L’insolent succès du vélo (électrique) à Paris : la preuve avec ces chiffres étourdissants

 

D’une année à une autre, les records tombent à Paris : en septembre 2022 par exemple, le nombre de passages à vélo a atteint un nouveau seuil sur les principaux axes de la capitale. Trois raisons principales expliquent ce succès, expose Le Parisien.

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Source : Eddie Junior via Unsplash

Ce n’est un secret pour personne : la pratique du vélo explose en France et plus spécifiquement dans les grandes villes, et ce depuis le Covid-19 en 2020. En parallèle, les ventes de vélos électriques traversent une période prospère, où le nombre de modèles écoulés bat des records chaque année. Bref, la filière se porte globalement bien.

Les derniers chiffres relayés par Le Parisien montrent une fois de plus à quel point le cycle tient une place importante, notamment à Paris. Le quotidien a pu s’entretenir avec Marion Soulet, porte-parole de l’association Paris en selle, David Belliard, adjoint (EELV) à la maire de Paris en charge des transports, et Camille Hanuise, consultante en urbanisme et en politiques cyclables, pour tirer quelques enseignements intéressants.

Des records, encore et encore

Déjà, le nombre de passages de vélos a une fois de plus augmenté d’une année à une autre. Au mois de septembre sur la rue de Rivoli et le boulevard de Sébastopol, une hausse respective de 30 et 16 % a été recensée. Sur le premier axe par exemple, 388 369 passages ont été enregistrés, contre 297 350 en septembre 2022.

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Source : François-Xavier Chamoulaud via Unsplash

Si l’on peut se réjouir de tels chiffres, les conditions de circulation ne sont pour autant pas favorables partout. Certes, Rivoli fait aujourd’hui la place belle au vélo, mais on ne peut pas en dire autant de Sébastopol, dont l’unique piste bidirectionnelle est congestionnée au possible, tout particulièrement aux heures de pointe.

La faible largeur de la piste peut la rendre dangereuse lors des fortes affluences. D’ailleurs, David Belliard admet que cette piste, livrée en 2019, est « aujourd’hui sous-dimensionnée ».

Des divergences entre partis

Et d’expliquer la raison à cela. « Nous cherchons des solutions, mais nous n’avons pas la main sur l’ensemble de la voirie. Ces pistes saturées — comme Rivoli, Sébastopol ou le boulevard de l’Hôpital — dépendent souvent de la préfecture de police de Paris qui freine pour les élargir. Ce qui bloque, c’est toujours le fait de réduire la place de la voiture. »

Le Parisien a échangé avec la préfecture de police, qui admet « émettre des avis défavorables ou des prescriptions de modification sur des projets dont la réalisation nuirait à la circulation des services de secours ou d’intervention de la police ou des pompiers ».

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Les vélos cargo Cargowagen et Wonderwagen // Source : Cannondale

Ce discours est plus que discutable, si ce n’est non recevable. Dans un autre article du Parisien paru le 2 mars 2023 et dédié au délai d’intervention des pompiers de Paris, est expliqué que les pistes cyclables participent en partie à réduire ledit délai, qui est passé sous les 7 minutes en 2021 et 2022.

Les locaux de Frandroid mènent directement sur le boulevard de Sébastopol. Chaque jour, nous observons la difficulté des pompiers, forces de l’ordre et autres véhicules d’intervention, tous bloqués dans la circulation routière. Faire de Sébastopol une autoroute du vélo permettrait plus que probablement de leur faire gagner du temps, avec un aménagement bien pensé pour l’ensemble des usagers.

Trois principales raisons au succès

De son côté, le succès du vélo à Paris s’explique par trois principales raisons : « c’est un mode de déplacement pas cher, efficace et rapide », selon Marion Soulet, « plus il y a de pistes, plus il y a de cyclistes », estime Camille Hanuise. « C’est l’offre qui crée la demande en matière de vélo. Les nouveaux aménagements sécurisés permettent à des publics variés de pratiquer le vélo dans leur déplacement du quotidien », explique-t-elle.

Enfin, le retrait des trottinettes électriques en libre-service depuis le 1er septembre — suite à une consultation citoyenne défavorable à leur maintien — a aussi son petit rôle à jouer : il faut apporter une solution à 400 000 utilisateurs, qui se tournent alors vers le vélo, qu’il soit en libre-service, en location ou acheté.

Marion Soulet évoque enfin un dernier point intéressant : la météo favorable à la pratique du vélo. Paris vit un véritable été indien, où les températures encore clémentes et le beau taux d’ensoleillement poussent les utilisateurs à enfourcher leur cycle.


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