« Si j’avais su… » : la douche froide pour ces propriétaires de Renault 5 électrique qui découvrent une erreur majeure après l’achat

 
Des propriétaires de la Renault 5 E-Tech découvrent après livraison qu’ils ne peuvent pas utiliser les bornes de recharge rapide. Un défaut de conseil qui expose les limites de la finition Five, pensée pour les flottes d’entreprises, et révèle un problème plus large : la formation insuffisante des commerciaux sur la voiture électrique.
Renault 5 E-Tech // Source : Robin Wycke pour Frandroid

Sur un groupe Facebook de propriétaires de R5 électrique, Sandy raconte sa déconvenue : « Au moment de remplir le dossier pour ma R5, le commercial ne m’a jamais parlé du chargeur. À la réception, celui qui s’est occupé de m’expliquer m’a dit que je n’ai pas la prise pour le « super chargeur ». Du coup en allant la charger, 2h30 à attendre… Si j’avais su… ». Christophe confirme : « Comme moi, j’y suis allé en ne sachant pas grand-chose et on ne m’a pas expliqué grand-chose non plus, donc petite déconvenue à l’arrivée. ».

La finition Five, lancée à 24 990 euros, fait l’impasse sur la recharge rapide en courant continu (100 kW) pour réduire les coûts. Résultat : il faut se contenter du courant alternatif à 11 kW, soit 2h37 pour passer de 15 à 80 %. Sur une borne rapide classique avec une R5 équipée de la recharge DC, il ne faudrait que 30 minutes pour cette même opération.

Pire : la recharge rapide n’est même pas disponible en option, il faut alors changer de finition.

Des commerciaux mal formés

Jean-François témoigne : « J’ai choisi une voiture disponible, du coup j’ai des options qu’on ne m’a pas expliquées avant la vente et la capacité de batterie ne correspond pas à mes besoins. Aujourd’hui, je me suis fait disputer comme un enfant car j’étais trop stressé sur l’histoire de la recharge. ». Il ajoute : « Je pense qu’il y a de sérieux défauts de conseils, mais impossible à signaler car on a signé comme quoi on avait lu la fiche produit. ».

Fabrication de la R5 à Douai // Source : Renault

Cécile, vendeuse Renault, confirme le problème : « C’est la raison pour laquelle notre groupe de concessions a décidé de ne pas avoir de R5 Five en expo ou même en stock. Si le client souhaite une Five, ça sera uniquement à sa demande et en ayant connaissance des difficultés qu’il pourrait rencontrer selon ses besoins. Le commercial aurait dû vous expliquer les différences entre une Five et une Évolution. ».

Une finition pensée pour les flottes

La R5 Five avec son moteur de 95 chevaux et sa batterie de 40 kWh (autonomie de 312 km) se destine avant tout aux flottes d’entreprises qui rechargent la nuit dans un parking. La Poste, Orange ou Enedis n’ont pas besoin de recharge rapide pour leurs trajets quotidiens.

Mais pour un particulier, même s’il ne part qu’une fois par an en vacances, l’absence de recharge rapide devient un handicap majeur. Sans compter que lors de la revente, ce critère pèsera lourd : les voitures électriques d’occasion équipées de chargeurs rapides puissants en courant continu seront bien plus recherchées.

Stellantis a d’ailleurs organisé en avril 2025 une tournée de formation spécifique pour ses 1 500 conseillers commerciaux sur la revente de voitures électriques d’occasion, comme le relayait Le Journal de l’Auto, preuve que le sujet est critique. Les formations pour vendeurs de véhicules électriques existent, mais restent encore trop peu suivies dans les concessions.

Un frein majeur à l’électrification

Ce manque d’information explique en partie pourquoi les Français restent frileux face à l’électrique. Un commercial du groupe BMW, ancien formateur, témoignait auprès de la rédaction vendre 70% d’électrique contre 30% pour ses collègues de la même concession. Simplement parce qu’il maîtrisait parfaitement le sujet et ne se basait pas sur de mauvaises informations.

Adrien, membre du groupe Facebook, résume : « Les vendeurs n’expliquent pas tout, certes, mais de nos jours les gens prennent sans se renseigner. Avant de prendre une voiture, on se renseigne aussi de son côté… On n’achète pas une baguette de pain. ».

Publicité pour la R5

Le problème, c’est que la voiture électrique apporte un immense lot de nouveautés technologiques, que la majorité des Français ne maîtrise pas encore totalement, contrairement aux motorisations essence et diesel, connues depuis des décennies. Le rôle des constructeurs est donc de former les commerciaux, pour que ces derniers puissent conseiller au mieux les clients. Et éviter ce genre de déconvenues.


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