
Quand on parle d’enceintes Bluetooth, le nom de Sony vient immédiatement à l’esprit. Depuis des années, le géant japonais a su imposer son expertise avec des produits à la fois performants, fiables et souvent dotés d’un rapport qualité-prix très agressif. Sa gamme d’enceintes de soirée ne fait pas exception, reprenant la signature sonore généreuse et les jeux de lumière qui ont fait le succès de ses petites sœurs nomades.
Pourtant, ce marché est devenu un véritable champ de bataille. JBL, l’éternel rival, y règne en maître avec des PartyBox redoutablement efficaces, au son calibré avec une précision souvent remarquable. Mais la concurrence s’organise et des acteurs plus exotiques viennent jouer les trouble-fêtes. On pense à Soundcore et sa Rave 3S au format compact et aux fonctions karaoké poussées, à Hisense qui propose la Party Rock One ou la récente Thunder Party, Samsung qui s’est relancé sur ce marché avec les SoundTower ST40F et ST50F ou même à l’iconique Marshall, qui s’apprête à faire une entrée fracassante avec son imminente Bromley 750.
Pour aller plus loin
Enceintes sono 2025 : la sélection des meilleures enceintes de soirées
C’est dans ce contexte ultra-concurrentiel que Sony dégaine sa nouvelle arme : la série ULT Tower. Au sommet, l’ULT Tower 10 sur batterie, et juste en dessous, notre modèle de test, la Tower 9 AC. Strictement identique à la Tower 9, elle fait cependant un choix cornélien : l’impasse totale sur la batterie, pour un tarif réduit de 250 euros. Un pari audacieux, tant ces enceintes sont souvent les reines des terrasses et des jardins, loin des prises électriques. Qu’à cela ne tienne, ce test de la version secteur vaut en tout point pour sa jumelle nomade, l’architecture acoustique étant rigoureusement la même. Et sans trop dévoiler la suite, préparez-vous : ça envoie du très lourd.
Sony ULT Tower 9ACSpécifications techniques
Ce test a été réalisé avec une enceinte prêtée par Sony.
Sony ULT Tower 9ACUn monolithe bien pensé
La première rencontre avec la ULT Tower 9 AC est assez intimidante. C’est un monolithe noir, sobre et dense, qui en impose par ses dimensions généreuses (41 x 91 x 43 cm environ) et surtout par son poids : près de 30 kg sur la balance. Sony a heureusement eu la bonne idée d’intégrer une solide poignée sur le dessus et deux roulettes robustes à la base, ce qui transforme le transport de ce mastodonte en une (quasi) formalité. On la fait basculer et rouler sans effort, une excellente chose.
Le sommet de l’enceinte accueille un large panneau de contrôle tactile. Rétroéclairé de multiples couleurs, il regroupe toutes les commandes essentielles : mise sous tension, appairage Bluetooth, sélection de la source, lecture/pause, volume, et bien sûr, le fameux bouton ULT qui déchaîne les basses. Si l’ensemble est réactif et agréable à l’œil, on peut regretter l’absence de potentiomètres physiques, notamment pour le volume. En pleine soirée, rien ne remplace la précision et la sécurité d’un bon vieux bouton rotatif pour éviter de faire bondir le limiteur (et les voisins). Le tactile, c’est chic, mais parfois moins pratique.

C’est aussi sur ce plateau supérieur que l’on trouve les entrées dédiées aux musiciens et aux amateurs de karaoké. Deux prises jack 6,35 mm permettent de brancher un micro et une guitare, avec des réglages de gain indépendants. Une excellente nouvelle pour animer les soirées.
À l’arrière, une trappe dissimule le reste de la connectique : un port USB-A (pour la lecture de fichiers et la recharge d’un appareil), une entrée audio analogique mini-jack 3,5 mm, ainsi qu’une entrée numérique optique. Cette dernière permet de connecter l’enceinte à un téléviseur, pour en faire une barre de son surpuissante, pour les films d’action ou les retransmissions sportives par exemple.

Un point important sur la robustesse : Sony annonce une résistance à l’eau, mais uniquement pour la partie supérieure de l’enceinte, et sans communiquer de certification IP. Comprenez qu’elle survivra à quelques gouttes de pluie mais qu’il vaut mieux ne pas la laisser des heures sous une averse.
Enfin, impossible de parler du design sans évoquer les jeux de lumière. Des LED sont intégrées en façade autour des haut-parleurs, sur le plateau supérieur et même dans le pied de l’enceinte. L’effet est réussi, dynamique et entièrement personnalisable via l’application. Ne comptez pas dessus pour éclairer une pièce, mais pour créer une ambiance festive et mettre en valeur l’objet, c’est parfait.

