Tesla Model S et X : l’Autopilot bridé pour respecter les lois européennes

Un pas en avant, trois pas en arrière

 

Les propriétaires européens d’une berline Model S et d’un SUV Model X reçoivent actuellement une mise à jour nivelant par le bas les fonctionnalités du pilotage automatique, plus communément appelé Autopilot. Et ce pour que Tesla se plie aux exigences européennes en matière de conduite autonome.

Si Tesla nous a habitués à des mises à jour généralement susceptibles d’améliorer l’expérience utilisateur de ses véhicules électriques, à l’image du mode « Boost Acceleration » récemment implémenté à la Model 3, rares sont les fois où le constructeur américain a été contraint de faire marche arrière en matière de fonctionnalités mises à la disposition de ses clients. C’est pourtant le cas en ce mois de décembre 2019.

Déception chez Tesla

Pour se conformer aux exigences européennes relatives à la conduite autonome, la firme d’outre-Atlantique modifie actuellement les fonctionnalités de son Autopilot. Non pas pour le perfectionner, donc, mais bel et bien pour le limiter. Le constructeur californien a ainsi envoyé un mail à plusieurs de ses utilisateurs issus du Vieux Continent, que le site spécialisé Electrek a relayé.

« Notre dernière mise à jour logicielle inclut des modifications liées aux fonctionnalités de l’Autopilot qui affectera leur manière de fonctionner. Ces changements sont nécessaires pour se conformer à la régulation européenne et toucheront uniquement les Model S et Model X. Nous sommes déçus des exigences que le régulateur nous impose, puisqu’elles limitent l’efficience de ces fonctionnalités », est-il indiqué.

Tesla énumère les différentes remises à niveau :

  • Le changement de voie automatique est restreint aux routes séparées par deux ou plusieurs voies de circulation dans n’importe quelle direction.
  • Une fois le changement de voie automatique activé, votre véhicule doit attendre une seconde et demie au minimum avant d’effectuer la manœuvre. Au bout de cinq secondes, la voiture annule cette dernière si celle-ci ne peut être réalisée.
  • L’angle du volant est toujours plus limité durant l’utilisation du maintien automatique dans la voie, ce qui peut affecter la gestion des virages et la capacité à rester dans une voie, vous contraignant parfois à reprendre le contrôle.
  • Pour utiliser la fonctionnalité Summon, l’usager doit être placé à six mètres de sa Tesla.
  • Si le volant ne détecte aucune main durant un laps de temps de 15 secondes, une alerte est envoyée au conducteur.

Un manque à gagner

Autant de fonctionnalités que les utilisateurs américains ont tout le plaisir de tester sur les routes du Pays de l’Oncle Sam en raison de la législation plus souple imposée par les autorités. Ce manque à gagner considérable pour les Européens limite forcément l’intérêt de l’Autopilot, dont le potentiel ne peut être exploité à 100 %. Au régulateur d’ajuster la loi comme il se doit pour s’immiscer toujours plus loin dans la conduite autonome.


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