Sony sort une PS5 à 350 €, mais il y a un hic

 
Sony vient d’annoncer une PlayStation 5 Digital Edition à 55 000 yens (environ 350 €) exclusivement pour le Japon.

Avant de réserver votre vol Tokyo-Paris avec une console dans la valise, sachez qu’elle est verrouillée géographiquement : compte japonais obligatoire, interface japonaise, PlayStation Store japonais uniquement. Le verrouillage régional fait son grand retour après vingt ans d’absence.

Le retour du verrouillage géographique

La nouvelle PS5 Digital Edition japonaise débarque le 21 novembre à 55 000 yens (environ 350 €). C’est 25 % moins cher que le modèle actuel qui coûte 73 000 yens au Japon. En France, cette même Digital Edition se vend 440 euros actuellement sur Amazon, et il y a même des remises jusqu’à 360 euros.

Sur le papier, ça donne envie. Dans les faits, c’est un piège parfait pour touristes naïfs.

Le verrouillage est radical :

  • Compte PlayStation japonais obligatoire, votre compte européen ne marchera pas
  • PlayStation Store japonais uniquement, tous vos jeux numériques achetés en Europe sont inaccessibles
  • Interface en japonais, pas de changement de langue possible
  • Première console PlayStation verrouillée depuis la PS2 en 2005

Autrement dit, même si vous l’achetez au Japon, même si vous la ramenez en France, elle reste une console 100 % japonaise. Vos abonnements PS Plus européens ? Inutilisables. Votre bibliothèque PS4 et PS5 ? Inaccessible. Vos sauvegardes cloud ? Bloquées sur un autre compte.

C’est exactement ce qui s’était passé avec la Switch 2 japonaise sortie plus tôt cette année à 130 euros de moins que le modèle international. Nintendo avait déjà verrouillé sa console low-cost pour empêcher les revendeurs de faire du profit sur l’arbitrage de prix. Sony copie la stratégie à l’identique.

Pourquoi Sony ressort cette vieille tactique des années 2000

Trois raisons qui se combinent :

1. L’inflation japonaise

Le yen a perdu de la valeur. L’inflation est de retour au Japon après des décennies de déflation. Les ménages japonais reportent leurs gros achats. La PS5 paraît plus chère au Japon qu’aux États-Unis à cause des taux de change, alors que c’est le marché domestique de Sony.

La PS5 à 73 000 yens face à une Switch 2 à 49 980 yens ? Pas compétitif. Sony doit baisser ses prix localement pour rester dans la course. Mais pas question de créer un appel d’air pour les revendeurs internationaux.

2. Les tarifs douaniers de Trump cassent tout

Sony a augmenté tous ses modèles PS5 de 50 dollars aux États-Unis en août, à cause d’un « environnement économique difficile« .

L’entreprise avait même envisagé de produire des consoles aux États-Unis pour contourner les tarifs. Ça ne s’est visiblement pas fait. À la place : stratégie régionalisée. Des consoles spécifiques à certains marchés pour optimiser les coûts et éviter que les prix divergents créent un marché gris international.

Une PS5 vendue au Japon, fabriquée en Asie, sans passer par les douanes américaines, sans risque de revente à l’étranger, cela permet d’avoir des marges préservées.

3. Tuer le marché gris dans l’œuf

Sony ne veut pas du même scénario. Le verrouillage géographique tue toute possibilité d’arbitrage : impossible de revendre une console japonaise verrouillée à un Européen qui ne pourra rien en faire.


Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.


Recherche IA boostée par
Perplexity