Pourquoi les Français boudent encore la voiture électrique en 2025 : des raisons pas forcément évidentes

 
Selon une récente étude menée par le cabinet Deloitte, les automobilistes français ne sont pas encore convaincus par la voiture électrique. Cependant, il convient de prendre ces chiffres avec des pincettes.
Photo Yannick Brossard / DPPI

Les ventes de voitures électriques sont globalement assez instables depuis quelques années. Cependant, il faut garder en tête que c’est également le cas pour toutes les autos neuves, et que ce n’est pas uniquement de la faute de cette motorisation. Mais il est vrai qu’elle a encore du mal à mettre tout le monde d’accord à l’heure actuelle.

Des Français encore craintifs

C’est en effet ce que confirme une récente étude, qui a été menée par le cabinet Deloitte et relayée par Les Echos. Cette dernière nous informe que seulement 9 % des automobilistes français envisagent d’acheter une voiture électrique au cours de cette année 2025. Un chiffre identique à 2024, qui n’a rien de très alarmant, quand on sait que la part de marché de cette motorisation en France est de 16 %. Mais alors, quelle est la raison de cette défiance face à cette motorisation, qui s’impose pourtant de plus en plus chez les constructeur ?

En fait, il n’y en a pas qu’une seule, bien au contraire. Sans grande surprise, c’est le prix qui reste l’un des principaux obstacles, pour 43 % des interrogés. Bien sûr, il y a le coût d’achat du véhicule, qui est effectivement plus élevé que pour un modèle thermique équivalent. Mais l’écart est en train de se réduire. De plus, il faut aussi se souvenir que le coût à l’usage est quant à lui nettement inférieur. De plus, l’étude souligne que 34 % des Français sont prêts à mettre plus de 30 000 euros pour une voiture électrique.

BYD Dolphin Surf // Source : BYD

Un tarif qui permet désormais d’accéder à cette motorisation, et même d’avoir le choix. Car les constructeurs sont nombreux à proposer des autos abordables, dont la Renault 5 E-Tech, la Citroën ë-C3 mais aussi la nouvelle BYD Dolphin Surf ainsi que la Leapmotor T03. A noter que ces deux dernières n’ont pas le droit au bonus écologique, qui pourrait repartir à la hausse. Mais une autre crainte des conducteurs est le coût de remplacement de la batterie. Si cette dernière représente environ 40 % du prix d’une voiture électrique, c’est une peur erronée.

Car de nombreuses études ont prouvé que les accumulateurs durent désormais très longtemps, avec une durée de vie supérieure à celle de la voiture qui l’accueille. De plus, les remplacements sont en fait très rares. En revanche, les inquiétudes des Français au sujet de l’autonomie sont en baisse, de 4 points. Mais elles concernent tout de même encore 42 % des sondés. Même si là encore, cette peur n’a pas lieu d’être. D’abord, car les constructeurs ne cessent d’améliorer les performances de leurs voitures sur ce point.

Des critères bien précis

De plus, les bornes de recharge sont de plus en plus nombreuses. D’ailleurs, si les inquiétudes sur le temps de charge sont encore bien présentes, elles sont en baisse de 5 points pour descendre à 40 % des interrogés. Mais là encore, les choses évoluent dans le bon sens, avec des bornes de plus en plus puissantes et des voitures qui se chargent plus vite. Notamment grâce aux progrès des constructeurs, avec par exemple l’architecture 800 volts proposée par certains.

Il faut savoir que contrairement à ce que l’on pense, ce n’est pas le prix qui est le principal critère, mais bien la qualité (65%). Vient ensuite le tarif (60%) puis les performances (47%). En revanche, et contre toute attente, les automobilistes ne veulent pas forcément rester fidèle à une seule marque. C’est ce que confirme Guillaume Crunelle, associé responsable automobile et mobilité chez Deloitte. « Les consommateurs sont en train d’accepter qu’une voiture électrique est légitime même si elle est produite par quelqu’un qu’ils ne connaissaient pas jusqu’à maintenant ».

La Leapmotor T03 de profil

Ce qui explique en grande partie le succès de BYD, qui est devenu le numéro 1 mondial de la voiture électrique. La firme chinoise a aussi dépassé Tesla en Europe depuis peu. De plus, d’autres marques de l’Empire du Milieu tentent aussi leur chance chez nous. Et elles proposent des solutions à toutes les craintes des conducteurs. Ce qui inquiète évidemment Bruxelles, qui a mis en place des droits de douane pour lutter contre l’invasion.

Désormais, les constructeurs européens vont devoir mettre les bouchées doubles pour faire face à cette nouvelle concurrence.


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