
L’alliance Nvidia-Intel à 5 milliards de dollars fait les gros titres, mais qu’est-ce que ça signifie concrètement pour nous, utilisateurs lambda ?
Pour aller plus loin
Nvidia investit 5 milliards dans Intel : l’alliance de la dernière chance
Cette collaboration dépasse largement les partenariats habituels entre Intel et Nvidia sur les ordinateurs portables gaming. On parle ici d’une intégration au niveau silicium, où processeur et puce graphique ne font plus qu’un. Une approche qui rappelle la stratégie d’Apple avec ses puces M, mais en version x86. Evidemment, c’est aussi l’approche APU d’AMD, certainement le plus parlant.
La fin des cartes graphiques dédiées ?
Pour le moment, aucune annonce précise. On peut penser à des puces x86 intégrant des GPU RTX : assistons-nous aux prémices de la disparition des cartes graphiques externes ? C’est certainement trop vite dit.

Il faut préciser qu’historiquement, Intel n’a jamais réellement intégré de GPU Nvidia dans ses processeurs. Les tentatives passées, comme la plateforme Nvidia ION avec les processeurs Atom vers 2009-2010, gardaient le GPU GeForce séparé sur la carte mère. Le seul précédent d’intégration réelle reste la collaboration sur certains processeurs Intel avec des puces AMD Radeon, le projet « Radeon RX Vega M ».

Nvidia collabore déjà avec MediaTek sur une SoC ARM combinant processeur et architecture GPU Blackwell.
Parallèlement, des rumeurs persistent sur des ordinateurs portables gaming ARM de Nvidia. Nvidia adopterait donc une double stratégie ARM et x86.
Pour Intel, cette alliance représente une bouée de sauvetage technique autant que financière. Après des années d’échecs sur le marché des GPU avec Arc, s’appuyer sur l’expertise Nvidia devient une évidence. Cette collaboration questionne d’ailleurs l’avenir de la division Arc, dont l’utilité devient discutable face à un partenariat direct avec le leader du secteur.
NVLink sur desktop
Au-delà de l’intégration sur puce unique, cette alliance introduit NVLink sur les architectures grand public. Cette technologie de communication ultra-rapide, réservée jusqu’ici aux centres de données pour connecter les GPU entre eux, débarquera sur nos PC.

NVLink permet des débits bien supérieurs aux bus PCIe traditionnels. Sur un desktop classique, cette technologie pourrait révolutionner les workflows : montage 8K fluide, rendu 3D temps réel, ou encore calculs scientifiques.
Cette évolution positionne Intel face à AMD avec un avantage technique inédit. Là où AMD propose des APU avec graphiques Radeon intégrés, Intel pourra proposer des processeurs avec accès privilégié aux GPU Nvidia via NVLink. Le différentiel de performance pourrait être important sur les tâches mixtes CPU-GPU.
Pour nous, consommateurs, c’est plutôt une bonne nouvelle. Plus de concurrence signifie plus d’innovation et potentiellement de meilleurs prix.

L’effet pourrait être particulièrement visible sur les ordinateurs portables gaming d’entrée de gamme, les mini-PC, les consoles-PC… on pense notamment aux nouveaux mini-PC AMD Ryzen AI Max dont l’GPU offre des performances de GPU dédiés.
Ce qui ne va pas changer
Malgré l’enthousiasme suscité par cette alliance, plusieurs réalités du marché PC résisteront à cette évolution.
Les passionnés de gaming haute performance continueront de privilégier les cartes graphiques dédiées. Une RTX 5090 conserve un avantage insurmontable sur toute solution intégrée, ne serait-ce que par l’espace physique et la dissipation thermique disponibles.
L’érosion progressive de l’architecture x86 face à ARM est un défi structurel que cette alliance ne résout qu’en surface. Apple a démontré la viabilité d’ARM sur desktop, et d’autres constructeurs suivront cette voie. Intel et Nvidia retardent peut-être l’échéance, mais ne l’évitent pas.
Enfin, cette collaboration ne révolutionnera pas les prix. Intel et Nvidia restent des entreprises cotées avec des actionnaires à satisfaire. Les technologies les plus avancées issues de ce partenariat seront probablement réservées aux segments premium, comme toujours dans cette industrie. Les gains économiques pour les consommateurs viendront davantage de la concurrence avec AMD que de la générosité des partenaires.
Bref, si vous envisagez un achat PC dans l’immédiat, cette annonce ne doit pas influencer votre décision. Les produits issus de cette collaboration sont encore loin. Très loin.
En revanche, dans 2-3 ans, cette alliance pourrait effectivement proposer des solutions intéressantes pour les utilisateurs qui veulent un bon compromis performance/prix/compacité sans passer par une carte graphique dédiée.
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