BYD rattrapé par la « guerre des prix » : ventes record mais profit en chute libre

 
BYD vient de présenter ses résultats du deuxième trimestre 2025 avec une surprise : pour la première fois en près de trois ans et demi, ses bénéfices chutent de près de 30 %. Parmi les raisons : une régulation accrue en Chine, notamment sur les prix des voitures et le paiement des fournisseurs.
Usine BYD au Brésil // Source : BYD

Jusqu’à présent, BYD enchaînait les records : au premier trimestre, ses profits avaient bondi de 100 %, dopés par une incessante « guerre des prix » sur ses voitures électriques et hybrides, sans oublier des innovations produits, comme la recharge ultra-rapide ou la conduite semi-autonome de série.

Mais voilà, BYD vient de publier ses résultats du deuxième trimestre 2025, et le vent semble avoir tourné. Le constructeur chinois a ainsi vu son bénéfice net plonger de près de 30 % par rapport à 2024, et pourrait manquer ses objectifs de vente annuels.

Une régulation intérieure accrue

Le deuxième trimestre 2025 marque une rupture pour BYD. Entre avril et juin, le constructeur a livré 1,067 million de voitures électriques et hybrides dans le monde, soit une progression impressionnante de 35 % en glissement annuel.

Mais derrière cette progression, la réalité est moins flamboyante. La rentabilité est en baisse : le chiffre d’affaires a atteint 201,1 milliards de yuans (24 ,1 milliards d’euros, +14,2 %), tandis que le bénéfice net chute à 6,36 milliards de yuans (763 millions d’euros), en recul de près de 30 % par rapport à l’an dernier.

BYD Sealion 7 // Source : Jean-Baptiste Passieux

L’indicateur principal se lit dans la marge brute, qui s’est contractée à 16,3 %, contre 18,7 % un an plus tôt. L’explication est simple : l’impitoyable « guerre des prix » menée en Chine a rogné les marges. Pékin a d’ailleurs tapé du poing sur la table ce printemps, appelant à une « concurrence saine » et obligeant BYD à revoir ses pratiques, notamment en réduisant ses délais de paiement aux fournisseurs.

De plus, les objectifs annuels de 5,5 millions d’immatriculations mondiales pourraient ne pas être atteints, puisque « seulement » 45 % de l’objectif a été atteint au premier semestre. Rosalie Chen, analyste chez Third Bridge, explique ainsi à Reuters : « Les perspectives de BYD pour atteindre ses objectifs ambitieux pour l’ensemble de l’année semblent pessimistes ».

L’international comme nouvel eldorado ?

Face à l’essoufflement du marché domestique, l’international a donné des couleurs à BYD. Au deuxième trimestre, les revenus hors de Chine ont bondi de 156 %, à 40,5 milliards de yuans, représentant désormais environ 20 % du chiffre d’affaires total.

BYD a franchi le cap symbolique de 550 000 véhicules exportés sur les sept premiers mois de l’année, avec une armada de navires et des usines locales (Brésil et bientôt Hongrie). L’Europe en particulier est devenue un terrain de conquête prioritaire : au printemps, BYD y a même dépassé Tesla en volume d’immatriculations.

Le BYD Explorer, un des cargos de la flotte, dans le port de Lianyungang en Chine

Mais cette percée à l’international a un prix. La hausse des exportations a nécessité d’importants investissements : le groupe a continué de creuser son endettement, avec un ratio dette/actifs qui atteint 71,1 % fin juin. Dit autrement : plus BYD exporte, plus il doit immobiliser des capitaux, avec un risque de fragilisation si les marges continuent de se dégrader.

Bref, la croissance de BYD s’accompagne d’un équilibre financier de plus en plus fragile. La hausse des volumes, notamment en Europe, ne suffira peut-être pas à elle seule à restaurer les marges, notamment dans un contexte de dépendance au marché intérieur où tout n’est plus permis.


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