J’ai testé l’ordinateur révolutionnaire de Huawei qui se passe de Windows : une grande claque, mais un gros défaut

HarmonyOS : mieux que Windows ?

 
Huawei vient de dévoiler son premier ordinateur qui se passe de Windows. Il est portable, pliable, avec un immense écran OLED et il est ultra-fin et ultra-léger. On a pu prendre en main le Huawei MateBook Fold.
Huawei MateFold // Source : Robin Wycke pour Frandroid

Huawei a fait les gros titres il y a quelques jours avec l’annonce de son MateBook Fold. Le premier ordinateur de la marque sous HarmonyOS et non pas sous Windows. Mais ce n’est pas son seul point différenciant comme nous allons le voir.

Actuellement sur le salon, BeyondExpo à Macao, nous avons pu prendre en main l’ordinateur sur le stand de Huawei. Une expérience assez bluffante, même si tout n’est par parfait.

Un écran OLED XXL ultra-fin

Ce qui m’a frappé en approchant la bête, c’est son immense format (18 pouces lorsqu’il est totalement déplié), dans un form factor ridiculement fin : seulement 7,3 mm d’épaisseur, soit l’équivalent d’un iPhone. C’est vraiment fin, et ça se sent lorsqu’on prend en main l’ordinateur, comme une tablette.

Huawei MateFold // Source : Robin Wycke pour Frandroid

Lorsqu’on replie l’ordinateur pour l’éteindre, l’épaisseur double (14,9 mm), mais le poids contenu (1,1 kg, soit plus léger qu’un MacBook Air d’Apple) permet de transporter l’ordinateur avec soi. Surtout que replié, on conserve la forme compacte d’un ordinateur de 13 pouces environ.

Huawei MateFold // Source : Robin Wycke pour Frandroid

On peut utiliser le MateBook Fold de plusieurs manières. Avec l’écran totalement déplié, au format horizontal, l’ordinateur tient debout grâce au support intégré (un genre de béquille qui se déplie). On peut alors utiliser le clavier physique qui se connecte sans fil à l’ordinateur.

Huawei MateFold // Source : Robin Wycke pour Frandroid

Une autre manière de l’utiliser, c’est en pliant l’ordinateur en deux. Dans ce cas, on peut avoir le clavier physique sur l’une des deux parties, et disposer de l’autre partie (environ 13 pouces) pour l’affichage.

Sans le clavier physique, on peut utiliser la partie inférieure en tant que clavier virtuel, avec un léger retour sous forme de vibration. Mais on est loin du retour haptique de certains ordinateurs. On préfèrera alors utiliser le clavier physique.

Huawei MateFold // Source : Robin Wycke pour Frandroid

Mais où est passé Windows ?

Au-delà de l’aspect wahou de l’écran (un OLED 4K très lumineux annoncé à 1 600 nits et réactif à 144 Hz), on se rend vite compte que l’ensemble ne tourne pas sous Windows. Empêtré dans des affaires avec les États-Unis, Huawei n’a pas pu renouveler sa licence avec Microsoft. C’est donc HarmonyOS, le système d’exploitation chinois développé en interne par le groupe qui officie sur ce laptop.

Huawei MateFold // Source : Robin Wycke pour Frandroid

Clairement, la marque a repris les bonnes idées de Windows et de MacOS. On peut citer les raccourcis sous forme de gestes, permettant de passer les app en plein écran, de splitter l’écran en deux pour afficher deux applications côte à côte. Et puisque l’écran est totalement tactile, on peut facilement utiliser ses doigts pour redimensionner chaque fenêtre, au lieu d’utiliser la souris. Pratique, réactif et naturel : on aime.

On a également la présence de l’intelligence artificielle, dénommée Celia. Un genre de Microsoft Copilot, avec même une touche sur le clavier pour l’activer. Malheureusement, nous n’avons pas pu tester la fonctionnalité, uniquement en chinois pour le moment.

L’explorateur de fichiers ressemble énormément à celui de Windows, tout comme la barre des tâches, avec le centre de notifications, le calendrier, etc. Le launchpad, quant à lui, ressemble beaucoup à MacOS, permettant de lancer rapidement des applications.

Le plus gros problème du MateBook Fold

Malheureusement, HarmonyOS étant un système d’exploitation très jeune, on ne trouve que 150 applications compatibles pour le moment, dont la suite WPS Office, concurrente de Microsoft Office pour la bureautique. Mais on peut tirer un trait sur les jeux les plus connus, ou encore les applications professionnelles comme la suite Adobe. Du moins, pour le moment. À voir si les grands éditeurs arriveront ensuite sur HarmonyOS : Huawei annonce l’arrivée supplémentaire de 2 000 applications dans les prochains mois.

Mais il y a fort à parier que cet ordinateur ne se cantonne à la Chine. On peut le passer en anglais, donc une importation serait possible. Mais il faudra alors se priver de certaines fonctionnalités (comme l’IA), et l’absence d’applications occidentales.

Un avantage sur la concurrence

Le MateBook Fold n’est pas le premier ordinateur pliable. On peut citer les Asus Zenbook 17 Fold OLED et Lenovo X1 Fold. Mais ici, la qualité de finition est supérieure. On sent la maitrise de Huawei sur toute la chaîne de production. La charnière rassure lorsqu’on manipule l’écran. L’arrière en similicuir apporte une plus-value, même si c’est davantage dans la culture chinoise qu’européenne.

On ne connaît pas la puce intégrée à l’ordinateur, Huawei se contentant d’annoncer un processeur maison. Nous avons fouillé dans l’ordinateur sans trouver de référence. On sait seulement qu’il est doté de 32 Go de RAM et d’un espace de stockage de 1 To intégré.

Notre avis

Que penser de cet ordinateur, clairement un OVNI dans la galaxie des portables pliants ? L’émerveillement est total. De nombreux visiteurs s’arrêtaient sur le stand de Huawei pour découvrir le produit.

Mais une fois passé l’enthousiasme des premières minutes, on peut tout de même se demander si ce produit sera réellement utile pour le consommateur européen. Pour la Chine, c’est une autre histoire, et il y à fort à parier que Huawei vende un certain nombre de MateBook Fold.

Huawei MateFold // Source : Robin Wycke pour Frandroid

Encore faut-il être plus ou moins fortuné. Car à 24 000 yuans (environ 2 900 euros), le nouveau produit de Huawei n’est pas à la portée de toutes les bourses locales. C’est sûrement l’un des ordinateurs les plus onéreux de Chine. Mais il est capable de remplacer une tablette et un ordinateur, voire même un petit écran externe. Un genre de trois-en-un qui devrait intéresser de nombreux consommateurs, dont les professionnels de l’image.

Encore faut-il que l’écoystème d’applications suive, et ça, c’est une autre histoire. Est-ce que la mayonnaise de Huawei avec HarmonyOS prendra ? Rendez-vous dans quelques mois pour faire le point.

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