BYD revoit ses objectifs de vente de voitures électriques et hybrides à la baisse : faut-il s’inquiéter ?

Le marché automobile est toujours dans une période un peu délicate en ce moment. Si les ventes de voitures électriques continuent de progresser à l’échelle mondiale, elles stagnent toujours en France. Et tous les constructeurs ne sont évidemment pas logés à la même enseigne, bien au contraire. Mais dans tous les cas, les temps restent assez durs.

BYD baisse ses objectifs

On pense bien sûr à Tesla, dont les ventes continuent de chuter et qui fait tout son possible pour limiter les dégâts. La firme a même essayé de se lancer en Inde, mais avec des débuts cahotiques. De plus, elle s’est désormais laissée dépasser par son grand rival chinois, BYD, qui est devenu le numéro 1 mondial de la voiture électrique. Cependant, tout n’est pas rose non plus pour la firme basée à Shenzhen. Cette dernière est notamment connue pour tirer les tarifs au maximum vers le bas pour ses autos.

Et cette stratégie s’est fortement intensifiée, alors que la guerre des prix fait rage, en Chine comme dans le reste du monde. Le but est simple : vendre des voitures électriques les moins chères possible, afin d’inonder le marché. Mais il arrive un moment où ça finit par coincer. Ainsi, et comme nous l’avions expliqué dans un précédent article, BYD a affiché pour la première fois des bénéfices en baisse au 2ème trimestre 2025. Une chute élevée, de l’ordre de 30 %.

Et ce n’est pas tout, car le constructeur chinois semble avoir pris une décision assez inquiétante. Relayé par l’agence de presse britannique Reuters, des personnes bien informées auraient indiqué que BYD avait revu ses objectifs de ventes à la baisse, de 16 %. Le géant chinois espère désormais ne vendre que 4,6 millions de voitures dans le monde, contre 5,5 millions initialement communiqués. Cependant, si cette révision peut sembler très alarmante, et laisser penser à une réelle baisse des immatriculations, ce n’est en fait pas le cas.

En effet, les ventes devraient continuer à augmenter par rapport à 2024, mais de manière plus mesurée. Car le nouvel objectif reste tout de même en hausse de 7 % par rapport au nombre d’unités écoulées en 2024. Cependant, il est vrai que ce 2025 serait l’année où la croissance est la plus lente depuis 2020. Pour mémoire, BYD est officiellement présent en Europe depuis 2023 seulement, et y a même brièvement dépassé Tesla. Même si ce n’est plus le cas actuellement.

Une forte chute des ventes

Pour mémoire, BYD avait vendu pas moins de 1 764 992 voitures électriques dans le monde en 2024. Mais le constructeur chinois mise surtout sur ses modèles hybrides, et tout particulièrement en Europe. En cause ? Les droits de douane, qui ne s’appliquent que sur les voitures électriques. Globalement, les immatriculations de VE et d’hybrides ont été multipliées par quatre entre 2020 et 2024 dans le monde pour la firme chinoise. Ce qui la place à égalité avec General Motors et Ford.

Mais alors que le marché montre désormais des signes de ralentissement, le constructeur s’adapte. Et c’est particulièrement le cas en Chine, qui représente actuellement pas moins de 80 % de ses ventes. Sans surprise, c’est la guerre des prix qui est en partie responsable de cette situation pour BYD. Ce dernier excelle dans l’art des ventes tactiques, qui consistent à acheter des autos pour ses concessions, puis de les revendre à prix cassé en occasion zéro kilomètre. Mais la Chine a décidé de sévir contre cette pratique.

Et le gouvernement pourrait mettre en place diverses mesures, alors qu’il a déjà restreint les exportations pour ces autos. Ce qui se répercute assez logiquement dans les chiffres de ventes de BYD. Résultat, ses immatriculations de voitures abordables, sous la barre des 20 000 euros, ont chuté de 9,6 % en juillet 2025. Dans le même temps, les ventes de Geely sur ce segment ont bondi de 90 % en un an. BYD a également vu sa production chuter en août, pour le 2ème mois consécutif.