« On règle un problème pour toute l’industrie automobile » : comment Volkswagen et Rivian pourraient révolutionner les voitures électriques concurrentes

 
Rivian, l’un des plus grands concurrents de Tesla, aidé par Volkswagen, pourrait bien révolutionner les logiciels embarqués des voitures électriques. L’objectif : devenir le Google de l’automobile, comme Android pour les smartphones.
Rivian R3X

Rivian et Volkswagen ont une ambition qui dépasse largement leur propre collaboration. Wassym Bensaid, patron du logiciel chez Rivian et co-patron de leur coentreprise RV Tech, l’a clairement dit mercredi : « On ne résout pas seulement un problème pour Rivian et VW, mais pour toute l’industrie automobile« . Leur système pourrait devenir une plateforme que n’importe quel constructeur pourrait utiliser.

Et le timing est bon : les premiers prototypes de la future Volkswagen ID.1 tournent déjà dans les labos californiens de RV Tech. Cette petite citadine électrique sera la première à embarquer leur technologie dès 2027, vendue autour de 20 000 euros.

Les concepts pour les premiers véhicules du groupe allemand sont bouclés, avec au programme un modèle Audi et le premier électrique de Scout Motors.

Pourquoi l’industrie galère avec le logiciel

Bensaid résume bien le problème : « D’un côté, le logiciel est essentiel. Mais le logiciel, c’est difficile« . Et l’industrie automobile est super fragmentée, sans référence claire ni écosystème pour structurer tout ça. D’où l’opportunité énorme pour leur joint-venture.

Volkswagen ID. EVERY1

Pour comprendre leur approche, il faut savoir que Rivian a repensé toute l’organisation électronique de ses voitures avec une « architecture zonale ». Au lieu d’avoir un ordinateur pour chaque fonction, tout est regroupé par zones géographiques dans le véhicule. Les R1 de deuxième génération utilisent trois contrôleurs zonaux, plus quatre ordinateurs centraux qui gèrent la conduite autonome, l’écran tactile, l’ouverture des portes et le moteur.

Résultat : moins de boîtiers électroniques, moins de câbles, moins de poids, moins de coûts. Les mises à jour OTA deviennent simples et la voiture gagne en fiabilité. Volkswagen compte utiliser cette base technique, la SSP (Scalable Systems Platform), sur 30 millions de véhicules à travers toutes ses marques.

L’Android des voitures, mais en mieux payé

Bensaid voit RV Tech comme « le système d’exploitation de référence pour toute l’industrie automobile« . Comme Google distribue Android à plein de fabricants de smartphones, RV Tech pourrait licencier le squelette informatique et logiciel des véhicules électriques. Chaque constructeur garderait la liberté d’ajouter ses propres fonctions : conduite autonome, interface, applications connectées.

Pourquoi partager un tel avantage avec la concurrence ? La réponse est simple : vendre de la technologie, c’est « un business complètement différent avec un profil de marge totalement différent que fabriquer des voitures« . Rivian n’a jamais fait de profit et l’automobile reste une industrie à marges faibles même pour les plus gros. D’ailleurs, Lucid Motors fait la même chose en voulant licencier ses moteurs ultra-efficaces à d’autres constructeurs, en commençant par Aston Martin.

Rivian R2

Carsten Helbing, l’autre co-patron de RV Tech côté Volkswagen, confirme que cette vision était là dès leurs premières réunions il y a deux ans. La coentreprise prépare actuellement une solution « facilement personnalisable et extensible » pour être prête quand viendra le moment de travailler avec d’autres constructeurs. Et ils gardent déjà une « connexion » avec d’autres fabricants pour s’assurer que ce qu’ils développent peut s’adapter à leurs voitures.

Même les voitures essence dans le viseur

Helbing a aussi confirmé que leur système pourrait équiper des voitures à essence : « C’est une architecture extrêmement flexible, qui pourrait à l’avenir être utilisée aussi pour les moteurs à combustion« . Il tempère aussitôt : la priorité reste clairement l’électrique à batterie, les versions thermiques seront décidées plus tard.​

Scout Terra // Crédit : Scout

Les premiers essais en conditions hivernales commenceront début 2026 pour les modèles Volkswagen, Audi et Scout équipés de cette technologie. Le système débarquera d’abord sur le Rivian R2 en 2026, puis sur les R3 et R3X en 2027.​​

Reste à savoir si les autres constructeurs accepteront de déléguer leur « cerveau numérique » à un concurrent, surtout que certains avancent bien sur leurs propres plateformes. Mais voir des Volkswagen équipées par Rivian sur les routes en 2027 pourrait bien les faire changer d’avis.


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