Retournement de situation pour le prochain moteur électrique sans terres rares de Renault

 
La collaboration entre Renault et l’équipementier français Valeo pour concevoir un moteur électrique sans terres rares aurait été abandonnée. Renault chercherait un fournisseur chinois pour finaliser le développement de ce moteur prévu pour ses futures voitures électriques, qui sera toujours produit en France.
Renault 5 E-Tech // Source : Robin Wycke pour Frandroid

Pionnier des moteurs électriques sans terres rares dès 2012 avec la Zoé, Renault avait lancé en 2023 un projet de machine nouvelle génération en collaboration avec l’équipementier français Valeo : le E7A.

Un projet qui, selon Reuters, aurait été abandonné – notamment pour des questions de coûts. Renault chercherait un fournisseur chinois pour le stator, mais assure que ce moteur restera fabriqué en France.

Une affaire de coûts

Reuters se base sur les déclarations de deux personnes proches du dossier, dont l’une d’entre elles aurait assuré que « le projet de moteur E7A n’est plus mené avec Valeo », ajoutant : « il sera entièrement réalisé en interne sur l’ensemble de la chaîne de valeur, à l’exception du stator qui pourrait être acheté auprès d’un fournisseur chinois. »

Moteur électrique E7A // Source : Renault

Un changement de cap a priori motivé par des questions de coûts, et qui s’inscrit dans la nouvelle stratégie de Renault de se tourner vers la Chine pour développer ses nouveaux modèles : la nouvelle Twingo E-Tech, développée en 100 semaines avec l’aide d’acteurs chinois, a été le premier exemple de la marche à suivre.

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Chez Ampère, la division de Renault dédiée à la voiture électrique, on temporise : « un partenaire chinois est une possibilité », a déclaré une porte-parole à Reuters, précisant que « le processus était toujours en cours ». Valeo ne s’est pas prononcé.

Une production toujours « made in France »

En revanche, aucune volonté d’exporter la fabrication de ce moteur, qui devrait toujours être produit à Cléon, en Seine-Maritime ; l’onduleur, à base de carbure de silicium, sera toujours fourni par le franco-italien STMicroelectronics, et Ampere va même jusqu’à annoncer étudier « la possibilité d’implanter [le stator] en France ».

Les caractéristiques du moteur E7A sont extrêmement prometteuses, avec une puissance pouvant monter jusqu’à 200 kW (272 ch) et l’arrivée d’une architecture électronique en 800 volts, permettant de diminuer la consommation et de raccourcir les temps de recharge – deux secteurs dans lesquels les Renault électriques actuelles ne brillent pas. Ce moteur devrait voir le jour en 2028.

Renault Scénic E-Tech // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Rappelons que la chaîne de valeur des terres rares, présentes dans l’immense majorité des moteurs électriques, est quasi-exclusivement détenue par la Chine, qui s’accapare 70 % de l’extraction mondiale et 85 % de leur raffinage ; de quoi en faire une arme géopolitique, comme on l’a vu avec la pénurie organisée en mai 2025.

Enfin, tout n’est pas perdu pour Valeo, qui s’est associé à l’équipementier Mahle pour développer un autre moteur électrique sans terre rare. Encore plus puissant (350 kW, soit 476 ch), il devrait viser le haut de gamme et arriver, lui aussi, en 2028.


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