Amazon : les entrepôts français ferment, les commandes sont assurées par les entrepôts européens et les vendeurs tiers

La firme fait appel contre sa condamnation

 

Pour respecter cette décision judiciaire, Amazon a décidé de fermer ses centres de distribution en France. Cependant, Amazon France reste ouvert, les commandes seront assurées par les autres entrepôts européens et les vendeurs tiers.

Amazon France suspend l'activité de ses entrepôts temporairement
Amazon suspend temporairement l’activité de ses centres de distribution en France // Source : Aurelijus Valeiša

Mise à jour du 16 avril à 18h40 :

Cela a été confirmé : les six entrepôts français d’Amazon vont totalement cesser leur activité pour « une durée initiale de cinq jours », du jeudi 16 avril jusqu’au lundi 20 avril inclus.

Cependant, le site de e-commerce reste ouvert et les commandes seront toujours livrées. Les autres entrepôts européens et mondiaux vont prendre le relais des entrepôts français. Le marketplace de vendeurs tiers reste également disponible.

C’est en effet ce qu’a indiqué le directeur général d’Amazon France, Frédéric Duval.

Néanmoins, nous continuerons de vous donner accès aux produits dont vous avez besoin, grâce à la solidité de notre réseau de distribution mondial et aux entreprises indépendantes qui vendent sur amazon.fr, sans restriction de catégorie. 

Le dirigeant ajoute par ailleurs que « les délais de livraison affichés sur le site sont ajustés ».

Article original du 15 avril à 12h :

Amazon a été condamné par le tribunal judiciaire de Nanterre à ne livrer plus que des produits jugés essentiels pendant la période de confinement. Ainsi, toutes les livraisons qui ne relèvent pas de l’alimentaire, de l’hygiène ou des soins médicaux doivent être suspendues en France. La justice a en effet estimé que le géant de la distribution n’avait pas assez bien protégé ses employés pendant la crise sanitaire.

L’entreprise a rapidement manifesté son désaccord avec les conclusions du tribunal., mais elle ne s’arrête pas là. Au lendemain de cette condamnation, Amazon nous fait parvenir un nouveau communiqué pour détailler un peu plus ses réflexions tout en réaffirmant avoir pris toutes les mesures sanitaires nécessaires pour garantir la protection de ses salariés.

Amazon va sans doute faire appel

« Nous pensons faire appel », indique la firme. Cela n’est pas une surprise, Amazon a tout intérêt à contester la décision du tribunal de Nanterre. Toutefois, il faut savoir que ce genre de démarche peut prendre du temps. En attendant, l’issue d’une telle initiative, le géant américain doit déjà prendre des mesures pour ne pas enfreindre la condamnation.

Aucune décision drastique n’a été prise pour le moment, mais l’entreprise étudie « les conséquences de cette décision et les options disponibles ». Et d’ajouter : « notre interprétation suggère que nous pourrions être contraints de suspendre l’activité de nos centres de distribution en France ».

Vers un arrêt complet d’Amazon pendant le confinement ?

Nous avons appelé Amazon pour essayer de savoir si cela pouvait signifier l’arrêt complet des activités de la firme pendant le confinement — et donc aussi la suspension des livraisons de produits jugés essentiels. « C’est une option sur la table », nous répond-on tout en nous promettant davantage d’informations sur la question dans les jours à venir. Il faut donc bien comprendre qu’il s’agit là d’une possibilité et non pas encore d’une certitude.

« Actuellement, nous continuons à opérer dans le pays et faisons tout notre possible pour maintenir le niveau de service attendu par nos clients en France, les emplois sur lesquels comptent nos collaborateurs et la visibilité dont les milliers d’entreprises françaises qui vendent sur amazon.fr ont besoin en cette période sans précédent », indique la suite du communiqué. « Cependant, sans la possibilité d’exploiter nos centres de distribution en France, nous serions contraints de restreindre un service qui est devenu essentiel pour les millions de personnes à travers le pays qui souhaitent avoir accès aux produits dont elles ont besoin chez elles pendant cette crise » conclut Amazon.

L’argument de l’emploi

On notera que l’entreprise fait valoir ici l’argument des emplois qu’elle génère. On peut imaginer qu’Amazon compte utiliser ce discours pour peser sur la table des négociations. Sans aller jusqu’à parler de menace, on peut affirmer que le géant pose ici un dilemme qu’il compte bien exploiter à son avantage.

Rappelons que cette condamnation fait suite à la plainte déposée par le syndicat Sud Commerce à l’encontre du géant du e-commerce. C’est pour cette raison que seul Amazon est concerné par la décision du tribunal de Nanterre.


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