Displace Pro TV 2 : le téléviseur qui embarque de l’IA native sera présenté au CES 2026

Créée en 2022, la société américaine Displace s’est fait connaitre avec un téléviseur 55 pouces 4K sans aucun câble ni port, alimenté exclusivement par des batteries interchangeables et accroché au mur via un système d’aspiration active, sans fixation traditionnelle.

L’idée de base est de combiner plusieurs écrans pour former de très grandes diagonales, jusqu’à 110 pouces avec une définition pouvant atteindre 16K dans certaines configurations, afin de viser aussi bien le salon que des usages plus immersifs. Cette approche reposait déjà sur la légèreté de l’écran et la mobilité, l’utilisateur pouvant déplacer facilement le téléviseur d’une pièce à l’autre sans se soucier du câblage, dans une logique de modularité.​

En 2023, au CES de Las Vegas, Displace exposait donc ce téléviseur entièrement sans fil qui fût amélioré en 2025 notamment avec la possibilité de le contrôler en partie par gestes et par la voix. Cette année, au CES 2026, la société entend franchir une nouvelle étape sur le plan logiciel et fonctionnel en mettant l’accent sur l’IA embarquée plutôt que sur la seule rupture matérielle.

Baptisé Pro TV 2 (photo en Une), ce modèle se veut être une réponse à une demande qui semble croissante de téléviseurs plus interactifs, capables de proposer des contenus ciblés, des outils de productivité et de nouveaux usages de consommation directement depuis le salon.​​ Plus généralement, nous avons récemment vu les grandes marques telles que Samsung et LG proposer des modules d’intelligence artificielle dans leur TV notamment à travers l’intégration des systèmes tels que Copilot et prochainement Perplexity.

Pour aller plus loin
Microsoft Copilot s’invite sur votre TV LG : pourquoi cette intégration agace déjà les utilisateurs

Pro TV 2 : un téléviseur pensé « AI-native »

Au cœur du Pro TV 2, Displace met en avant la présence de NPUs et TPUs intégrés, dédiés au traitement de l’IA directement sur l’appareil, sans dépendre en permanence des serveurs distants. D’après la marque, ces puces permettent de gérer localement la reconnaissance vocale, la vision par ordinateur et la personnalisation des contenus, avec l’ambition de transformer le téléviseur en véritable hub informatique mural plutôt qu’en simple écran de diffusion. Techniquement, au niveau de l’affichage, Displace communique déjà sur le fait que le Pro TV 2 est doté d’une dalle 4K OLED de 65 pouces, annoncée comme deux fois plus lumineuse que celle du Pro TV 1 sans plus de précision à savoir qu’il s’agit d’un modèle fournit par Samsung Display (QD-OLED) ou LG Display (White-OLED).​​

L’appareil repose sur un système d’exploitation OS 2.0 décrit comme basé sur un navigateur, qui servirait de socle pour les fonctions d’IA et la gestion des services. Selon Displace, cette architecture doit faciliter le déploiement de nouvelles expériences sans passer par des applications natives traditionnelles, tout en gardant un contrôle plus fin sur la circulation des données personnelles.

Pro TV 2 intègre aussi une double caméra ajustable, que l’utilisateur peut pousser à l’intérieur du châssis pour la désactiver physiquement et limiter les risques d’intrusion. En parallèle, un assistant vocal est annoncé, avec la possibilité d’interagir via une télécommande dotée d’un bouton dédié aux commandes vocales et à la recherche conversationnelle.​

Ils ont pensé les usages, inspirés du web et du mobile

Selon le fabricant, Pro TV 2 a été conçu pour répondre à des attentes qui rapprochent de plus en plus le téléviseur du smartphone ou de l’ordinateur, notamment en matière d’interactivité et de services. En effet, la marque propose ainsi la fonction « pause‑to‑shop » : lorsqu’un contenu est mis en pause, le téléviseur identifie des éléments visuels dans la scène et propose des produits associés, adaptés au profil de l’utilisateur, en combinant une analyse locale de l’image et des requêtes vers le cloud. Cette logique rappelle immédiatement les expériences d’achat inspirées des réseaux sociaux ou du commerce en ligne, mais transposées à l’écran principal du foyer, ce qui pose autant de questions d’opportunités commerciales que d’acceptation par les utilisateurs.​​

Autre axe mis en avant : un agent de « vidéo d’actualités personnalisées », capable de transformer des sources textuelles choisies par l’utilisateur, comme certains sites technologiques ou médias généralistes, en flux vidéo adaptés à ses préférences. Le téléviseur génère ainsi des chaînes d’information sur mesure, à partir des contenus des médias sélectionnés et des habitudes de visionnage, ce qui rapproche l’expérience d’un fil d’actualités continu plutôt que d’une simple application de rattrapage. En parallèle, la recherche conversationnelle permettrait de demander un film précis, un extrait ou un type de séquence en langage naturel, la machine se chargeant d’identifier le contenu correspondant et de le lancer, une fonctionnalité que l’on retrouve sous des formes diverses sur d’autres plateformes, mais que Displace promet de traiter de manière plus intégrée grâce aux puces d’IA locales.​​

Confidentialité : vers un traitement majoritairement local

C’est tout à fait légitime, on peut se demander comment sont traitées les données et par qui sont-elles accessibles. À cela, Displace répond que l’intégration de NPUs et TPUs vise à effectuer « une grande partie des traitements d’IA sur l’appareil » limitant l’envoi d’informations sensibles vers des serveurs distants, notamment pour la reconnaissance vocale, la détection de gestes ou la personnalisation des contenus. Est-ce pour autant suffisant ? En outre, l’OS 2.0 de type navigateur est présenté comme un moyen de compartimenter davantage les données, en réduisant la dépendance à des applications tierces, même si le détail des mécanismes techniques n’est pas encore exhaustivement décrit par le communiqué publié par la firme.​​

Disponibilité et prix du téléviseur Displace Pro TV 2

C’est là que le bât blesse. En effet, les TV Displace, ne sont pour le moment uniquement commercialisé aux Etats-Unis et il ne semble pas possible de s’en faire expédier en France. Pour nous, cela reste donc une vitrine technologique d’autant que le prix est loin d’être abordable. En effet, pour la Pro TV 1 comptez sur un tarif de 5990 dollars pour la version de 55 pouces, ce qui est très nettement supérieur au meilleur TV du moment. Pas certain que le seul argument de la présence de l’IA native pour le TV Pro 2 bouscule les foules.