Sony ULT Tower 9ACUn cœur de 32 cm pour des basses sismiques
Si l’extérieur est massif, c’est à l’intérieur que se cache le secret de la puissance de la Tower 9 AC. Sony a opté pour une architecture stéréo à trois voies, mais avec une approche pour le moins originale sur le registre grave. Là où la concurrence utilise souvent deux woofers de plus petit diamètre, Sony a fait le choix d’un unique transducteur carré de 32 cm de côté. Un monstre. Cette approche privilégie clairement l’impact et le déplacement d’air, au détriment peut-être de la rapidité ultime. L’objectif est de produire des basses fréquences massives, physiques, qui vous prennent aux tripes. La membrane, qui semble être un composite de papier et de fibre de carbone, est idéale pour cet exercice : légère mais extrêmement rigide.

Pour le reste du spectre, on trouve deux transducteurs de 12 cm de diamètre, alignés horizontalement pour assurer la diffusion stéréo des médiums, et deux tweeters de 5 cm de diamètre pour les aigus. Cette taille, inhabituellement grande pour des tweeters, est un indice clair : ils sont conçus pour encaisser de fortes puissances et jouer très fort sans distorsion.
Mais ce n’est pas tout. Comme sur la Tower 10, Sony a ajouté une paire de tweeters de 4 cm à l’arrière de l’enceinte, pour une diffusion des hautes fréquences vers l’arrière et sur les côtés. Nous verrons plus loin l’efficacité réelle de ce dispositif.
Pour permettre au woofer de 32 cm de s’exprimer pleinement dans les plus basses fréquences, il est chargé en bass-reflex. Un large évent tubulaire débouche vers le bas, dans le socle de l’enceinte, et diffuse les ondes sonores les plus aiguës sur 360°.

Quant à la puissance d’amplification, Sony reste discret. On sait toutefois que la consommation maximale de l’enceinte plafonne à 150 W. C’est amplement suffisant pour sonoriser un salon de 40 m² et bien plus, avec une pression acoustique déjà très sérieuse. En usage modéré, la consommation retombe à environ 15 W, preuve d’une gestion énergétique maîtrisée.
Sony ULT Tower 9ACUsage et application : peut (vraiment) mieux faire
Pour piloter la bête, il faut passer par l’application Sony Music Center. Et là, soyons honnêtes, c’est un peu la douche froide. L’ergonomie de l’application semble figée dans le temps, la navigation est tout sauf intuitive et l’on passe son temps à chercher les fonctions dans des sous-menus. C’est dommage, car les possibilités sont nombreuses.
C’est ici que l’on peut jongler avec les profils sonores. Le mode par défaut (ULT1) offre déjà des basses profondes et un son équilibré. Le mode ULT2, lui, est une débauche de puissance : il conserve les infra-basses du mode 1 mais y ajoute un boost dans le haut-grave pour un impact physique dévastateur. Un égaliseur personnalisable est aussi de la partie pour ceux qui aiment affiner les réglages.
L’application permet aussi de prendre la main sur le système d’éclairage, avec une myriade de motifs et de couleurs. On y trouve également des effets DJ : scratches, bruits de foule, percussions… Amusant cinq minutes, mais possiblement vite lassant.
Plus intéressant, un système d’optimisation sonore est présent. Il est censé analyser le bruit ambiant pour adapter la signature sonore de l’enceinte. À l’oreille, l’effet est cependant très subtil, pour ne pas dire imperceptible.
Côté connexion sans-fil, la Tower 9 AC est bien lotie. Le Bluetooth 5.2 est compatible avec les codecs SBC, AAC et LDAC, le codec haute résolution de Sony, qui garantit la meilleure qualité audio possible depuis une source compatible (un smartphone Android, par exemple).
Sony ULT Tower 9ACUn tsunami de décibels parfaitement maîtrisé
La signature sonore est typique de ce que Sony sait faire de mieux sur ses enceintes portables : c’est équilibré, dynamique, puissant et terriblement entraînant.
Le seul petit reproche que l’on pourrait formuler concerne la finesse de l’aigu. Les grands tweeters de 5 cm, s’ils sont parfaits pour encaisser la puissance, manquent un peu de la vitesse et du ciselé de modèles plus petits de 2 cm. Les oreilles les plus audiophiles pourraient le remarquer sur des morceaux complexes. Mais soyons clairs : pour son usage festif de prédilection, c’est un détail absolument négligeable.

