Spotify et le problème du « Car Thing » : une solution mais surtout un manque de communication

 

Récemment sous le feu des critiques pour la mise à mort de son « Car Thing », Spotify n’a en réalité pas tant verrouillé son accessoire que ça. Mais cela n’excuse pas la politique de l’entreprise sur le sujet.

Le Car Thing // Source : Spotify

Vous en avez peut-être entendu parler, Spotify va tuer sans scrupules son « Car Thing », sorte de proto-autoradio qui permettait de facilement écouter ses playlists préférées en voiture. La fin de la prise en charge a été annoncée en 2022 et le produit sera définitivement enterré le 9 décembre 2024. Suite à cette mise à mort sans ménagement, bon nombre de clients et de clientes se sont émues du fait que Spotify ne propose aucune autre option que de mettre son produit à la poubelle, créant ainsi toujours plus de déchets électroniques.

Des voix se sont alors élevées pour demander à Spotify d’au moins rendre son appareil open source afin de lui permettre de trouver une seconde vie dans les mains des bricoleurs et bricoleuses en tout genre. Mais en réalité, l’appareil est déjà largement ouvert à la bidouille… sauf que personne ne le sait.

Un appareil limité par son hardware

Comme l’a révélé le Youtubeur Anoraker sur X (ex-Twitter), le petit écran tourne (sans surprise) sous Linux et le code source de son noyau est librement accessible sur GitHub. La puce Amlogic qui anime le petit appareil est en plus relativement tolérante envers les tentatives de hacking puisqu’elle permet de faire tourner du code maison ou même de modifier le code embarqué. Il est même possible d’accéder à un invité de commande et d’utiliser les commandes ADB, pourvu que l’on y mette un peu d’huile de coude.

Seul petit inconvénient, le hardware employé dans la machine est bien trop faiblard pour faire tourner quoi que ce soit d’autre qu’un micro lecteur audio. Dans les entrailles de l’appareil, on trouve un processeur cadencé à 1,8 GHz, à peine 4 Go de stockage et 512 Mo de RAM. Pas assez pour installer une quelconque version d’Android ou un système Linux complet.

Un déchet électronique open-source

Mais au-delà des problématiques de hardware, qui peuvent être résolues en installant un client web léger comme celui de Spotify, le vrai problème tient dans le fait que l’entreprise ne communique absolument pas sur cet aspect open source. Impossible de trouver l’obscure page avec le code à moins de fouiller dans tous les recoins du web. L’entreprise n’en fait la publicité nulle part et préfère conseiller aux gens de mettre le gadget à la poubelle plutôt que d’en faire quelque chose d’utile.

Résultat, même si l’accessoire est moins verrouillé qu’on ne le pensait, cela ne change pas le problème. La communication de Spotify sur le sujet est même d’autant plus ratée quand on sait que l’engin aurait justement pu devenir un terrain d’expérimentation pour les hackers et hackeuses amateurs. En l’état, de très nombreux exemplaires vont se retrouver à la benne, et le fait que le produit soit open-source n’y change malheureusement pas grand-chose.