
À Macao, lors du Beyond Expo 2025, l’entreprise chinoise Vivibit a dévoilé une nouvelle génération de NAS dopés à l’intelligence artificielle. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on tient peut-être là un outil taillé pour l’avenir du montage vidéo et de l’indexation intelligente. Mais à quel prix ?
Le stockage local a longtemps été synonyme de lourdeur et de rigidité. Vivibit veut casser ce cliché avec ses nouveaux modèles E1001 et E1005. Deux NAS qui ressemblent, de l’extérieur, à des machines classiques. Mais à l’intérieur, c’est une toute autre histoire.

La promesse ? Une recherche vidéo dopée à l’intelligence artificielle, rendue possible grâce à l’intégration d’un module NVIDIA spécialement optimisé. Le concept est simple : vos rushs sont stockés localement, mais vous pouvez y effectuer des recherches textuelles comme s’ils étaient déjà tagués manuellement. Tapez « voitures rouges », et l’interface vous affiche instantanément toutes les vidéos contenant… des voitures rouges. Bluffant.
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Bien entendu, cela fonctionne également avec des photos, mais aussi avec des fichiers contenant du texte. Un peu moins épatant, car déjà vu ailleurs. C’est par exemple ce que fait le Synology BeeStation qu’on a pu voir au Computex.
La magie de la recherche vidéo par IA
Lors de la démo à laquelle nous avons assisté, un ingénieur de Vivibit nous montre comment le système s’appuie sur la plateforme NVIDIA Metropolis et la suite d’outils AI Blueprint for Video Search & Summarization. On retrouve là des briques logicielles puissantes : reconnaissance d’objets, transcription automatique, suivi temps réel, résumé de scènes.
Le tout fonctionne sur une seule carte graphique, rendant la solution accessible, en théorie, à des studios ou indépendants qui n’ont pas les moyens des majors.

Et dans la pratique ? Le moteur IA tourne de façon fluide sur un GPU NVIDIA MX103 (8 Go de VRAM), avec possibilité de monter jusqu’à 16 Go pour les usages plus intensifs. La démonstration en conditions réelles était d’une fluidité déconcertante. Aucun lag, détection d’objet quasi instantanée, et surtout une pertinence des résultats qui rappelle ce que Google a su faire avec la recherche sémantique, mais ici, sur vos propres fichiers et en local.
Une solution pensée pour les pros (et leur budget)
Si la proposition a de quoi séduire (notamment les monteurs, journalistes, ou créateurs de contenu qui passent des heures à trier des rushs), elle ne s’adresse clairement pas à tout le monde.
Le NAS E1001 est affiché à partir de 2 200 dollars, sans GPU ni SSD. Ajoutez à cela 400 dollars pour une carte graphique d’entrée de gamme, et plusieurs centaines d’euros supplémentaires pour un stockage SSD digne de ce nom (l’interface supporte les formats M.2, U.2 et E3.S), et on dépasse rapidement des 3 000 à 3 500 dollars pour une configuration viable.

Autrement dit, ce n’est pas un NAS familial, mais bien une station de travail taillée pour les professionnels de l’image. Le modèle E1005, quant à lui, reprend les mêmes bases avec plus d’emplacements d’extension, une meilleure dissipation thermique et un châssis rackable pour les studios.
Ce que ça change vraiment
L’intérêt n’est pas tant dans le stockage lui-même, mais dans ce qu’il permet. Aujourd’hui, un projet vidéo peut générer plusieurs centaines d’heures de rushs. Rechercher « le plan où la voiture passe devant une station-service », « une personne en chemise bleue », ou « une scène de nuit avec pluie », sans avoir à tout visionner manuellement, c’est un gain de temps colossal.
Et Vivibit ne s’arrête pas là : la solution pourrait bientôt intégrer la reconnaissance de visages, la détection d’émotions ou encore la classification automatique des types de plans. Pour l’instant, la VSS (Video Search and Summarization) utilise un mix de modèles LLM (Llama, Nemotron) et d’algorithmes maison. L’indexation se fait lors de l’importation sur le NAS, et le tout reste local. Un argument fort pour ceux qui veulent garder leurs données sensibles en interne.
Verdict : une bête de production, mais pas encore démocratique
Difficile de ne pas être impressionné par la démonstration. Vivibit réussit le pari d’intégrer une vraie intelligence dans une infrastructure locale. On n’a plus seulement un disque réseau, mais un assistant IA capable de fouiller dans des teraoctets de vidéos comme on fouille dans une boîte mail.
Mais attention à ne pas se faire d’illusions : à ce tarif, c’est un outil pour les pros. Les indépendants ambitieux ou les petites boîtes de prod y verront une solution sérieuse, mais les créateurs occasionnels passeront leur chemin.
Pour l’instant, Vivibit vise les marchés asiatiques et nord-américains, mais n’exclut pas une distribution en Europe si la demande suit. En tout cas, une chose est sûre : la postproduction vidéo devrait bientôt vivre sa révolution. On ne peut s’empêcher de penser à Adobe, qui a lancé récemment avec Premiere Pro ses outils dopés à l’IA pour assister les monteurs, et réduire le temps de derush.
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