L’analyse de la courbe de réponse en fréquences confirme nos impressions. On voit clairement que l’accord bass-reflex est centré autour de 40 Hz, ce qui assure une assise et une profondeur remarquables au grave. Les kicks de batterie, les lignes de basse synthétiques, tout prend une dimension physique. La courbe rose (mode ULT2) montre un pic massif et jouissif à 80 Hz, responsable de ce punch dévastateur qui fait vibrer le plancher. C’est la signature « party » par excellence. Le grave est très en avant, mais c’est exactement ce qu’on demande à ce type de produit. Le contrat est plus que rempli : ça cogne fort, très fort, et le woofer de 32 cm déplace un volume d’air impressionnant.

Le reste du spectre est d’une régularité exemplaire. Les médiums sont clairs et présents, les voix se détachent bien, et l’aigu est rehaussé juste ce qu’il faut pour apporter de la brillance et flatter l’oreille sans jamais devenir agressif. Objectivement, c’est une courbe de réponse superbe pour une enceinte festive.
En revanche, n’attendez pas de la Tower 9 AC une scène sonore large et immersive. Malgré sa configuration stéréo, les haut-parleurs sont trop rapprochés pour créer une véritable séparation des canaux. La scène sonore reste donc assez étroite, centrée sur l’enceinte. Quant aux tweeters arrière, leur apport est très discutable. Ils ajoutent un peu d’air au son, mais ne créent en aucun cas une expérience à 360°. Derrière l’enceinte, le son est confus, les voix manquent de clarté. La Tower 9 AC est faite pour être écoutée de face, et idéalement placée dans un coin de la pièce pour que les murs amplifient naturellement les basses fréquences.
Impressions d’écoutes
- « Blinding Lights » – The Weeknd : En mode ULT2, le kick synthétique du début du morceau est une véritable claque. La basse est profonde, physique. La voix de The Weeknd reste parfaitement intelligible au milieu de ce déluge de basses. C’est l’enceinte parfaite pour ce genre de production pop moderne.
- « Starlight » – Muse : La ligne de basse iconique est retranscrite avec une ampleur et une autorité impressionnantes. Même à fort volume, l’enceinte ne s’écroule pas, la batterie reste percutante et la guitare de Matthew Bellamy est bien définie.
- « Get Lucky » – Daft Punk ft. Pharrell Williams : Le groove est irrésistible. La Tower 9 AC sublime le jeu de basse de Nathan East, chaque note est un plaisir. Le son est chaud, rond, et donne envie de danser.
- « Killing In The Name » – Rage Against The Machine : L’enceinte montre qu’elle n’a pas peur du rock qui tache. Le riff d’ouverture est massif, la batterie cogne sec et la dynamique du morceau est respectée. Ça pousse fort sans jamais devenir brouillon (ce qui n’est pas évident).
- « One More Time » – Daft Punk : Le test ultime pour une enceinte de soirée. Dès les premières secondes, la Sony met la pression. Le kick est sismique, la compression du morceau est retranscrite avec une énergie folle. C’est une invitation à pousser le volume jusqu’à la limite.
Sony ULT Tower 9ACPas de batterie… un choix étrange
Ici, le chapitre sera court. Notre modèle de test, la Tower 9 AC, est dépourvu de batterie et ne fonctionne que branchée sur le secteur. Sa grande sœur, la Tower 10, est annoncée avec une autonomix@e pouvant atteindre 24 heures. Mais attention, ce chiffre est obtenu à un volume très modéré (16 sur 50) et sans les jeux de lumière.

En conditions réelles de soirée, c’est-à-dire à très fort volume, la consommation électrique devient exponentielle et l’autonomie fond comme neige au soleil. Il faut donc être prudent et ne pas s’attendre à tenir toute une nuit loin d’une prise. Pour ceux qui voudraient la mobilité sans payer le surcoût de la Tower 10, une solution alternative existe : coupler la Tower 9 AC avec une station électrique portable, comme une Ecoflow River 3 ou une DJI Power 500.
Sony ULT Tower 9ACPrix et disponibilité
La Sony ULT Tower 9 AC est disponible au prix de 649 euros. La version avec batterie intégrée, l’ULT Tower 9 (à batterie) est quant à elle proposée à 999 euros. L’écart de 250 euros est très important et surprenant, la seule différence étant l’ajout d’une batterie. Il incite d’autant plus à réfléchir à l’option « station électrique », car on trouve d’excellents modèles dès 350 euros, qui offriront souvent une autonomie supérieure à la batterie intégrée de la Tower 9.
Face à elle, la concurrence est rude, notamment la JBL PartyBox 710, qui fonctionne elle aussi sur secteur et se trouve à un tarif souvent plus attractif.
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix