Voitures électriques d’occasions : pourquoi la batterie ne devrait pas inquiéter les acheteurs

 
Selon une nouvelle étude, les automobilistes français ne sont pas opposés à acheter une voiture électrique d’occasion, loin de là. Mais certains facteurs posent encore problème, dont le prix ainsi que la batterie… même si certaines craintes demeurent infondées.
Renault 5 E-Tech // Source : Yannick Brossard / DPPI

Le marché de la voiture électrique commence à aller mieux au fil des mois. Après une année 2024 en demi-teinte, ce dernier reprend des couleurs, comme l’avaient annoncé certains experts. Les derniers chiffres du cabinet Jato l’ont prouvé, avec une augmentation des ventes de l’ordre de 15 % en Europe en juin 2025 par rapport à 2024.

Des Français pour la voiture électrique

En France, la situation reste encore assez fragile, et l’on pourrait penser que les automobilistes sont contre cette motorisation. Or, ce n’est en fait pas du tout le cas, comme la confirme une récente étude menée par l’Avere-France, avec La Centrale. Cette dernière porte sur les voitures électriques d’occasion, qui sont évidemment de plus en plus nombreuses sur le marché. Et globalement, celles-ci suscitent un intérêt grandissant. Pas moins de 48 % des sondés se disent prêts à acheter une auto zéro-émission (à l’échappement) de seconde main.

Un chiffre qui ne cesse de progresser au fil des années, et qui est surtout élevé chez les moins de 35 ans. Cependant, il faut tout de même garder en tête que si un futur acheteur sur deux serait prêt à passer à l’électrique, rien n’est sûr qu’il le fera. D’autant plus que 45 % des interrogés sont réfractaires à cette alternative, et 7 % sont encore indécis. Pour la grande majorité de ceux qui envisagent l’électrique, la motivation est avant tout de faire des économies d’énergie (60%).

Nouvelle Peugeot 208 électrique (e-208) // Source : Peugeot

Vient ensuite la volonté de réduire les dépenses d’entretien (37%), car on sait que celles-ci sont plus basses que pour une auto thermique. Enfin, sur la 3ᵉ marche du podium, on retrouve la conviction environnementale (30%). Et contrairement à ce que certains pourraient penser, le plaisir de conduire est aussi un argument de taille en faveur de la voiture électrique. Pas moins de 26 % des sondés opteraient pour cette motorisation dans ce but-là, tandis que d’autres (26%) veulent pouvoir rouler dans les ZFE.

Globalement, les raisons pour passer à la voiture électrique sont très diverses et variées. Cependant, il existe encore de très nombreux freins à cette motorisation, mis en avant dans l’enquête de l’Avere-France. Et sans surprise, le principal reste encore et toujours le prix. Et ce même si nous avions expliqué que ce dernier a tendance à chuter au fil des années. Il arrive désormais sous la barre des 20 000 euros en moyenne, soit une chute d’environ 3 000 euros en un an. Mais pour 58 % des sondés, ça ne suffit pas.

De nombreux freins à l’achat

Le souci pour ces derniers, c’est que les modèles thermiques restent toujours plus abordables que les autos électriques, même si l’écart tend à diminuer au fil des années. À égalité, 58 % des sondés craignent aussi le prix élevé du remplacement de la batterie. Or, de nombreuses études ont déjà prouvé que cela était en fait très rare. Récemment, une Ford Mustang Mach-E a parcouru plus de 400 000 kilomètres avec son accumulateur d’origine. Globalement, la durée de vie de la batterie reste encore un frein de taille.

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Pas moins de 55 % des interrogés n’envisagent pas l’achat d’une voiture électrique pour cette raison. Vient ensuite la crainte de manquer d’autonomie (44%), qui est aujourd’hui de moins en moins fondée. Mais l’Avere-France pointe aussi du doigt un autre souci qui freine de nombreux automobilistes dans l’achat d’une voiture électrique d’occasion. Il s’agit tout simplement du fait que l’offre est désorganisée et qu’il est difficile de s’y retrouver. Entre les canaux de ventes peu transparents, le manque de pédagogie ou encore la garantie parfois mal comprise, ce n’est pas simple.

Dacia Spring

L’organisation souligne également la nécessité de mettre en place des certificats de l’état de la batterie (SoH) mais aussi de proposer des historiques d’entretien plus complets. Car pour l’heure, l’un des gros freins à l’adoption de la voiture électrique reste la méconnaissance et la méfiance des conducteurs.

Sans parler des aides à l’achat qui changent constamment, et qui ne permettent pas toujours aux automobilistes de se projeter. Sans parler du fait que beaucoup ressentent une certaine anxiété autour de l’occasion, notamment à cause de la potentielle baisse de capacité des batteries.