Pourquoi l’Autopilot de Tesla s’attire les foudres de la justice américaine

 

La justice américaine accuse Elon Musk d'induire en erreur ses clients sur les capacités réelles de son système de conduite semi-autonome Autopilot. Tesla pourrait alors être condamnée après les nombreux accidents ayant impliqué ce dispositif.

La feuilleton n’est toujours pas terminé. Depuis de nombreuses années, les autorités se montrent assez suspicieuses envers le système Autopilot développé par Tesla. Annoncé comme un dispositif de conduite semi-autonome, celui-ci ne peut en aucun cas remplacer le conducteur, qui doit toujours garder ses mains sur le volant. En effet, il s’agit d’un système de niveau 2, associant simplement un régulateur de vitesse adaptatif et une assistance au maintien dans la voie.

Si la marque développe bien une technologie de conduite 100 % autonome baptisée Tesla FSD (full self-driving), celle-ci est encore en phase de bêta-test aux États-Unis.

Une nouvelle enquête

Et à vrai dire, on ne devrait pas voir de Tesla rouler sans conducteur de sitôt, pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’Elon Musk ne prévoit plus la conduite autonome pour 2022. L’autre raison, c’est que la justice américaine continue de mettre des bâtons dans les roues de la marque, alors qu’elle vient de lancer une nouvelle enquête à son encontre.

Comme l’explique l’agence Reuters, le ministère de la justice accuse en effet le constructeur américain de tromper ses clients, en exagérant les capacités de son Autopilot. En 2016, le nouveau patron de Twitter déclarait que celui-ci était « probablement meilleur  » qu’un conducteur humain, ajoutant que « la personne sur le siège du conducteur n’est là que pour des raisons juridiques. Elle ne fait rien du tout. La voiture se conduit toute seule« . Des déclarations qui pourraient maintenant coûter cher à l’homme d’affaires.

Navigation Autopilot sur Tesla Model 3 // Source : Bob Jouy pour Frandroid

En effet, pour la justice, ces propos pourraient avoir influencé les conducteurs de voitures de la marque, qui pensaient alors véritablement conduire une voiture autonome, augmentant alors le risque d’accident. Des accusations qui interviennent alors qu’une enquête a déjà été ouverte en août 2021 par la NHTSA, l’équivalent de la Sécurité Routière aux États-Unis, suite à une série d’accidents, dont un mortel, lorsque l’Autopilot était activé.

Aujourd’hui, l’intégralité des Tesla vendues aux États-Unis seraient concernées par ces investigations, qui pourraient mener à une interdiction de l’Autopilot outre-Atlantique.

Un risque de sanctions pénales

Comme l’explique Reuters, Elon Musk annonçait la semaine dernière, que son système de conduite 100 % autonome allait encore évoluer, permettant les clients de se rendre « à leur travail, chez leurs amis, à l’épicerie sans toucher le volant« . Des déclarations qui ne devraient pas plaire aux autorités, même si la marque prévient également que ce dispositif ne rend pas la voiture autonome pour autant, et que le conducteur doit toujours rester attentif et garder les mains sur le volant.

Des avertissements permettant à la marque de se dédouaner, mais qui ne suffiraient pas pour la justice.

Celle-ci pourrait alors infliger de lourdes sanctions pénales à l’entreprise mais également aux dirigeants de celle-ci, dont Elon Musk. Cet été, le California Department of Motor Vehicles a également déposé une plainte contre Tesla, pour publicité mensongère.

Pour l’heure, la firme n’a pas répondu aux accusations, alors qu’elle continue d’apporter des améliorations à son Autopilot pour le rendre plus sûr. À tel point que celui-ci a parfois des réactions peu naturelles, notamment lorsqu’il rencontre des piétons. En Europe, le dispositif est quant à lui être plus limité depuis quelques temps, à la demande des autorités allemandes.


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