Isolation ou pompe à chaleur : quelle solution fera vraiment baisser vos factures ?

 
Depuis la crise énergétique de 2022, réduire les factures énergétiques est devenu impératif pour de nombreux foyers français. Et pour cela, les investissements se tournent principalement vers les travaux d’isolation thermique. D’un point de vue financier, l’intérêt est évident. Mais compte tenu de l’urgence climatique, isoler une maison constitue-t-il réellement une priorité ?

La France vise la neutralité carbone à l’horizon 2050, un objectif qui passe notamment par la décarbonation des bâtiments. Selon le ministère de la Transition écologique (2020), ce secteur représente environ 23 % des émissions de gaz à effet de serre du pays. La décarbonation concerne ainsi tout le cycle de vie des bâtiments, de leur construction à leur rénovation. En phase de construction, cela passe par le choix des matériaux et des ressources, la végétalisation des infrastructures, ainsi que l’application de nouvelles normes strictes en matière de performance énergétique.

Pour la rénovation, la décarbonation repose essentiellement sur l’isolation thermique des bâtiments et l’installation d’équipements de chauffage performants. Jusqu’ici, la principale aide de l’État pour encourager ces travaux était le dispositif MaPrimeRénov’ qui vient d’être suspendu pendant tout l’été. Cette interruption a d’ailleurs ravivé les débats sur les priorités dans l’attribution des aides publiques.

Une certaine rivalité discrète entre deux industries s’est même formée. D’un côté, les professionnels de l’isolation considèrent l’isolation comme étant une priorité absolue, et de l’autre, les industriels du secteur électrique préconisent des investissements rapides dans des technologies modernes et numériques.

Doit-on prioriser l’isolation ?

De nombreux experts, notamment les artisans du bâtiment, estiment que l’isolation constitue la base incontournable d’une rénovation énergétique efficace. Isoler sa maison permet en effet une réduction immédiate et durable de la consommation d’énergie. Car oui, les rénovations sont désormais, pour beaucoup, motivées par la promesse d’une baisse des factures et non par des préoccupations écologiques.

Or, dans un logement mal isolé, même les équipements de chauffage les plus performants peinent parfois à réduire significativement les factures énergétiques. « La première chose à subventionner, c’est l’isolation de la maison, les menuiseries, les murs, la toiture », suggère Jeremy Ifrah, dirigeant d’une entreprise du bâtiment à Bagnolet, cité par l’AFP.

Ou plutôt investir dans des alternatives rapides et modernes ?

En revanche, pour les acteurs de l’industrie électrique et numérique, les travaux d’isolation traditionnels ne sont pas assez rapides pour atteindre les objectifs climatiques fixés. Jean-Pascal Tricoire, président du conseil d’administration de Schneider Electric, estime d’ailleurs que rénover le parc immobilier français actuel nécessiterait environ 150 ans, alors qu’il ne reste que 25 ans avant l’échéance de 2050. « Refaire un toit, des fenêtres, ça coûte cher, c’est long et la main-d’œuvre n’est pas forcément disponible », précise-t-il.

La solution privilégiée par ces professionnels passe donc par l’utilisation des technologies numériques et l’installation rapide de pompes à chaleur. « Déployer une solution digitale pour contrôler les consommations d’un logement, ça prend deux jours maximum », ajoute Jean-Pascal.


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