« Je suis bien conscient de ses forces et de ses faiblesses » : Elon Musk revient sur la guerre entre caméras et laser pour voitures

 
Le patron de Tesla, Elon Musk estime que les capteurs LiDAR (laser) rendent les voitures autonomes dangereuses. Mais l’homme d’affaires peine à convaincre.
Lidar sur une Nio ET7 // Source : Nio

Cela fait de nombreuses années que Tesla travaille au développement de sa technologie de conduite autonome. Ainsi, depuis 2016, toutes ses voitures de la marque ont le droit à l’Autopilot (puis au FSD), dont la description vient d’être légèrement changée dans le configurateur. Et pour cause, cette technologie est loin de faire l’unanimité, notamment auprès des pouvoirs publics.

Des capteurs dangereux

En effet, à la suite de plusieurs accidents, dont certains mortels, les autorités se sont penchées sur cette technologie. Vivement critiquée, cette dernière a fait l’objet de plusieurs enquêtes, aux États-Unis mais également en Europe. Aujourd’hui, la conduite autonome de Tesla peut techniquement atteindre le niveau 3, grâce au FSD (full self-drive). Et elle repose désormais uniquement sur l’usage de caméras, via le système Tesla Vision. Ce dernier a désormais remplacé l’usage des capteurs (ultra-son et radars), qui avaient été utilisés par le constructeur pendant des années.

Mais désormais, et depuis un petit bout de temps déjà, son patron Elon Musk dit à qui veut l’entendre à quel point il déteste cette technologie. Et une chose est sûre, nous ne sommes pas prêts de voir un LiDAR sur le toit d’une voiture de la marque américaine. C’est ce que le PDG nous a une nouvelle fois rappelé sur X (anciennement Twitter). Il estime que cette technologie réduit « la sécurité en raison des conflits entre capteurs ». Pour lui, « cette ambiguïté des capteurs augmente les risques au lieu de les réduire ».

Tesla FSD à Rome

Il poursuit en affirmant que « c’est pourquoi Waymo ne peut pas rouler sur les autoroutes », avant de conclure : « nous avons désactivé les radars dans les Tesla afin d’améliorer la sécurité. Vive les caméras ! ». Sauf que ces déclarations posent quelques problèmes. Comme le souligne Numerama, les voitures autonomes de Waymo ont tout à fait le droit de prendre les autoroutes, et ce depuis le mois de janvier 2025. Et ce alors que ce n’est pas le cas du Cybercab de Tesla, contrairement aux autos équipées du FSD.

Cependant, et comme le souligne Raines sur X, l’homme d’affaires pourrait avoir raison. En effet, le LiDAR a du mal à voir un pneu noir sur la route en raison de sa faible réflectivité. Mais les caméras à plage dynamique plus élevée le peuvent tout à fait. C’est ce que des tests menés Chine ont prouvé. Ainsi,  « un système avec fusion de capteurs aurait moins de chances d’éviter un pneu sur la route la nuit à grande vitesse ».

Elon Musk a-t-il tort ?

Et la raison est simple. Les caméras possèdent une plage dynamique plus élevée qu’un LiDAR, ce qui permet de mieux distinguer les obstacles qui se fondent dans le décor. Et si la voiture ne parvient pas à éviter le pneu sur la route malgré les deux technologies, c’est parce que « le système a décidé de croire le LiDAR en l’absence d’obstacle sur la route ». Il est donc vrai que cette technologie peut rapidement trouver ses limites dans certains cas particuliers. Cependant, tout le monde n’est pas encore d’accord sur le sujet, bien au contraire.

Dara Khosrowshahi, l’actuel patron de Uber estime quant à lui que « dans un futur proche, ce sera difficile de construire un produit possédant un niveau sur-humain de sécurité qui se base uniquement sur les caméras ». Le PDG poursuit en affirmant que «  Le LiDAR à semi-conducteurs coûte 500 dollars. Pourquoi ne pas l’inclure également pour atteindre une sécurité surhumaine ? Tous nos partenaires utilisent une combinaison de caméra, de radar et de LiDAR, et je pense personnellement que c’est la bonne solution, mais je pourrais me tromper ».

Tesla Cybercab // Source : Robin Wycke pour Frandroid

Elon Musk reste quant à lui campé sur sa position, et ne compte pas remettre de capteurs sur ses voitures électriques. Cependant, il faut se rappeler que le Cybercab autonome a toujours besoin d’une supervision humaine pour fonctionner sans conducteur. De plus, Tesla ne propose toujours pas la conduite autonome de niveau 3 sur ses voitures en Europe, contrairement à Mercedes.

Mais en Chine, Elon Musk a trouvé un allier de poids : Xpeng, qui a décidé de supprimer les LiDAR de ses voitures, au profit d’une conduite autonome par caméra.


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