Reconnaissance faciale : progrès ou régression face au capteur d’empreintes ?

 

La reconnaissance faciale à la Face ID est-elle un frein à l’utilisation de son smartphone ? En l’absence de capteur d’empreintes, certains obstacles se lèvent, et d’autres apparaissent.

Êtes vous prêt à sacrifier votre lecteur d’empreintes digitales par une reconnaissance 3D de votre visage ? Vous vous amusez peut-être de ce choix, vous dont le smartphone borderless dispose encore d’un capteur au dos de l’appareil. Les acheteurs d’un iPhone X, en revanche, testent ce choix depuis une semaine.

Vous me direz que cela ne vous concerne pas, qu’il n’y a pas un concurrent d’Apple qui serait assez bête pour reproduire la même erreur. Comme c’est aussi ce qu’on disait de la suppression de la prise casque il y a un an, partons du principe qu’une fois de plus, nombreux sont ceux qui lui emboîteront le pas et que le problème va se poser si ça tombe sur le smartphone de 2018 sur lequel vous avez jeté votre dévolu.

Et petit « disclaimer » initial : non, Apple n’est pas le premier constructeur à avoir misé sur la reconnaissance faciale, y compris en 3D. Néanmoins, l’iPhone X est le premier smartphone à miser à ce point sur cette technologie comme seul moyen sécurisé de déverrouiller son smartphone. Est-ce un progrès ou un retour en arrière ? Pesons le pour et le contre.


Une interaction transparente

L’avantage principal d’une détection du visage à la Face ID, c’est l’absence d’obstacle. Dans le meilleur des cas, quand la détection est réactive, on retrouve l’interaction un peu inconsciente que l’on avait en 2007, quand on se disait qu’un mot de passe n’était pas indispensable. On réveille l’écran et boum, rien à faire, juste à balayer pour accéder à l’écran d’accueil. On peut même déjà commencer à balayer et laisser le capteur faire le reste. Sur l’iPhone X, ça marche presque tout le temps, parfois avec un délai un peu plus long.

Cette « magie » de la reconnaissance faciale est encore plus criante sur d’autres opérations nécessitant une validation, comme le remplissage de mot de passe sur un site web. Il n’y a rien à faire si ce n’est regarder un écran sur lequel on avait déjà les yeux fixés. Pas de schéma à dessiner, pas de doigt à poser. C’en est même surprenant parfois.

Mon petit doigt mouillé me dit « entrez votre code PIN »

Autre avantage dont on ne parle pas forcément, et qui m’est arrivé plusieurs fois lors de mon utilisation : déverrouiller son smartphone en sortant de la douche ou après avoir fait la vaisselle est, du coup, beaucoup plus fiable, puisque pas de problème de doigt fripé. Eh oui, on parle bien d’usage au quotidien, non ?

La variété des situations dans lesquelles la détection fonctionne incite d’ailleurs à l’optimisme. Dans le noir, avec une casquette, des lunettes de soleil, avec une barbe de trois jours ou un peu plus longue, au réveil, dehors, dedans, quand le capteur est au point, ça passe. La plus grosse limite est la couverture du bas du visage par une écharpe par exemple.

Des contraintes supplémentaires

En revanche, dans le meilleur des cas, même avec un enchainement de gestes de ninja, il est impossible d’accéder à l’écran d’accueil en une seule opération. La chose se passe forcément en trois phases : réveil de l’écran, détection du visage, et balayage pour passer l’écran de verrouillage. Un capteur d’empreintes réactif permet de griller complètement les deux premières. S’il est situé au dos, on peut même déjà le débloquer en le saisissant.

Certains trouveront ce changement contraignant, et c’est en ça, entre autres, que l’on peut parler de régression. D’un autre côté, ça incite à passer plus de temps sur l’écran de verrouillage à gérer directement ses notifications, ce qui est parfois tout ce que l’on a à faire.

La contrainte majeure est liée à l’évidence même de cette technologie. Il est indispensable de regarder son téléphone, et donc impossible d’activer la détection lorsqu’il est posé sur une table, sans le saisir, ou taper le mot de passe. Si votre terminal dispose d’un capteur au dos, vous connaissez déjà cette limitation. Qui fait ça, me direz-vous ? Ça m’arrive très fréquemment, en mangeant ou assis à mon bureau, je veux jeter un œil à mes notifications, justement, ou lire un article.

Je ne peux plus, sans au moins me pencher un peu vers la caméra. Comme l’impossibilité de recharger son téléphone tout en écoutant de la musique suite à la suppression de la prise Jack, c’est une fonctionnalité supprimée totalement par le passage à une technologie soi-disant plus évoluée. La solution à ce problème, sans sacrifier sur l’écran sans bord, on la connaît évidemment. C’est le capteur d’empreintes intégré à l’affichage, un rêve que l’on continue d’attendre, peut-être en vain, pour 2018. À moins que d’ici-là les caméras affichent un angle de vision plus large, on craint le pire pour une tablette dénuée de capteur d’empreintes en façade, comme l’éventuel iPad X dont certaines rumeurs parlent déjà, et qui serait assez contraignant à porter devant son visage à chaque fois qu’on souhaite l’utiliser.


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