Ils démontent le nouveau moteur des BYD hybrides et découvrent une technologie connue chez Porsche

 
L’architecture à plat d’un moteur thermique, c’est l’apanage de quelques constructeurs emblématiques comme Porsche ou encore Subaru. Et si on pouvait penser qu’elle disparaîtrait à mesure de l’avancée des normes environnementales, le constructeur chinois BYD veut lui redonner une seconde jeunesse.

Un moteur semblable au flat-six dans une BYD ? Drôle d’idée, pourtant, cette architecture pourrait bien revenir sur le devant de la scène.

Popularisée grâce à Porsche ou encore Subaru, ce moteur à plat, qu’on appelle aussi « boxer », avec ses cylindres horizontalement opposés, présente plusieurs avantages significatifs par rapport aux configurations plus classiques (en ligne ou en V).

Un moteur thermique à plat, mais pour quoi faire ?

Cette architecture offre trois avantages assez significatifs. D’abord, son centre de gravité ultra-bas améliore considérablement la tenue de route et réduit le roulis en virage, d’où son adoption par Porsche et Subaru.

Ensuite, grâce au mouvement symétrique des pistons qui s’opposent comme des boxeurs, les vibrations sont naturellement annulées, procurant un fonctionnement plus doux et silencieux qu’une autre architecture. Enfin, sa compacité verticale (seulement 420 mm dans le cas du BYD) libère un espace précieux en hauteur, permettant des capots plus bas et aérodynamiques tout en facilitant l’intégration d’autres composants.

BYD YangWang U7

En prime, cette architecture améliore la sécurité passive en cas de choc frontal, le moteur ayant tendance à glisser sous l’habitacle. Le revers de la médaille : une largeur conséquente, une fabrication plus complexe et coûteuse, et un entretien parfois moins aisé.

BYD vient donc de lever le voile sur l’un de ses secrets les mieux gardés : un moteur quatre cylindres à plat turbocompressé de 2,0 litres de cylindrée, dont la conception a été minutieusement détaillée dans une vidéo publiée sur le réseau social chinois Weibo commentée par le professeur Xu Min de l’université de Shanghai Jiao Tong.

Alors que la plupart des constructeurs se contentent de configurations classiques pour leurs hybrides rechargeables, BYD s’offre une première mondiale en intégrant un moteur boxer dans une architecture de production électrifiée. Même Porsche n’a pas (encore) osé !

Un concentré de technologie dans un espace minimal

Le véritable tour de force réside dans l’intégration. Sur la Yangwang U7, première bénéficiaire de cette mécanique, le moteur boxer cohabite dans un module avant ultra-compact baptisé « six-core » avec un générateur, deux moteurs électriques et deux électroaimants faisant partie du système de suspension active DiSus-Z.

Un véritable Tetris qui n’a été rendu possible que grâce à des solutions d’ingénierie pointues : lubrification par carter sec, système de refroidissement adapté à la configuration horizontale, et une ribambelle de dispositifs anti-vibrations incluant une structure en sandwich pour les carters et une double chaîne de distribution. Vous avez dit usine à gaz ?

Contrairement aux idées reçues, ce boxer n’est pas là pour ses vocalises. Sa mission première consiste à produire de l’électricité pour alimenter la chaîne de traction électrique, dans une logique d’hybridation. Toutefois, dans certaines situations, il peut également transmettre directement son couple à l’essieu arrière. L’ensemble délivre 272 ch et 380 Nm, des chiffres raisonnables mais cohérents avec la philosophie du véhicule.

Lancée début 2025, la Yangwang U7 hybride rechargeable débute à 628 000 yuans (environ 74 000 euros), confirmant son positionnement premium. Aura-t-on une chance de la voir en Europe et en France ?

Normalement oui, mais pas tout de suite, car BYD préférant se concentrer sur le lancement de ses nouveaux modèles plus accessibles et de sa marque haut de gamme Denza.


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