Microsoft est-elle allée trop vite en besogne avec Activision Blizzard ? Après près de deux ans de combats avec les autorités de régulation sur plusieurs territoires, Microsoft a fini par obtenir les feux verts nécessaires pour absorber Activision Blizzard en octobre 2023. Un rachat à 68,7 milliards de dollars qui a fait de Microsoft l’un des plus gros éditeurs de jeu vidéo au monde, et fait que Xbox dépasse désormais Windows chez Microsoft.
À cette époque, Phil Spencer, le patron de Microsoft Gaming, promettait que « en tant qu’équipe, nous apprendrons, innoverons et continuerons à tenir notre promesse : permettre à toutes et tous de profiter des joies du jeu vidéo. Nous le ferons dans une culture qui s’efforce de donner à chacun les moyens d’accomplir son travail dans les meilleures conditions, où tout le monde est le bienvenu, et qui est centrée sur notre engagement permanent en faveur du jeu vidéo pour toutes et tous. »
Trois mois plus tard, Microsoft annonçait le licenciement de 1900 personnes chez Activision Blizzard. Un retournement de situation qui ne plait pas du tout au régulateur américain.
La FTC contre-attaque
Aux États-Unis, la Federal Trade Comission (FTC) souhaite toujours faire annuler le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft devant les tribunaux. La Commission estime que Microsoft vient d’offrir un argument en or. Lors du procès entre la FTC et Microsoft, ce dernier avait promis de garder Activision Blizzard complètement indépendant du reste de la structure Xbox tant que toutes les affaires judiciaires n’étaient pas définitivement conclues. L’annonce des 1900 licenciements chez Activision Blizzard serait donc un revirement. Voici la déclaration de la FTC à la Cour d’appel du 9e circuit.
En particulier, Microsoft aurait déclaré que les licenciements faisaient partie d’un « plan d’exécution » qui réduirait les « zones de chevauchement » entre Microsoft et Activision, ce qui est incompatible avec la suggestion de Microsoft à cette Cour que les deux sociétés fonctionneront de manière indépendante après la fusion. En outre, la suppression de milliers d’emplois compromet la capacité de la FTC à ordonner des mesures efficaces si la procédure administrative en cours aboutit à la conclusion que l’acquisition d’Activision par Microsoft a violé l’article 7 de la loi Clayton. Les licenciements signalés soulignent donc la nécessité pour la FTC de prendre des mesures d’injonction dans l’attente de l’achèvement de la procédure administrative.
En effet, si Microsoft a ordonné des licenciements chez Activision Blizzard, cela signifie bien que les deux sociétés ne continuent pas de travailler de façon indépendante. De plus, la suppression d’emploi « en doublon » comme l’affirme Microsoft signifie que si la FTC obtient gain de cause, Activision Blizzard ne pourrait plus fonctionner seule, avec des postes essentiels manquants.
La procédure d’appel devrait pleinement débuter en 2024. Si le recours de la FTC aboutit, Microsoft pourrait être contrainte de se séparer d’Activision Blizzard King.
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