Personne ne veut des voitures électriques à 1 000 kilomètres d’autonomie : cette marque chinoise la fait disparaître de son catalogue

 
Le constructeur chinois Nio vient de mettre fin à la production de sa batterie semi-solide permettant de parcourir 1 000 kilomètres. Une décision prise alors que la demande n’est pas au rendez-vous pour ses voitures électriques à grande autonomie.

Les ventes de voitures électriques continent de progresser un peu partout dans le monde. Et c’est également le cas en France, avec un marché qui a fortement grimpé au cours du mois d’octobre. Cependant, tout n’est pas rose non plus, et de nombreux automobilistes sont encore freinés par certains aspects. Parmi eux, ce sont le prix et l’autonomie qui reviennent le plus souvent.

Nio fait machine arrière

Sur ce point, les conducteurs exigent notamment de pouvoir parcourir plus de 400 kilomètres en une seule charge. Une crainte qui est pourtant de moins en moins légitime, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, car les bornes sont de plus en plus nombreuses, mais aussi car les constructeurs proposent désormais une charge de plus en plus rapide. Ainsi, rouler très loin en une seule traite n’a en fait pas grand intérêt. Et un constructeur vient de le comprendre. Il s’agit de la marque chinoise Nio, fondée en 2014.

Cette dernière commercialise certaines de ses voitures électriques en Europe, et elle propose une batterie affichant une capacité de 150 kWh. De quoi permettre aux autos qui en sont équipées, notamment l’ET7 de parcourir plus de 1 050 kilomètres en une seule charge. Un chiffre qui s’exprime selon le cycle chinois CTLC, ce qui donne environ 900 kilomètres WLTP. Sur le papier, cela donne très envie, et devrait rassurer les automobilistes. Surtout que cet accumulateur fait appel à la technologie semi-solide, qui affiche une plus grande densité énergétique qu’un pack LFP (lithium – fer – phosphate) standard.

Nio ET7 // Source : Nio

Nous aurions donc pu imaginer que cette proposition rencontrerait un grand succès auprès des clients. Il n’en n’est rien. À tel point que la firme créée par William Li vient d’annoncer la fin de la production de cette batterie. C’est ce qu’indique le site Electric Vehicles, qui rappelle que cette dernière avait démarré en avril 2024. Selon le PDG de l’entreprise, cette technologie s’est en fait « avérée plus précieuse comme outil marketing que comme produit réellement utilisé par les clients ».

Et la demande n’a visiblement pas été au rendez-vous, même si l’homme d’affaires indique que « nous avons produit en masse le pack de batteries de 150 kWh l’année dernière en Chine. Nous en avons produit plusieurs centaines ». Mais ce n’est toutefois pas suffisant pour continuer à faire tourner les chaînes de production.

Et la raison se trouve notamment dans le prix, particulièrement élevé. Comme nous l’avions expliqué dans un précédent article, elle coûte tout simplement le prix d’une voiture électrique, et plus précisément d’une Nio ET5. Soit environ 47 500 euros.

Un second flop pour Nio

Il était aussi possible d’opter pour la location de la batterie chaque mois, mais là encore le tarif était dissuasif pour les clients. D’autant plus pour une autonomie dont ils n’ont en fait pas réellement besoin. C’est le constat qu’a fait le fondateur de Nio, qui indique que « le nombre de personnes qui souhaitent parcourir 1 000 km sans s’arrêter est très limité ». Car si en théorie, les conducteurs veulent rouler longtemps, la pratique est en fait bien différente. Et ce n’est pas tout.

Car l’essor de la recharge rapide a également contribué à la disparition de cette alternative. Le patron indique qu’ « il y a quelques années, lorsque le réseau de stations d’échange de batteries était moins développé, le taux d’utilisation était de 50/50 entre les batteries de 75 kWh et celles de 100 kWh ».

ésormais, grâce à ces stations qui permettent de repartir avec une batterie pleine en seulement 3 minutes, avoir une grande autonomie n’est plus réellement nécessaire. Seulement 3 % des clients choisissent alors la batterie 100 kWh. Cependant, tout n’est pas non plus rose sur ce point, bien au contraire.

Nio ET7 // Source : Nio

Et pour cause, Nio vient également de faire machine arrière sur ses stations de battery swapping au Danemark, en fermant la seule qui y était proposée. Ouverte depuis 2021, elle était hors-service depuis plusieurs mois. Mais pour la marque, pas question de mettre fin à ce système, comme le confirme William Li. Ce dernier indique qu’au lieu d’introduire la batterie de 150 kWh en Europe, « nous préférons utiliser cet argent ou ce budget pour déployer davantage de stations d’échange, car cela peut véritablement résoudre le problème pour nos utilisateurs sur le terrain ».


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