Pourquoi l’année 2023 de Tesla ne sera pas un BYD

Grâce à Joe BYDen

 

BYD, le numéro deux mondial de la voiture électrique, a très récemment pris une décision importante pour Tesla. Le constructeur chinois a en effet mis en pause son projet de vendre des voitures électriques aux États-Unis. De quoi donner un peu de répit à Tesla en 2023.

Stand BYD au Mondial de l'auto 2022
Stand BYD au Mondial de l’auto 2022 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Si vous ne connaissez pas BYD, ne vous inquiétez pas, vous allez bientôt connaître ce constructeur chinois et même voir passer ses voitures électriques dans les rues françaises. Ses trois voitures électriques dédiées à l’Europe, les Han, Tang et Atto 3 avaient fait le trajet jusqu’au Mondial de l’Auto il y a quelques semaines. Nous avions alors pu découvrir ces voitures électriques.

L’un des objectifs 2023 de BYD était de se lancer sur le marché américain. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu.

Une annonce au CES… annulée

Pour le moment, le numéro deux mondial de la voiture électrique, BYD, vend massivement ses modèles en Chine. Mais, le constructeur a bien compris que sa croissance n’était pas optimale sans exportation. Le principal concurrent de Tesla voulait donc lancer une première voiture électrique dédiée au marché nord-américain. Et pour ce faire, BYD visait le CES de Las Vegas de janvier 2023, avec une annonce en grandes pompes.

Finalement, il n’en sera rien. Le constructeur n’était même pas présent officiellement au CES. La décision a été récemment annulée. Deux raisons ont été invoquées par des sources internes au constructeur, relayées par Reuters.

La première raison, c’est la défiance de l’administration Biden envers les entreprises chinoises, mais aussi du sentiment anti-chinois qui règne à travers les États-Unis. On le voit notamment avec l’affaire Huawei du côté des appareils électroniques et notamment des smartphones. Pourtant, BYD avait le soutien d’une entreprise de consulting de Detroit (la terre des constructeurs automobiles américains) avec une liste préétablie de showroom à travers le territoire.

Le bonus écologique joue contre BYD

La seconde raison est beaucoup plus pragmatique. Depuis le 1er janvier 2023, le bonus écologique américain a été totalement revu. Pour pouvoir bénéficier des 7 500 dollars de remise sur une voiture électrique, celle-ci doit avoir été assemblée aux États-Unis. Impossible alors pour BYD d’être concurrentiel face aux constructeurs américains, et notamment Tesla, qui font bénéficier de cette remise à leurs clients.

Mais les sources de BYD indiquent que la décision de se lancer aux États-Unis n’a pas été abandonnée. Elle a juste été mise en pause. On imagine alors que BYD souhaite construire une usine d’assemblage outre-Atlantique avant de se lancer sur le marché américain. C’est d’ailleurs déjà le cas, puisque le constructeur chinois détient une usine en Californie depuis une dizaine d’années. Celle-ci assemble des bus électriques qui sillonnent les rues de Los Angeles et Long Beach.

Cette récente décision de BYD fait les affaires de Tesla. Le leader mondial de la voiture électrique est toujours premier sur le podium, mais suivi de plus en plus près par le constructeur asiatique. Avec les récentes baisses de prix des Model 3 et Model Y, Tesla devrait conserver son avance en 2023. Mais si BYD avait réussi à se lancer aux États-Unis avec des voitures électriques envieuses (on pense à la BYD Seal) et abordables, la situation aurait pu être bien différente.

En 2023, Elon Musk espère placer la Tesla Model Y sur le podium des voitures les plus vendues dans le monde, toutes motorisations confondues. Ou plus exactement, sur la première marche du podium, rien que ça.

Les voitures chinoises privées de bonus en Europe ?

En Europe, certains pays souhaitent prendre la même voie que les États-Unis avec l’administration Biden. À savoir réserver les bonus écologiques aux voitures électriques assemblées localement. C’est le cas de la France qui réfléchie à une telle mesure.

Et cela pourrait avoir du sens. Rappelons en effet que 20 % des voitures électriques vendues en Europe sur le mois d’août 2022 ont été assemblées en Chine. Alors que seulement 18 % de ces 20 % sont vendues par une marque chinoise ! La faute, notamment, à Tesla qui fait fabriquer une énorme partie de ses voitures dans sa Gigafactory de Shanghai. Mais aussi les constructeurs européens qui ont délocalisé en partie en Chine.