Recharger sa voiture électrique sur autoroute n’est plus un problème : voici la preuve

 

Enedis publie une carte des aires d'autoroute dotées de bornes de recharge pour voitures électriques. Si toute la France est désormais couverte, la répartition reste encore très inégale et certaines zones sont nettement moins bien dotées. Surtout, la fiabilité doit être prise en compte. On fait le point.

Hyundai Ioniq 6 // Source : Clément Choulot pour Frandroid

Les Français ont encore peur de l’autonomie des voitures électriques, alors qu’ils sont nombreux à croire que celle-ci est insuffisante. Mais nous expliquions un peu plus tôt que cette donnée n’est en réalité pas très importante. Et pour cause, le réseau de bornes publiques est en forte croissance, ce qui permet de ne plus avoir besoin de véhicules capables de parcourir de grandes distances en une seule charge.

Une nette amélioration

Depuis le mois de mai dernier, la France a atteint son objectif de proposer au moins 100 000 bornes de charge sur l’ensemble du territoire. Un projet ambitieux, atteint avec deux ans de retard sur le planning initial. Mais le gouvernement ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin. Au début de l’année 2021, ce dernier annonçait que toutes les aires d’autoroutes auront aussi des points pour charger une voiture électrique.

Le décret évoquait  la date du 1er janvier 2023. Au mois de février, ce pari n’avait pas été tenu, mais le gouvernement affirmait être en mesure d’atteindre cet objectif avant la fin du semestre. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Et bien selon un rapport de l’Avere-France, la promesse aurait été tenue. En effet, l’organisation annonce que 99 % des aires de service des autoroutes concédées sont dotées d’une borne rapide.

Au total, cela représente pas moins de 366 aires de repos, soit 2 922 points de recharge. Un chiffre en nette augmentation par rapport à la fin du mois de juin 2022, puisque l’on décomptait seulement 782 prises rapides. Parmi ces bornes rapides, 83 % délivrent une très haute puissance, supérieure à 150 kW, contre 70 % à la même période l’année dernière. Mais ce n’est pas tout…

En effet, les automobilistes qui prévoient de partir en vacances en voiture électrique pourront profiter d’une borne tous les 50 kilomètres en moyenne sur autoroute. Un chiffre qui permet de se rapprocher de l’objectif fixé par l’Union européenne. Celle-ci souhaite que les autoroutes se dotent d’une station d’au moins 150 kW tous les 60 kilomètres. Une distance qui sera de 120 kilomètres pour les poids-lourd.

Une répartition inégale

Sur le papier, tout est donc très prometteur et il semblerait que partir en vacances cet été soit un vrai jeu d’enfant. D’autant plus qu’il existe de nombreux opérateurs différents, dont Ionity, Fastned ou encore TotalEnergies. Mais dans les faits, est-ce vraiment la même chose ? Et bien pas forcément, et c’est cette fois-ci l’Observatoire français de la transition écologique qui le dit.

Créé par Enedis, ce dernier dévoile une nouvelle étude ainsi qu’une carte détaillant le taux d’équipement sur le réseau autoroutier. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que celui-ci est très inégal. Certaines routes sont très bien dotées, comme l’A84 ou encore l’A29 et l’A5, avec 100 % des aires de services possédant des bornes de recharge. De plus, la distance moyenne entre ces dernières est de 45 kilomètres environ.

Mais quand on descend vers le sud de la France, ce n’est plus tout à fait pareil. L’A89 ne compte que 40 % d’aires équipées, avec une distance moyenne de 79 kilomètres entre ces dernières. C’est encore pire sur l’autoroute A83, où seulement 14 % des stations sont dotées de bornes de recharge. Il faut parcourir en moyenne plus de 100 kilomètres pour réussir à trouver une prise où brancher sa voiture électrique.

Rappelons aussi que les bornes de recharge rapide doivent aussi être en état de fonctionnement pour être réellement utile. Et sur ce point, il y a encore du travail à faire sur certains réseaux. Si d’expérience, les réseaux Tesla et Ionity sont les plus fiables, certains autres noms du secteur ont encore du pain sur la planche, à l’image de TotalEnergies.