Le prix des Tesla pourrait continuer d’augmenter au cours des prochains mois

 

Déjà associé à l'entreprise Piedmont Lithium Inc. afin d'assurer son stock de lithium pour produire les batteries de ses voitures, Tesla va devoir composer avec un prix en hausse pour cette matière première. L'entreprise minière a en effet souhaité revoir les termes du contrat afin de faire varier le montant de la tonne en fonction du prix du marché.

Depuis quelques années, les voitures électriques sont moins élitistes et s’adressent désormais au grand public, avec des modèles moins onéreux et nettement plus abordables comme la Dacia Spring ou la Citroën Ami. Une évolution rendue entre autres possible par la baisse du coût de production des batteries, alors que le kWh est passé de 140 à 132 dollars entre 2020 et 2021. Il était affiché à 1 200 dollars en 2010. Mais cette baisse pourrait finalement être mise à mal…

Des prix en hausse

En effet, selon un rapport de Bloomberg, le coût des batteries au lithium aurait en effet grimpé de 7 % en 2022 par rapport à 2021, avec un kWh affiché à 151 dollars en moyenne. Une augmentation importante, que l’on doit notamment à la hausse du coût des matières premières. Et celle-ci s’explique alors par la demande grandissante, alors que le marché de la voiture se développe. Rien qu’en France, cette motorisation a représenté 13 % des immatriculations en 2022, dépassant alors les ventes de diesel.

Selon l’Agence Européenne de l’Energie (AEI), les ventes de voitures électriques, mais également hybrides, ont triplé entre 2018 et 2021, atteignant alors les 6,6 millions d’unités sur le Vieux Continent. À tel point que certains spécialistes et constructeurs automobiles craignaient une pénurie de batteries, qui viendrait s’ajouter à celle des semi-conducteurs qui serait toutefois en train de se résorber progressivement.

La gamme de véhicules Tesla // Source : Tesla

C’est notamment pour cela que Tesla a signé en 2020 un accord avec l’entreprise Piedmont Lithium, afin d’acheter un tiers des 160 000 tonnes extraites tous les ans par celle-ci pour les cinq prochaines années. Comme l’explique le site Electrek, les premières livraisons étaient alors prévues entre juillet 2022 et 2023, mais celles-ci ont été repoussées, alors que le projet de construction d’une mine en Caroline du Nord a pris du retard.

En attendant, le lithium proviendra d’une autre mine située au Québec, en partenariat avec Sayona Quebec. Par ailleurs, Piedmont et Tesla ont également revu les termes du contrat qui les lie depuis plusieurs années déjà. Si jusqu’alors, le constructeur et l’entreprise minière avaient convenu d’un blocage des prix du lithium, celle-ci a finalement souhaité changer de stratégie et pouvoir les faire évoluer en fonction du marché.

Des évolutions tarifaires

En effet, et comme le détaille le communiqué « selon les termes, la tarification sera déterminée par un mécanisme basé sur une formule liée aux prix moyens du marché de l’hydroxyde de lithium monohydraté pendant toute la durée de l’accord. Les prix reçus par Piedmont dans le cadre de l’accord avec Tesla seront déterminés par les prix du marché au moment de chaque expédition. » Ainsi, le prix de la matière première pourra évoluer à chaque salve de livraison, ce qui pourra avoir une incidence sur la grille tarifaire de la gamme.

Et pas forcément dans le bon sens, alors que le coût du lithium ne cesse de grimper. Comme l’explique un article de Bloomberg, ce matériau a grimpé de 1 200 % au cours des deux dernières années. En Chine, il faut en effet compter 80 000 euros la tonne, contre 40 000 euros en 2021. Selon un rapport de l’Institut d’études géologiques des États-Unis, la consommation de lithium a quant à elle grimpé de 33 % entre 2021 en 2020, pour un total de 90 000 tonnes.

Le dépôt d’Atacama au Chili, qui est l’une des plus grosses sources de Lithium au monde // Source : À Contresens

Il faudra donc s’attendre à payer sa Tesla plus cher au cours des prochains mois ou années. À moins que le prix du lithium diminue… Toutefois, la marque serait actuellement en train de travailler au développement d’un modèle moins cher, la Model 2, qui ferait appel à des batteries 4680 moins onéreuses et offrant une plus grande densité. Une manière de patienter en attendant l’avènement des batteries solides, encore moins chères et autorisant une autonomie dépassant la barre des 1 000 kilomètres avec une recharge ultrarapide, quasiment instantanée.

En attendant, la seule solution reste de réduire la taille des accumulateurs, afin de faire baisser le prix des voitures électriques. C’est justement cette stratégie qu’a choisi le patron de Renault, afin d’atteindre la parité avec les modèles thermiques.


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