Chahuté par la concurrence, Intel veut mettre le turbo sur la finesse

Pat Gelsinger à la manoeuvre

 

Dans un contexte favorable, marqué par d'excellents résultats sur son second trimestre, Intel promet d'aller plus vite sur l'innovation technologique. Une promesse qui intervient après moult tracas dans le développement de ses précédents protocoles de gravure.

Sous l’impulsion de son nouveau CEO, Intel veut aller plus vite dans l’introduction de nouvelle technologies… et on ne demande que ça // Source : Laura Ockel – Unsplash

Et si Intel était vraiment reparti sur de bonnes bases ? Dans une conférence virtuelle tenue lundi 26 juillet dernier, Pat Gelsinger, nouveau patron du groupe, a confirmé que le « 7 nm progresse bien », tout en assurant que des annonces arriveraient prochainement pour détailler comment Intel va « accélérer sa cadence annuelle d’innovation avec de nouvelles avancées en matière de process et de packaging des semi-conducteurs ».

Il s’agira alors de convaincre que la firme a bien renoué avec sa réactivité technologique d’antan, après la stagnation observée ces dernières années sur le 14 nm… et l’infini retard qui avait été accumulé pour le 10 nm. Aujourd’hui, les regards sont braqués vers le 7 nm, prochaine finesse de gravure qu’Intel doit adopter pour ses puces, mais dont le déploiement avait l’année dernière été repoussé à 2022 au plus tôt. Ce nouveau procédé de gravure devait permettre au groupe de donner le change à AMD (qui exploite la gravure en 7 nm de TSMC depuis plusieurs années déjà).

En attendant, Intel devra faire avec de nouveaux affinages de son actuel procédé en 10 nm. Une temporisation que l’on a bien connu avec le 14 nm, utilisé à grande échelle (et à toutes les sauces) depuis 2015 — mais une stratégie qui se veut cette fois très provisoire.

Intel dans un contexte favorable

Quoi qu’il en soit, ces annonces interviennent alors qu’Intel a le vent en poupe. La firme a su tirer parti de la forte demande en puces induite par le contexte sanitaire, et ce, malgré la pénurie de semi-conducteurs, pour faire gonfler ses revenus ces derniers mois. La semaine dernière, lors de la publication de ses résultats pour le second trimestre 2021, Intel annonçait ainsi avoir réussi à battre ses prévisions pour afficher 18,2 milliards de dollars de revenus trimestriels, soit 2% de plus que l’an dernier sur la même période.

Ces indicateurs dans le vert permettent au groupe de revoir à la hausse (+ 1 milliard) son objectif global pour l’année 2021 : désormais fixé 73,5 milliards de dollars. La firme doit par contre se préparer à une baisse progressive de ses revenus par la suite : les effets positifs du COVID sur ses affaires étant par nature voués à s’estomper. Il faudra alors que les projets mis en place par Pat Gelsinger prennent le relais.

Source : Intel

Arrivé aux commandes d’Intel en début d’année, Pat Gelsinger n’a pas tardé à insuffler une nouvelle dynamique au groupe. En mars, il mettait sur les rails un projet ambitieux : prévoyant à la fois d’investir dans de nouvelles usines, mais aussi et surtout d’externaliser la production de certains produits Intel chez des concurrents (TSMC et Samsung, par exemple) à partir de 2023.

Une ouverture qui ne s’arrête pas là puisque le nouveau dirigeant d’Intel introduisait rapidement après un autre projet : l’Intel Foundry Services. Son but : permettre à la marque de fonctionner comme un fondeur indépendant en acceptant des commandes externes et en proposant sous licence certaines de ses technologies.

Pour Intel, l’idée est de parvenir à diversifier ses revenus alors que la concurrence est plus forte que jamais sur le marché du processeur : AMD et ses puces Ryzen, Threadripper et EPYC continuent de s’imposer comme une alternative très valable aux solutions d’Intel, tandis que le secteur du SoC ARM pour ordinateur portable et de bureau explose depuis le passage d’Apple sur cette architecture avec ses puces Apple Silicon.


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