenu, gérer sa musique, etc. Résultat, vous êtes obligés de changer de rythme, de pratique sur un seul et même espace.
Là, tout est différent. J’ai très rapidement développé deux usages diamétralement opposés pour chaque écran. L’externe me servait pour toutes les tâches très rapides : changer de musique sur mon widget Spotify ou YouTube Music, répondre rapidement à un·e collègue, appairer mes écouteurs sans fil, etc. Bref, ce que je qualifierais de tout venant. Mais dès que je voulais entrer un peu plus en profondeur, profiter d’un contenu vidéo, gérer mon agenda, jouer à un jeu… l’écran interne m’ouvrait les bras. Au passage, je n’ai jamais autant aimé des séances de SVoD le soir dans le lit qu’avec cet écran. D’ailleurs la chose est bien faite : on peut avoir un agencement complètement différent avec l’écran interne et l’écran externe, ce qui permet de vraiment séparer les expériences.
Le « widget king »
Je trouve ici un peu la même dynamique qu’avec le Z Flip, à savoir un écran externe pour gérer le quotidien et un écran interne pour vraiment utiliser à fond l’appareil. Sauf que là, quand vous dépliez, vous n’avez pas un « simple smartphone », mais une tablette, ni plus ni moins. En ceci, on peut clairement dire que le Fold est supérieur au Flip, je dois me résoudre à l’admettre.
On s’en aperçoit d’ailleurs mieux lorsqu’on est amateur, comme moi, de widgets. D’habitude, je dois faire des choix dans ceux que j’affiche. Là, j’ai pu me rouler dedans sans aucune vergogne, afficher en énorme les gros widgets qui prennent toute la place comme ceux du Monde par exemple, tout en gardant un peu de place pour Google Photos, Todoist et autre. Le large écran interne est aussi un vrai plaisir au niveau productivité et cela est grandement renforcé par les derniers ajouts en matière de partition d’écran. Très simple à utiliser, il suffit d’apprendre deux trois gestes pour vraiment en profiter. Là aussi, le Flip le propose, mais de manière beaucoup moins puissante, faute de place.
Le Galaxy Z Fold est donc un réel bonheur en somme pour quiconque voit l’attrait d’une tablette, mais n’en possède pas encore. Quand on voit le prix des tablettes haut de gamme et de téléphones de la gamme S de Samsung, on pourrait arguer qu’acheter un Fold 4 à 1799 euros reviendrait finalement à moins cher qu’un S22 plus une Tab S8, quels que soient les modèles. Le tout sans avoir besoin de jongler entre deux appareils. Là aussi, je dois m’avouer vaincu, mon Flip n’est pas capable de faire ça.
Inquiétudes et tracas
En parlant du Flip, j’ai retrouvé sur ce Fold l’un de ses défauts : l’inquiétude que peut procurer sa solidité. Je parle volontairement ici d’un sentiment et pas d’une certitude, étant donné que je n’ai eu à déplorer aucun souci. Mais j’ai retrouvé des éléments qui me laissent penser que le Z Fold 4 finira par rencontrer les mêmes soucis de fiabilité que ceux que j’ai fin par trouver au bout de 6 mois de Z Flip.
J’entends par là que de temps à autre, l’écran avait un peu plus de peine à s’ouvrir, comme si des petites poussières s’étaient invitées dans la charnière. Rappelons que le Z Fold 4 est IPX8, il est donc sensible à la poussière. Sur les Z Fold 3 et Z Flip 3 testés au long terme de la rédac, cela avait fini par se traduire par un téléphone qui ne s’ouvrait plus à 100 %, mais quelque chose proche des 99,8 %. Quant à l’écran en lui-même, aucun élément ne me permet de douter qu’il finira pas être victime d’un phénomène de microrayures constaté par de nombreux utilisateurs et utilisatrices au bout de quelques mois, parmi lesquels votre serviteur.
Autre élément qui m’amène tout de même à vous dire qu’attention, tout n’est pas tout rose au pays du Z Fold : il n’est pas toujours évident de taper avec ce téléphone. En effet, on se voit proposer le choix entre un écran trop étroit où les doigts tapent toujours à côté ou un écran trop grand où les doigts sont toujours en extension. Dans le temps, on disait qu’il faut souffrir pour être beau ou belle, on dira ici que c’est le prix à payer pour être en avance sur son temps. Un bien mince prix si vous voulez notre avis.
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