On a roulé avec l’Orbea Diem : un nouveau vélo électrique urbain et moderne avec de grandes ambitions

 

Bien plus qu’un vélo électrique design, l’Orbea Diem veut montrer à travers nos premiers tours de roues en Allemagne qu’il est très moderne et polyvalent. Voici nos premières impressions.

Orbea Diem essai Dusseldorf
Source : Orbea

Pour profiter de la vie, faut-il rouler sur un vélo électrique ? La marque espagnole Orbea le suggère fortement avec le nom de son dernier VAE, l’Orbea Diem. « Le projet a été lancé en 2020 » précise Jokin Díez, le directeur de la communication Orbea que nous avons rencontré en Allemagne. « Ce vélo représente les valeurs que l’on porte, avec de la performance, du design et de la personnalisation ».

« On a focalisé le Diem sur cela, avec du confort, de la durabilité et la facilité d’utilisation », avec l’objectif d’aller chercher des nouveaux clients chez des automobilistes. Le slogan « New A to B » en est la preuve : l’idée étant de mettre en selle des personnes (vélotafeurs) pour leur trajet domicile-travail ou du quotidien.

L’Orbea Diem recadre le vélo électrique urbain

Le design se distingue nettement en observant le cadre, dont la forme est particulière. On note particulièrement la grande batterie de 630 Wh (540 Wh pour le modèle d’entrée de gamme) intégrée par Orbea dans un tube fin, utilisant des cellules de format 21700.

Le tube de selle ne se connecte pas directement au pédalier, mais est soutenu à la jonction du tube supérieur, des haubans, et d’un tube le reliant à la poutre diagonale. Cette configuration a une fonction précise : les deux derniers tubes contribuent à introduire une légère flexibilité dans ce cadre en aluminium, par ailleurs totalement rigide. « Le design ne vise pas uniquement à être esthétique », explique Jokin, une affirmation qui se vérifie dans la conduite de l’Orbea Diem.

Sur les 25 km réalisés dans Düsseldorf (Allemagne), de nombreuses sections aux gros pavés nous ont confirmé un confort un poil supérieur à un cadre classique. Bien sûr, on est loin d’une vraie suspension, idem sur la partie avant de ce vélo électrique urbain.

Un VAE qui veut (pas) nous faire vibrer

La fourche en carbone réalise un travail intéressant sur la filtration des vibrations, notamment sur des revêtements dégradés ou du gravier. « C’est un choix pour conserver une certaine légèreté et moins d’entretien vis-à-vis d’une fourche suspendue », ajoute J. Diez. Nous avons ensuite traversé des petits chemins avec racines, cailloux et boue, là où le Diem est moins à l’aise.

Nous avions à ce moment-là un exemplaire doté d’un cintre plat optionnel, plus large que celui de série légèrement relevé et courbé (environ 4 cm). Ce composant change considérablement la précision de conduite, et améliore légèrement le confort car notre poids est moins soutenu par la selle, trop ferme à notre goût. Seule compensation : le modèle haut de gamme Diem 10 apporte avec lui une selle télescopique pour faciliter l’utilisation lors des arrêts.

En prise avec un modèle phare

Le cockpit épuré, avec son câblage intégré, est équipé d’un support pour smartphone compatible avec SP Connect ou Quad Lock, ainsi que d’un port USB-C. La puissance de ce dernier varie selon celle fournie par le moteur. D’après notre expérience, l’utilisation du port USB-C a permis de maintenir l’autonomie de notre appareil, même après avoir pris de nombreuses photos et utilisé des applications de géolocalisation.

Orbea Diem éclairage porte-bagage avant
L’éclairage est le même avec ou sans panier, aux deux modes 500/1000 lumens. // Source : M. Lauraux pour Frandroid

L’Orbea Diem est clairement conçu pour un usage urbain, avec un accent mis sur la sécurité. Bien qu’il lui manque un antivol de roue, un effort particulier a été porté sur l’éclairage, notamment avec un bandeau de LED sur la potence – une caractéristique déjà observée sur le VTC Kemen – qui assure une visibilité latérale. Le phare avant peut émettre jusqu’à 1000 lumens en mode route, ou 500 lumens en mode normal, activable via un bouton situé à droite du guidon.

Il est possible d’éteindre complètement l’éclairage, de l’allumer ou de le régler en mode automatique grâce à un capteur situé sur la potence, tandis que le feu arrière dispose d’une bande lumineuse visible sur les côtés. Orbea a également prévu la possibilité d’éteindre le feu arrière, pour éviter d’éblouir un enfant se trouvant dans une remorque.

Orbea Diem essai éclairage
Source : Orbea

Un VAE joueur et équilibré

Bien que moins orienté fitness que son cousin le Vibe, l’Orbea Diem demeure un vélo dynamique et ludique. Toutefois, sa performance est quelque peu limitée par les pneus Vittoria E-Randonneur en 700x48C, dont l’adhérence est inférieure à celle des pneus Schwalbe, par exemple. Les dénivelés ne représentent pas un obstacle grâce au moteur Shimano EP6 équipant les versions Diem 30/20, qui offre une réponse au pédalage naturelle et efficace, et encore plus de puissance sur le Diem 10 avec le Shimano EP8.

Orbea Diem D20 moteur Shimano EP6
Le moteur Shimano EP6 est souple, vif, impressions exacerbées sur le D10 avec EP8. // Source : M. Lauraux pour Frandroid

Il est regrettable qu’il n’y ait pas d’écran pour suivre les données de conduite, telles que la vitesse. Le Diem opte pour une approche minimaliste avec une commande à petits boutons, un voyant pour la batterie (qui clignote lorsque la charge est faible) et un voyant pour le mode de conduite (bleu pour l’éco, vert pour l’intermédiaire, orange pour le maximum). Pour accéder à un compteur numérique et à des statistiques de conduite, il faudra se tourner vers l’application Shimano.

Orbea Diem essai cockpit smartphone prise
Exemple de support SP Connect avec la prise USB. // Source : Orbea

Quant aux freins, ils sont équipés d’étriers à deux pistons, offrant une progression douce (les très classiques Shimano MT200), sont hydrauliques et à disques. Pour une capacité de freinage accrue, c’est le modèle D10 qui se distingue avec ses étriers à quatre pistons (Cues BR-U8020).

Trois transmissions possibles pour l’Orbea Diem

Orbea Diem D10
L’Orbea Diem D10 avec Enviolo. // Source : M. Lauraux pour Frandroid

Pour ce modèle haut de gamme, le choix de transmission est unique, se limitant au moyeu Enviolo automatique, qui est certes excellent pour une utilisation urbaine. Sans nécessiter de changer les vitesses manuellement, le vélo électrique maintient automatiquement la cadence sélectionnée (réglable via une application), jusqu’à atteindre la limite réglementaire de 25 km/h.

Cependant, lors des premiers coups de pédale, le système prend un moment pour s’ajuster, produisant un bruit distinctif (ce réglage, incluant trois braquets de démarrage, est également modifiable via l’application Enviolo).

Le Diem 20 est équipé d’un moyeu Nexus 5 plus traditionnel, avec des changements de vitesse manuels depuis le guidon, qui est déjà très satisfaisant à utiliser et permet plus aisément de dépasser les 25 km/h. Quant à l’Orbea Diem 30, la seule version avec chaîne, elle intègre un dérailleur Shimano Cues U4000 à 9 vitesses, offrant des changements rapides et précis. C’est également le modèle le plus adapté pour le tout-chemin ou les parcours vallonnés.

Un assemblage espagnol

L’assemblage de ce vélo électrique, estampillé « Made in Spain », est réalisé à Mallabia, à proximité immédiate des bureaux d’Orbea. La marque prend en charge la conception du guidon et la peinture, mais le cadre reste d’origine asiatique. L’objectif est d’augmenter la collaboration avec des fournisseurs locaux, comme le souligne l’entreprise basque.

Les prestations du vélo électrique sont très satisfaisantes, et l’offre est assez complète, offrant quatre tailles (de S à XL) et trois couleurs (blanc, gris, et vert). Cependant, le prix de l’Orbea Diem fait tiquer. À partir de 3 799 euros, le modèle Diem 30 avec dérailleur est déjà considéré comme peu abordable, se situant au-dessus d’un Canyon Commuter:ON 7 équipé d’un moteur Fazua 60 (3 549 euros) mais restant moins cher que le Riese & Müller Culture avec un moteur Bosch SX (à partir de 4 099 euros). Le prix augmente pour le Diem 20 équipé d’un Nexus à 4 599 euros et atteint 5 599 euros pour le Diem 10.

L’éventail d’options comprend un porte-bagages de 30 kg (contre 20 kg de série) avec système de fixation QL 3.1 et MIK, une seconde batterie de 252 Wh au format bidon, ainsi qu’un porte-bagages avant pouvant supporter 10 kg, équipé d’un filet. Nous avons testé ce dernier, qui s’avère pratique pour transporter un sac, à condition de ne pas égarer les attaches métalliques.

Orbea a également pensé aux utilisateurs soucieux de la sécurité et de la connectivité, en prévoyant un emplacement pour un traqueur afin de géolocaliser le vélo, dont nous ne détaillons pas l’emplacement pour ne pas faciliter la tâche aux éventuels voleurs. Enfin, l’arrière de l’Orbea Diem est équipé d’une attache pour remorque de vélo, un accessoire très populaire en Allemagne.

Orbea Diem essai
Source : M. Lauraux pour Frandroid

Ces caractéristiques permettront-elles à Orbea de se faire une place sur le marché du vélo électrique urbain ? La marque espère en tout cas augmenter la part de cette catégorie dans ses ventes, qui est actuellement de 5 %, avec l’objectif d’atteindre au moins 20 %.

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