« Insoutenable » : BYD annonce la fin de la « guerre des prix » sur les voitures électriques

 
Après avoir contribué à relancer la guerre des prix sur les voitures électriques, BYD change finalement d’avis. Après s’être fait taper sur les doigts par la Chine, le constructeur estime que cette dernière est désormais insoutenable et que la concurrence est trop intense.
BYD Dolphin Surf // Source : BYD

Le prix des voitures électriques est encore un obstacle pour de nombreux automobilistes. Ce qui vient d’ailleurs d’être confirmé dans une nouvelle étude récemment publiée. Cependant, l’écart avec les modèles thermiques continue de se réduire. Et cela car le tarif des autos zéro-émission (à l’échappement) est globalement en baisse.

Une guerre des prix insoutenable

Et ça, on le doit en grande partie aux constructeurs qui ont lancé une guerre des prix quelques années plus tôt, tirant ces derniers vers le bas. Après s’être calmée, cette dernière a finalement repris sous l’impulsion de BYD. Le numéro 1 mondial de la voiture électrique avait opéré de généreuses remises sur certaines de ses autos en Chine. Ce qui n’avait d’ailleurs pas plu du tout au gouvernement chinois, qui avait tapé du poing sur la table. Ce dernier reprochait au constructeur d’avoir recours aux ventes tactiques.

Ces dernières consistent en fait à immatriculer une voiture sans l’avoir vendue à un client. Elle est ensuite utilisée comme auto de démonstration, ou revendue en occasion zéro kilomètre. Ce qui fausse les chiffres des marques qui ont recours à cette solution. En attendant, la guerre des prix se poursuit encore et toujours, en Chine et dans le reste du monde. En effet, BYD a récemment levé le voile en Europe sur sa Dolphin Surf, affichée à moins de 20 000 euros.

BYD Dolphin Surf // Source : BYD

Mais voilà que la firme de Shenzhen est en train de revenir sur sa stratégie. Dans une interview accordée au média américain Bloomberg, Stella Li, vice-présidente exécutive de la marque, a donné plus de détails. Cette dernière estime désormais que la guerre des prix sur les voitures électriques en Chine est devenue insoutenable. Et cela alors que c’est la marque elle-même qui à contribuer à la relancer. Elle explique que «  la concurrence est très rude et intense » et que cela « n’est pas tenable ».

Car pour réduire les prix, il faut aussi parfois rogner sur les marges, ainsi que sur la qualité. Une équation qui risque de devenir rapidement problématique. Car pour le moment, la firme chinoise est toujours parvenue à trouver un bon compromis. Mais si les tarifs descendent trop, cela risque d’être difficile. Bloomberg indique que cette guerre des prix a fortement pesé sur les finances du géant chinois. Ce dernier aurait perdu pas moins de 22 milliards de dollars de capitalisation boursière depuis la fin du mois de mai.

BYD vise toujours l’Europe

Cependant, les experts estiment que la situation du géant chinois n’est pas inquiétante, bien au contraire. À vrai dire, il pourrait même être le grand gagnant de cette guerre, à condition que les constructeurs plus petits soient évincés et qu’il gagne encore plus de parts de marché. Ce qui est tout à fait envisageable, puisque la firme a même déjà réussi à passer devant Tesla sur les ventes de voitures électriques en Europe. Et BYD veut poursuivre sur cette lancée au cours des prochaines années.

En effet, Stella Li a confirmé vouloir que la marque poursuive ses investissements sur le Vieux Continent, de l’ordre de 20 milliards de dollars. Elle prévoit notamment d’avoir pas moins de trois usines pour y produire ses voitures électriques, et échapper aux droits de douane. De plus, cela permettrait aussi à ses autos d’être éligibles au bonus écologique. De plus, les ventes du constructeur s’accélèrent encore dans certains pays, notamment en Allemagne. Ce dernier investit en plus massivement dans l’après-vente.

BYD Atto 2 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Cependant, il n’envisage pour le moment pas de s’associer avec une marque automobile européenne, comme le font certains de ses rivaux. Xpeng collabore notamment avec Volkswagen sur le développement de sa gamme 100 % électrique en Chine et Leapmotor est entré dans le giron du groupe Stellantis. Néammoins, Stella Li rappelle que « la porte est ouverte ». Ainsi, BYD n’est pas fermé à cette idée, mais rien n’est prévu dans l’immédiat. Car la firme se débrouille très bien seule, vendant dix modèles de véhicules en Europe contre seulement quatre pour Tesla.


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