Pas d’écran avant trois ans, pas de smartphones avant 11 ans : les experts livrent leur étude

 

La France envisage des restrictions sévères pour protéger les jeunes des méfaits du numérique. Un rapport récent met en lumière les mesures nécessaires pour assurer un développement sain à l'ère des pixels omniprésents.

Source : Unsplash

Selon le dernier rapport envoyé à Emmanuel Macron, il y a de quoi s’inquiéter avec les écrans pour nos petits. Pas de troubles neurologiques directs, mais ça peut aggraver des problèmes chez les enfants déjà sensibles. C’est une piste sérieuse qui mérite qu’on ne prenne pas ça à la légère.

Des règles claires pour limiter les dégâts

Les experts sont assez stricts : zéro écran pour les moins de trois ans, et très peu pour ceux entre trois et six ans, uniquement avec des jeux éducatifs et sous l’œil d’un adulte.

De plus, ils suggèrent des restrictions sur l’utilisation des téléphones portables et des téléviseurs dans les maternités, ainsi que l’élimination des ordinateurs et téléviseurs dans les crèches et les classes maternelles. Ces mesures visent à encadrer l’exposition des enfants aux technologies, favorisant un développement plus sain et équilibré.

Quant aux smartphones, il devrait être interdit avant 11 ans. Et entre 11 et 13 ans ? Pas la possibilité d’installer un réseau social sur un smartphone. C’est un plan assez radical pour que nos enfants grandissent bien sans être collés aux écrans.

Selon eux, il ne s’agit pas de diaboliser la technologie, mais de l’utiliser à bon escient. Former les éducateurs pour qu’ils sachent quand et comment utiliser les outils numériques, c’est essentiel. Le rapport parle aussi de soutenir les assistantes maternelles et de mettre en place un vrai cadre pour les outils numériques à l’école.

Et la suite ?

D’après une enquête Ipsos pour le Centre national du livre, les jeunes de 7 à 19 ans passent en moyenne plus de trois heures par jour sur les écrans.

Lors d’un discours sur l’Europe, cette semaine, à la Sorbonne, Emmanuel Macron a plaidé pour un « contrôle parental » de l’accès aux réseaux sociaux dans les pays européens pour les adolescents de moins de 15 ans.

Malgré la fermeté des propositions gouvernementales, leur application pratique se heurte à des obstacles significatifs. En effet, la majorité des recommandations dépendent des choix individuels des parents, car elles touchent principalement la gestion quotidienne dans la sphère privée.

Par exemple, même si les lois françaises interdisent l’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 13 ans, une récente étude montre que 67 % des enfants de 8 à 10 ans possèdent déjà un compte, ce qui illustre la difficulté d’appliquer ces régulations sans la coopération active des parents.

Face à ces défis, une piste explorée serait d’imposer des obligations directement aux plateformes numériques. La France a tenté de prendre des mesures en ce sens, comme la loi récente obligeant les réseaux sociaux à vérifier l’âge de leurs utilisateurs et à obtenir le consentement parental pour les moins de 15 ans. Toutefois, l’application de cette loi stagne, faute de publication du décret nécessaire.

De plus, la France doit naviguer dans le cadre réglementaire européen, où les initiatives nationales doivent être approuvées par la Commission européenne.

Cette approbation semble difficile à obtenir, compte tenu des réserves exprimées par des figures comme Thierry Breton, qui critique certaines des mesures phares proposées par la France, telles que la loi sur la majorité numérique et la régulation des influenceurs.


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