On le sait : créer une marque de voitures électriques, c’est l’assurance de perdre (beaucoup) d’argent dans les premières années. C’est parfois même trop pour certaines, et Fisker semble en faire partie.
La start-up californienne a certes de beaux projets, mais le lancement raté de l’Ocean, son premier modèle, a rendu la marque dans une situation pour le moins compliquée. Son président l’affirme d’ailleurs : sans soutien extérieur, la marque fera faillite dans les douze prochains mois ! Un appel à l’aide qui semble avoir été entendu par un constructeur majeur : Nissan.
De l’argent et un pick-up
C’est la très sérieuse agence de presse Reuters qui nous l’informe : Nissan serait sur le point de signer un partenariat avec Fisker. L’article cite des sources proches du dossier, qui indiquent que la marque japonaise serait prête à investir 400 millions de dollars dans la start-up.
En échange, Nissan gagnerait l’accès au pick-up Alaska, que développe actuellement Fisker, ainsi que sa fabrication dans une de ses usines américaines – Nissan en possède deux, dans le Mississippi et dans le Tennessee, sans que l’on sache laquelle serait prévue.
Tout le monde est content ?
D’un côté, cela permettrait à Nissan d’élargir sa gamme de voitures électriques, actuellement limité à la vieillissante Leaf et à l’Ariya, un SUV concurrent du Tesla Model Y – mais loin, très loin d’atteindre les scores de vente de l’Américain.
Le pick-up que convoite la marque japonaise, une carrosserie extrêmement populaire aux États-Unis et au Canada, pourrait donc lui faire gagner des parts de marché en venant affronter le Ford F-150 Lightning, le Rivian R1T ou le Tesla Cybertruck.
Un investissement rendu possible par la modification des termes de l’alliance formée entre Renault et Nissan, partenaires de longue date. Les deux marques peuvent désormais investir et nouer des partenariats avec des acteurs extérieurs ; Renault ne s’en est pas privé en se rapprochant de Geely pour le développement de ses moteurs thermiques, par exemple.
En parallèle, cette manne donnerait un peu d’air à Fisker. Grâce à ces centaines de millions de dollars injectés, la marque réussira peut-être à éviter les licenciements actuellement promis, tout en redémarrant le développement des prochains modèles : la compacte Pear, rivale des Renault Mégane E-Tech et Volkswagen ID.3, et l’hypersportive Ronin, qui concurrencera le Tesla Roadster ou la Maserati GranTurismo Folgore.
Cet accord pourrait être signé « dans le courant du mois », nous devrions donc en savoir plus très prochainement.
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