Pourquoi Renault vient de décider de produire des voitures électriques chinoises

 
Inspiré par Stellantis et Leapmotor, Renault a décidé de laisser le constructeur chinois Geely produire ses voitures électriques dans son usine. La firme au losange pourrait également commercialiser ces autos sous son nom.

Les constructeurs chinois sont présents partout, et en nombre. Et pour cause, on en compte plus de 150 en Chine, et désormais, une grande partie veut se faire une place dans le reste du monde. L’Europe est tout particulièrement visée, alors que BYD veut par exemple devenir le leader sur ce marché. Mais il n’est pas le seul.

Un partenariat inattendu

C’est aussi le cas de Xpeng ou encore du groupe Geely, qui reste encore cependant un peu en retard par rapport à ses rivaux. Ce dernier, qui possède notamment Volvo, Polestar et Lotus n’a en effet vendu que 7 400 unités environ en septembre 2025 en Europe. Ce qui représente tout de même une hausse des immatriculations de 36 % par rapport à l’année précédente. Mais la firme a plus d’un tour dans son sac pour augmenter ses ventes. Et l’une de ses astuces est tout simplement de s’associer avec un constructeur européen.

Et c’est Renault qui a été choisi. La marque tricolore a noué un partenariat stratégique avec le constructeur chinois, concernant la production de ses voitures électriques. Ce dernier possède pas moins de 34 % des activités de la firme au losange en Corée. Et il produit ses voitures au sein de cette usine, ce qui offre un avantage de taille. Car pour mémoire, les autos électriques chinoises sont soumises au droits de douane en Europe. Et seuls les véhicules produits dans l’Empire du Milieu sont concernés.

Et fabriquant ses voitures en Corée puis en les exportant sur le Vieux Continent, Geely pourrait échapper à cette taxe punitive. Pour mémoire, cette dernière atteint les 18 % pour le groupe, contre 17 % pour son rival BYD. Ce n’est pas tout, car Renault et Geely ont également signé des accords techniques concernant des moteurs thermiques. Et cela grâce à la filiale Horse spécialisée dans ces derniers et co-créée par les deux entreprises. Et désormais, la coopération entre les deux entreprises va encore plus loin.

C’est ce qu’avait annoncé le groupe Renault dans un communiqué publié en début d’année 2025. Ce dernier avait décidé de signer un accord avec Geely concernant une nouvelle coopération au Brésil, cette fois-ci. L’objectif ? Faire entrer la firme chinoise au capital de Renault do Brasil, division brésilienne de la marque. Ainsi, Geely va pouvoir produire ses voitures électriques et hybrides au sein de l’usine du constructeurs français. Ce qui va encore lui permettre d’éviter les droits de douane.

Un risque réel ?

Et pour cause, les voitures de Geely seront donc assemblées au sein de l’usine Ayrton Senna située à São José. Certaines seront vendues sous le badge Renault et commercialisées dans les showrooms de la marque au losange. Et ce n’est pas tout, comme l’explique le site Bloomberg. Car il se murmure également que l’entreprise anciennement dirigée par Luca De Meo aurait prévu de faire la même chose avec Geely. Là encore, l’objectif serait de produire des autos en Amérique du Sud pour la marque chinoise. Mais cette fois-ci en Colombie et en Argentine.

La firme tricolore n’est pas la seule à ouvrir les portes de ses usines à des constructeurs chinois. C’est également le cas du groupe franco-italien avec Stellantis. Et le but est simple : compenser la baisse des ventes. En accueillant des voitures chinoises, les usines continuent de tourner à plein régime. Ce qui évite les fermetures de ces dernières. A tel point que Volkswagen, qui traverse aussi une période compliquée, envisage de faire de même. Peut-être avec Xpeng, son partenaire stratégique. Mais cela n’est pas sans risques.

En effet, certains tirent la sonnette d’alarme sur le risque d’espionnage industriel. En donnant accès aux constructeurs chinois à leurs usines et leurs procédés, les marques européennes ne se mettraient elles pas en danger ? C’est d’ailleurs pour cela que le gouvernement néerlandais a repris le contrôle de l’entreprise de semi-conducteurs Nexpedia, pourtant dirigée par un groupe chinois. Cela sous la pression des Etats-Unis, dans le but de « protéger la sécurité européenne ».

Ce qui a engendré des représailles de la part de Pékin. En parallèle, la Chine va envoyer 2 000 travailleurs pour construire des usines sur le Vieux Continent. Et cela ne manque pas d’inquiéter non plus.


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