
Si certains conducteurs de voitures électriques craignent de manque de bornes de recharge, ce n’est pas le cas en Allemagne. À vrai dire, il y en aurait même trop.
L’électrique est une alternative qui possède réellement de vrais atouts par rapport au thermique. Déjà, cette motorisation pollue moins, et elle coûte également moins cher à l’usage. Cependant, de nombreux automobilistes ont encore peur de sauter le pas. Et cela notamment à cause de la peur de se retrouver à court d’autonomie.
Trop de bornes inutilisées
Or, on sait que cette crainte est tout à fait injustifiée. Et cela notamment grâce au nombre de bornes croissant installées en France. Pour rappel, on en compte actuellement plus de 163 000 réparties sur tout le territoire. Et ce n’est pas tout, car chez nos voisins allemands, c’est peu ou prou la même chose, comme le relate le média Automobilwoche. Selon les derniers chiffres, on trouve 160 800 bornes. Une très bonne nouvelle ? Évidemment, mais cela reste tout de même à nuancer.
Et cela pour une raison très étonnante. En effet, il y aurait en fait trop de bornes chez nos voisins d’outre Rhin. Mais comment cela est-il possible ? Cela n’est-il pas au contraire une bonne chose ? Ainsi, les automobilistes ne risquent pas de se retrouver en panne. De plus, cela devrait permettre aux plus craintifs d’accepter de sauter le pas. Sur le papier, oui. Mais dans la pratique, c’est en fait un peu différent. Car en réalité, beaucoup de ces stations de charge ne sont tout simplement pas utilisées. Ou alors très peu.

C’est ce que révèle une récente étude menée par le cabinet Elvah pour le média allemand. Ce dernier explique que « le marché de la recharge en Europe est dysfonctionnel ». Et pour cause, de nombreux points de charge sont sous-utilisés, voire parfois carrément abandonnés. Selon les chiffres, environ un quart des bornes rapides en Allemagne ont affiché un taux moyen d’utilisation de 1 et 5 % durant la seconde moitié de 2024. Et une autre grande partie est tout simplement à l’abandon.
Et malheureusement, c’est aussi la même chose pour les bornes plus lentes, en courant alternatif. Au total, d’après l’étude, 20 % des stations de charge ne seraient pas du tout utilisées. Ainsi, 32 % des bornes en courant alternatif et 34 % en courant continu ont été utilisées entre 1 et 5 % seulement. Selon Elvah, un taux d’utilisation satisfaisant pour une borne très haute puissance serait de 30 %. Aujourd’hui, il est en moyenne de 6 à 7 %. Et cela pose de réels soucis, à court et à plus long terme.
Vers une suppression de ces bornes ?
Déjà, cette situation coûte de l’argent aux opérateurs. Car en fonction de leur localisation et de leur taille, les stations de charge coûtent cher à entretenir, même si personne ne s’en sert. Et il faut savoir qu’une session de charge ne rapporte que 20 à 25 euros en moyenne aux entreprises qui fournissent les bornes alors qu’elles coûtent plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’euros à installer.
Autant dire qu’elles ont tout intérêt à ce qu’il y ait du monde qui s’en servent. Or, c’est loin d’être le cas dans certaines zones, notamment rurales. Tout simplement car il n’y a pas assez de voitures électriques dans ces endroits.
De plus, et contrairement aux stations-service dont le prix varie en fonction du lieu, le coût de la charge est identique partout. Les conducteurs n’ont donc aucun intérêt à rouler plus et aller dans une station plus « perdue » pour payer moins cher. Résultat : la demande est concentrée sur certaines bornes de recharge centrales, tandis que d’autres restent inutilisées. Et si celles qui sont les plus isolées ne sont plus utilisées, elles pourraient finir par disparaître. Ce qui posera problème pour les automobilistes qui en ont tout de même besoin, car ils existent malgré tout.

Quelle est la solution à ce souci ? Selon Sören Ziems, directeur général d’Elvah, il faudrait faire comme l’essence et le diesel et adapter les prix à la demande. Les stations les plus fréquentées seraient plus chères, ce qui inciterait les conducteurs à se rendre dans d’autres moins utilisées. Ce qui devrait garantir leur pérennité.
C’est d’ailleurs ce que teste Tesla en ce moment, en faisant payer le prix au kWh selon l’usage en temps réel de la station. En attendant, certains opérateurs comme Ionity ont revu leurs ambitions à la baisse et installeront finalement moins de station que prévu dans les prochaines années pour cette raison.
L’homme précise que « du fait de la concurrence dans le domaine, les prix vont dégringoler« . Une bonne nouvelle pour le consommateur, qui pourrait également avoir lieu dans d’autres pays d’Europe.
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