Cette étonnante raison pour laquelle la largeur des voitures ne pourra plus vraiment augmenter

 

Depuis quelques années, les grosses voitures sont dans le collimateur des pouvoirs publics. S'il est vrai que la taille des autos, thermiques et électriques a tendance à augmenter, cela risque de ne pas durer. La limite serait même d'ailleurs bientôt atteinte. On vous explique tout !

Si vous suivez quelque peu l’actualité automobile, vous savez sans aucun doute que les pouvoirs publics se sont lancés depuis plusieurs années dans un combat contre les grosses voitures. Et pour cause, le poids est régulièrement pointé du doigt, puisque les véhicules récents sont de plus en plus lourds. Mais pas seulement.

Une taille en hausse

C’est un fait, les voitures ont tendance à prendre de l’embonpoint et à s’étoffer de plus en plus au fil des années. C’est d’ailleurs ce que souligne une nouvelle étude menée par Transport & Environment, qui explique que les autos s’élargissent d’un centimètres tous les deux ans. En 2018, les autos, quelle que soit leur motorisation mesuraient en moyenne 177,8 centimètres de large en 2018.

Au début de l’année dernière, ce chiffre était passé à 180, 3 centimètres, soit une augmentation de 2,5 centimètres en seulement cinq ans. Si cela peut sembler dérisoire et un peu ridicule, c’est en réalité loin d’être le cas. Et pour cause, cela pose de nombreux problèmes, notamment en ce qui concerne le stationnement puisque certaines autos dépassent sur la chaussée ou sur le trottoir. Ce qui a un impact direct sur les autres usagers de la route, et notamment les piétons.

À tel point qu’à Paris, la municipalité souhaite faire payer plus cher les SUV trop lourds, accusés de prendre trop de place et de polluer plus que les autres, tandis que le gouvernement a également mis en place un malus au poids. Mais quand cette tendance à l’embonpoint va-t-elle prendre fin ? Cela arrivera-t-il d’ailleurs un jour, alors que l’ONG Transport & Environmnent demande la mise en place d’une législation européenne ?

Et bien la réponse est oui, et cela grâce à une norme américaine, qui aussi un impact direct sur les voitures vendues sur le Vieux Continent comme l’expliquent les journalistes de Challenges.

Outre-Atlantique, les véhicules dont la largeur dépasse les 2,03 mètres (hors rétroviseurs) doivent obligatoirement être équipés d’éclairages spécifiques sur le toit. Ce qui n’est pas très joli, il faut bien l’avouer. Les constructeurs automobiles font attention à rester sous cette limite, comme c’est par exemple le cas pour le Ford F-150 Lightning, le Tesla Cybertruck ou encore le GMC Hummer EV, entre autres. Mais quel est le rapport avec l’Europe ?

Une limite atteinte

Certes, cette réglementation ne s’applique en théorie qu’aux États-Unis, où la largeur maximale autorisée est de 2,60 mètres, contre 2,55 mètres chez nous, tous types de véhicules confondus. Mais en réalité, elle concerne aussi le Vieux Continent, puisque les deux marchés sont très liés. Ainsi, les constructeurs qui vendent de grosses voitures chez nous les exportent aussi outre-Atlantique et sont vigilants à ne pas dépasser la limite pour éviter de devoir installer ces fameux éclairages.

Et inversement pour les marques américaines qui vendent leurs autos chez nous. La taille des voitures devrait se stabiliser et ne pas dépasser la limite des 2,03 mètres de largeur, uniquement dans un but esthétique. Et cela ne concerne en réalité que les gros modèles les plus haut de gamme, qui demeurent très minoritaires. Car Challenges précise qu’en réalité, seulement 3 % des modèles vendus en début d’année dernière dépassaient les 1,92 mètre de large, toutes motorisations confondues.

De plus, les constructeurs ont de toutes façons tout intérêt à ne pas trop faire grossir leurs véhicules. En effet, on sait que la taille a un impact sur l’autonomie des modèles électriques, comme le prouve le Hummer EV, qui passe de 505 à 529 kilomètres selon le cycle EPA en fonction du type de carrosserie, SUV ou pick-up. Car qui dit gabarit plus imposant, dit généralement résistance à l’air plus élevée et Cx (coefficient de trainée) plus haut. Ce qui fait inévitablement augmenter la consommation, alors que les autos électriques deviennent également de plus en plus lourdes.

Si nous expliquions qu’une auto plus légère consomme parfois plus qu’un modèle électrique plus lourd, c’est uniquement en raison de l’aérodynamisme. Ce dernier revêt une importance capitale pour les modèles zéro-émission (à l’échappement) et peut tout changer. Même si cela dépend de l’usage, entre ville et longs trajets, même si l’idéal reste d’avoir une auto légère et affichant un Cx très bas, et donc si possible un gabarit compact.


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