
Au détour d’un stand du Computex, entre les PC portables, les claviers et les boitiers PC, je suis tombé sur un petit boîtier discret qui m’a immédiatement intrigué : la Synology BeeStation.
Pas nouveau en soi puisque disponible depuis quelques mois, mais c’est la première fois que je pouvais la manipuler. Et après une démo de 30 minutes, je dois dire qu’elle résout brillamment un problème que beaucoup traîne depuis des années.
Vous connaissez peut-être le dilemme : d’un côté, les solutions cloud qui coûtent cher sur le long terme et où vos données appartiennent plus ou moins aux GAFAM. De l’autre, les NAS traditionnels qui demandent des compétences techniques pour être configurés correctement. La BeeStation, c’est exactement le chaînon manquant entre ces deux mondes.
Deux modèles pour deux usages distincts
Synology propose deux versions de sa BeeStation avec des philosophies différentes. Le modèle de base (BST150-4T) à 240 € embarque un processeur Realtek RTD1619B épaulé par seulement 1 Go de RAM DDR4 et 4 To de stockage. C’est largement suffisant pour la gestion de fichiers, la synchronisation de photos et les tâches basiques, mais les performances restent modestes.
Le modèle Plus (BST170-8T) monte en gamme avec un Intel Celeron J4125 quatre cœurs, 4 Go de RAM DDR4 et 8 To de stockage. Cette configuration plus musclée permet notamment de faire tourner Plex Media Server pour décoder et encoder vos vidéos en temps réel selon l’appareil de lecture. La différence de prix justifie clairement l’investissement si vous avez des besoins multimédia. Par contre, elle coûte environ 450 euros.
Les deux modèles partagent la même connectique : un port Ethernet Gigabit, un USB-A 3.2 Gen 1 et un USB-C 3.2 Gen 1. Pas de Wi-Fi intégré donc, il faudra obligatoirement les relier à votre box par câble. Les dimensions sont identiques (148 x 62,6 x 196,3 mm) avec un design qui se fond discrètement dans un meuble.
J’adore le concept : Synology a pris toute l’expertise accumulée avec ses NAS et l’a emballée dans un produit grand public prêt à l’emploi. Pas de RAID à configurer, pas de volumes à créer, pas de permissions utilisateurs complexes. Vous la sortez de sa boîte, vous la branchez sur votre box internet, et en quelques minutes vous avez votre cloud personnel opérationnel.

L’interface web ressemble à s’y méprendre à Google Photos et Google Drive. C’est même troublant tant la ressemblance est flagrante dans la navigation, l’organisation des photos par dates, la recherche par visages… Synology a clairement copié sans complexe, mais au moins c’est efficace. Aucune courbe d’apprentissage pour quiconque a déjà utilisé les services Google.



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Ce qui m’a le plus impressionné, c’est la gestion des photos avec l’IA intégrée. Contrairement aux solutions cloud qui analysent vos images sur leurs serveurs, la BeeStation traite tout localement grâce à son NPU (Neural Processing Unit) dédié.
Vos photos de famille ne quittent jamais votre domicile, mais vous bénéficiez quand même de toutes les fonctions intelligentes : recherche par visages, identification d’animaux, géolocalisation sur carte mondiale, organisation chronologique automatique…
Chaque membre peut avoir son espace personnel privé, tout en partageant des dossiers communs. Les liens de partage temporaires permettent d’envoyer des fichiers volumineux sans passer par WeTransfer. Les albums photos partagés laissent chacun contribuer avec ses propres clichés.
L’interface supporte plus de 100 formats de fichiers en prévisualisation, des documents Office aux fichiers RAW photo en passant par les vidéos. Pratique pour éviter de télécharger systématiquement les fichiers juste pour les consulter.
Plex intégré
Là où la BeeStation Plus m’a définitivement conquis, c’est avec Plex Media Server préinstallé et préconfiguré. Fini les bidouillages pour transformer votre collection de films et séries en Netflix personnel. Le Celeron J4125 avec ses 4 Go de RAM gère sans problème le transcodage H.264 1080p, et même certains contenus H.265 selon les débits.

Pour quelqu’un comme moi qui collectionne encore films et séries, avoir un serveur Plex opérationnel sans configuration technique, c’est le Saint Graal. Vous copiez vos fichiers vidéo via l’interface web ou les ports USB, Plex les indexe automatiquement avec pochettes et métadonnées, et vous retrouvez votre médiathèque sur tous vos appareils : TV, smartphones, tablettes…
Synchronisation et sauvegarde : du simple au complexe
La BeeStation excelle dans la synchronisation multi-appareils. Les applications mobiles iOS et Android sauvegardent automatiquement vos nouvelles photos, comme iCloud. L’application desktop (Windows/macOS) synchronise dossiers et fichiers en temps réel, avec gestion des conflits et historique des versions.

Côté sauvegarde, c’est plus nuancé. Synology propose plusieurs options : sauvegarde sur disque externe via USB, vers un autre NAS Synology, ou vers leur service cloud BeeProtect (3 mois gratuits puis payant). Vous pouvez aussi configurer des sauvegardes depuis vos anciens clouds (Google Drive, Dropbox…) pour rapatrier vos données.

Le système de snapshots intégré crée automatiquement des points de restauration, permettant de récupérer des fichiers supprimés ou des versions antérieures. C’est une sécurité héritée des NAS, même si elle ne remplace pas une vraie sauvegarde externe.
Un disque unique
Mais il faut être honnête sur les limites techniques. La BeeStation n’embarque qu’un seul disque dur, sans aucune redondance. Si le disque lâche, vous perdez tout. C’est le compromis assumé pour garder la simplicité et contenir les coûts, mais cela demande une vigilance particulière sur la sauvegarde.
Les capacités réelles sont aussi à tempérer : 4 To annoncés donnent environ 3,45 To utilisables, 8 To deviennent 6,98 To. Il faut compter l’espace système et les snapshots qui grignotent du stockage au fil du temps.
Autre limitation du modèle de base : avec 1 Go de RAM seulement, les performances chutent si vous sollicitez intensivement la reconnaissance d’images ou la synchronisation de milliers de fichiers simultanément. Le modèle Plus avec ses 4 Go respire bien mieux dans ces scénarios.
Un vrai besoin
Bref, la BeeStation répond à un vrai besoin : celui d’avoir son cloud à la maison sans les tracas techniques habituels. C’est particulièrement malin pour les familles qui veulent centraliser photos et documents sans s’abonner à vie chez Google ou Apple.
Le positionnement tarifaire reste cohérent : par exemple, 240 € pour 4 To contre environ 10 €/mois pour 2 To chez Google (soit 240€ sur deux ans), mais avec la propriété totale de vos données et aucun frais récurrent. Sur le long terme, l’équation est clairement favorable, surtout si vous dépassez les 2 To.
Ce qui me plaît surtout, c’est cette approche « NAS sans en avoir l’air ». Synology a gardé toute la robustesse de son écosystème logiciel (basé sur Linux) tout en gommant la complexité. C’est exactement ce dont le marché grand public avait besoin pour se libérer des abonnements cloud sans fin.
Reste que pour moi, ce serait plutôt un complément qu’une solution unique. Parfait pour un usage familial décontracté, mais j’aurais absolument besoin d’une sauvegarde supplémentaire pour dormir tranquille avec mes données critiques.
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