Volkswagen s’apprête à révolutionner ses voitures électriques en Europe : voici ce qu’il y aura sous le capot

 
Les futures voitures électriques de Volkswagen vont bel et bien faire table rase du passé. Grâce au Rivian R2, une voiture électriques concurrente du Tesla Model Y, qui devrait permettre à Volkswagen de rattraper son retard face aux premiers de la classe.
Rivian R3, pour illustration

Un deal à 5 milliards de dollars, c’est déjà colossal. Mais ce qui se trame entre Volkswagen et Rivian dépasse la simple alliance financière.

Selon des propos récents de Wassym Bensaid, le patron de l’alliance entre Rivian et Volkswagen, l’accord signé avec le groupe allemand pourrait carrément redéfinir l’ADN technique des prochaines voitures électriques signées VW.

Et ça commence dès l’ID.1, attendue autour de 2027, avec une ambition claire : enfin offrir une compacte électrique vraiment abordable et vraiment moderne malgré l’utilisation de la vieillissante plateforme MEB.

Une ID.1 qui ne sera pas qu’une « petite ID.3 »

Jusqu’ici, les citadines électriques chez Volkswagen avaient un goût de compromis. L’e-Up et ses dérivés ? Trop rustiques. La future ID.2 ? Encore basée sur une plateforme maison MEB Entry, donc limitée par ses fondations. Mais la future ID.1 marquera un tournant.

Car elle sera la toute première à embarquer la nouvelle architecture Rivian R2, développée outre-Atlantique pour affronter la Tesla Model Y et servir de base unique à toute la gamme électrique de Volkswagen en occident.

Volkswagen ID. EVERY1 ID.1

« R2 est la plateforme sur laquelle reposeront toutes les futures voitures électriques de Volkswagen » explique Bensaid dans une interview à Yahoo Finance. Dit autrement : le châssis, l’architecture logicielle, la gestion énergétique, tout vient de chez Rivian.

Volkswagen ne se contente pas d’un partenariat technologique, mais va carrément chercher la base de ses voitures électriques du côté de la concurrence. Et c’est potentiellement ce qui peut lui permettre de recoller, voire de dépasser, Tesla en matière de techno embarquée.

Lors de notre essai du Rivian R1T, on avait largement encensé le système d’infodivertissement, presque au niveau d’un Tesla. Et même le reste de l’auto (comportement routier, performances, recharge, autonomie, etc.) était vraiment d’un excellent niveau.

La magie Rivian sous le capot

Et justement, conçue pour être modulaire et évolutive, la plateforme R2 de Rivian promet un équilibre inédit entre performances, efficience, sécurité et flexibilité logicielle.

Volkswagen y voit donc également un moyen d’en finir avec les bugs chroniques de son propre OS, souvent moqué pour sa lenteur et son manque de réactivité. En héritant de la base logicielle de Rivian, le groupe allemand peut enfin espérer des mises à jour OTA qui peuvent révolutionner le système, un planificateur d’itinéraire (vraiment) intelligent, et une gestion fine de toute l’électronique embarquées avec des fonctions « intelligentes ».

Rivian R2

On pense au mode sentinelle par exemple chez Tesla et Rivian pour surveiller la voiture ou le mode camping qui laisse actif la climatisation et les ports USB. Des fonctions jusqu’ici réservés aux marques les plus agiles de la scène électriques, comme Tesla et Rivian, ou certains constructeurs chinois comme Nio ou Xpeng par exemple.

Chaque marque du groupe (Audi, Skoda, Cupra, etc.) pourra adapter à sa sauce l’interface utilisateur, la calibration des suspensions, ou encore les finitions intérieures. Mais le squelette, lui, restera identique. Et c’est justement là que réside le génie de l’approche : permettre une personnalisation des différents modèles, sans multiplier les coûts d’ingénierie ou de validation réglementaire.

Un partenariat gagnant-gagnant

Pour Rivian, l’enjeu est colossal : industrialiser sa plateforme à grande échelle, accéder au réseau de fournisseurs européens, et sécuriser de nouveaux débouchés à l’international.

Pour Volkswagen, c’est un moyen de reprendre la main sur un marché européen de l’électrique devenu férocement concurrentiel, sans repartir de zéro côté logiciel ou batterie. La promesse ? Une ID.1 sous les 20 000 euros, mais sans les concessions habituelles.

Volkswagen ID. EVERY1

Attention toutefois : on pourrait penser que c’est ce partenariat qui va sauver aussi bien Volkswagen que Rivian de la faillite. Mais ça serait oublier le plus grand marché de la voiture électrique au monde : la Chine. Là-bas, Volkswagen a noué des partenariats avec Xpeng et SAIC Motor (le groupe de MG). Selon certaines rumeurs, les technos de Xpeng pourraient se retrouver également en Europe.

Et pour l’Europe, Volkswagen prévoit l’arrivée de la plateforme SSP dès 2027 avec une Audi compacte puis la Golf électrique. Mais on ne connaît pas encore les différences majeures avec l’actuelle plateforme MEB concernant l’intégration des technologies Rivian.

Les différentes plateformes Volkswagen

Comme le rappelle l’Argus, « Rivian va fournir sa plate-forme E/E (électrique/électronique) à Volkswagen et développer l’architecture logicielle de la SSP. Avant cela, certaines technologies de la société d’Irvine seront intégrées à des châssis existants de son partenaire germanique« .

Assistera-t-on à une guerre interne entre des modèles développés par la Chine, ceux développés par les États-Unis et ceux développés en Europe ? Et où se situera la valeur ajoutée de Volkswagen, si les bases mêmes de ses voitures ne sont plus conçues en interne ? Le futur de l’automobile s’annonce révolutionnaire pour les marques historiques.


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