Séisme à Taïwan : pourquoi la tech aussi a été impactée

 

Taïwan vient de vivre un séisme comme l'île n'en avait pas connu depuis des décennies. Plusieurs personnes sont décédées et la catastrophe a provoqué des centaines de blessés. À côté de ça, l'industrie technologique aussi a été impactée, notamment TSMC, que vous ne connaissez peut-être pas.

À l’intérieur de votre smartphone ou de votre ordinateur, on trouve très certainement des semi-conducteurs fabriqués par TSMC. L’entreprise ne possède pas une grande image publique et pourtant, elle est presque indispensable pour le reste du monde. Il s’agit du plus grand fondeur de semi-conducteurs du monde, basé à Taïwan, et qui fourni des marques que vous connaissez bien : Intel, Nvidia, AMD, Qualcomm et même Apple. Alors si TSMC vacille, c’est potentiellement le reste de l’industrie qui vacille aussi. Le séisme survenu à Taïwan a fait fermer les treize usines de TSMC, sans trop de répercussions négatives sur le secteur.

Plus de peur que de mal chez TSMC

Comme le raconte Siècle Digital, les employés des usines du pays ont dû quitter leur travail durant une journée. A priori, si aucune des installations de TSMC n’a été détruite, la société doit suivre un protocole de sécurité. Sur les chantiers en construction, tout le monde aussi a été évacué : les travaux ont été arrêtés à partir de ce mercredi. L’objectif étant de prévenir les répliques sismiques, qui sont des séismes moins forts pouvant survenir après un gros tremblent de terre. Il faut aussi inspecter tous les bâtiments, toutes les machines.

On ne connaît pas les conséquences du séisme à Taïwan sur les activités de TSMC, notamment en termes de baisse de productivité et/ou de retards sur la livraison des commandes de semi-conducteurs. Sur les marchés boursiers, la société a perdu quelques points, mais rien de très significatif. On ignore le nombre de salariés blessés, de machines cassées, de produits chimiques qui fuitent, etc. Heureusement, TSMC a rapidement déclaré s’attendre à ce que la production reprenne, comme l’a indiqué Bloomberg : « Il n’y a aucun dommage à nos outils critiques, y compris tous nos outils de lithographie à ultraviolet extrême. Un petit nombre d’outils ont été endommagés dans certaines installations, mais l’entreprise déploie toutes les ressources disponibles pour assurer un rétablissement complet. » Et pour cause : TSMC sait très bien que la région est propice aux séismes, c’est pourquoi ses usines sont adaptées et ses machines les plus complexes (les plus importantes et donc les plus chères) sont mieux protégées.

Pourquoi un arrêt prolongé de TSMC aurait été grave

Les risques étaient tout de même gros pour TSMC, voire pour ses concurrents comme Rapidus, Samsung, SK Hynix, ou encore United Microelectronics, un concurrent local (qui a aussi pris d’importantes mesures). En effet, les installations et machines auraient pu être détruites et les mesures de vérification pour la reprise plus longues. Par ailleurs, les salariés auraient pu être nombreux à être blessés ou leurs habitations endommagées, ce qui réduirait la main-d’œuvre. L’expertise de TSMC, ce sont les très petits semi-conducteurs, ceux de moins de 10 nm : c’est d’ailleurs le seul fondeur à être capable de fabriquer des semi-conducteurs de 2 nm. Il possède des parts de marché très importantes par rapport à ses concurrents, qui sont en réalité peu nombreux.

Source : TSMC

C’est pourquoi depuis longtemps, TSMC cherche à exporter une partie de sa production : direction l’Arizona aux États-Unis ainsi que Dresde en Allemagne. En plus d’éviter les séismes, en raison des pressions de la Chine sur Taïwan (le premier considère le second comme l’une de ses régions), la délocalisation de la production permet de se prémunir contre les conséquences des tensions entre les États-Unis et la Chine. TSMC est également présent au Japon, avec une usine inaugurée en février dernier ainsi qu’une autre dont l’ouverture est prévue en 2027.


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